Connaissance en danse

Connaissance en danse

La danse est enracinée dans toutes les cultures du monde. Le mouvement au son de la musique, le rhytme ou bien le chant est vécue comme un loisir collectif, comme expression de sentiment, comme une interaction sociale et, enfin et surtout, comme une source de force. La danse stimule le corps, l’esprit et l’âme et inspire dans ses formes artistiques.

 

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Résilience

En danse

Le thème de la résilience fait actuellement l'objet d'une grande attention dans de nombreuses discussions. Dans notre monde complexe, cette compétence gagne en importance, car elle favorise non seulement le bien-être individuel, mais aussi le développement personnel et la capacité d'adaptation. C'est une raison suffisante pour que TANZ Association Suisse TAS se penche sur ce sujet.

 

Définition
La résilience, concept issu de la psychologie, décrit la capacité qu'a l'être humain d'apprendre à faire face aux incertitudes et aux défis du monde moderne. La résilience aide à surmonter les crises, à se remettre des échecs et à ressortir plus fort de situations difficiles. Les personnes résilientes peuvent non seulement mieux gérer le stress, mais aussi surmonter les échecs personnels et professionnels sans s'effondrer. [1] 

La compétence de résilience en danse
La résilience joue également un rôle important dans des domaines professionnels spécifiques. Dans le domaine de la danse en particulier, la compétence de résilience prend de plus en plus d'importance. Les danseuses et les danseurs doivent surmonter des échecs physiques et mentaux pour réussir et poursuivre leur passion malgré les blessures, la pression de la concurrence, les rejets récurrents et l'incertitude quant à leur avenir professionnel. Par conséquent, la danse exige non seulement de l'endurance physique et de la précision, mais demande également de grandes ressources émotionnelles et psychologiques. 

Les danseuses et danseurs résilient·e·s sont donc capables d'accepter les blessures comme faisant partie du processus d'apprentissage, de grandir à travers les critiques et de puiser une force nouvelle après un échec. Ils et elles développent la capacité de se motiver après des déceptions, de trouver de nouvelles voies et de continuer à s'accrocher à leurs objectifs malgré les échecs. Ce n'est pas seulement la résistance physique qui joue un rôle, mais surtout la force mentale - la foi en ses propres capacités, une saine réflexion sur soi-même et la volonté de continuer à avancer même dans les moments difficiles. Dans le domaine de la danse en particulier, la résilience est essentielle pour réussir à long terme et surtout pour ne pas perdre le plaisir de danser. [2, 3, 4]

Controverses concernant la résilience dans la danse
Les controverses autour de la résilience dans la danse proviennent souvent de la culture des attentes élevées et du perfectionnisme qui imprègnent le monde de la danse. Des problèmes tels que les préoccupations liées à l'image corporelle, le potentiel de blessures et la nature hiérarchique de nombreuses institutions contribuent à créer des défis psychologiques importants pour les danseurs et les danseuses. [5,6]

Comment la résilience peut-elle être améliorée dans le domaine de la danse ?

A. ASPECTS PSYCHOLOGIQUES

Le paysage psychologique de la danse se caractérise par une interaction complexe entre les caractéristiques personnelles et les facteurs environnementaux qui influencent considérablement le bien-être psychologique des danseurs et des danseuses.

1. Processus inhibiteurs

  • Caractéristiques personnelles

Les recherches identifient plusieurs caractéristiques personnelles susceptibles d'aggraver le stress et de nuire à la santé mentale des danseuses et des danseurs. Parmi les plus importantes, on trouve le perfectionnisme, l'obsession et l'orientation vers l'ego, qui prospèrent souvent dans le monde de la danse. Ces caractéristiques peuvent compromettre les processus mentaux en favorisant des perceptions négatives de soi et des images corporelles malsaines, influencées par les dynamiques des pairs et des enseignant·e·s. [4]

  • Effets de l'environnement

L'environnement de la danse lui-même peut également être une source de stress. Des caractéristiques telles que la pression de la performance et une atmosphère de compétition créent des défis qui peuvent nuire au développement et au bien-être de la danseuse ou du danseur. Des études suggèrent que ces facteurs de stress externes peuvent renforcer les effets négatifs de caractéristiques personnelles affaiblissantes et conduire à un cycle de stress émotionnel. [4]

2. Processus favorisant

  • Caractéristiques personnelles protectrices

A l'inverse, certaines caractéristiques personnelles sont associées à la résilience et au bien-être psychologique chez les danseuses et les danseurs. Des attributs tels que la personnalité positive, la confiance en soi, la connexion, la passion harmonieuse et l'optimisme sont des facteurs de défense qui aident la danseuse ou le danseur à faire face aux facteurs de stress. Par exemple, les traits de personnalité positifs favorisent non seulement la confiance en soi, mais aussi la flexibilité psychologique qui permet aux danseurs et danseuses de relever efficacement les défis. [5]

  • Le rôle de la pleine conscience

Les pratiques de pleine conscience jouent un rôle important dans la promotion de la résilience mentale. En favorisant la prise de conscience des pensées et des émotions sans jugement, la pleine conscience permet de gérer le stress et de rester présent·e·s dans l'instant. Les recherches montrent que la pleine conscience peut modifier positivement les structures cérébrales associées à la régulation des émotions et à la résilience, ce qui contribue à de meilleurs résultats en matière de santé mentale. Des activités telles que la méditation et les exercices de respiration focalisée peuvent faciliter ce processus et donner aux danseurs et danseuses des outils pour mieux gérer les exigences psychologiques de leur art. [6]

  • Cultiver la résilience

Les danseuses et les danseurs sont confronté·e·s à de nombreux défis qui nécessitent une force mentale, de la gestion des blessures à la gestion de la pression lors des représentations. Le développement d'une plus grande résilience mentale et émotionnelle est essentiel pour surmonter ces obstacles. Des stratégies telles que la tenue d'un journal, la fixation d'objectifs réalisables et l'intégration de routines de soins personnels dans la vie quotidienne peuvent permettre aux danseurs et danseuses de gérer efficacement le stress et de maintenir une attitude positive. Accepter l'adversité ne renforce pas seulement la résilience, mais favorise également la croissance personnelle, de sorte que les danseurs et danseuses ressortent plus fort·e·s de leurs expériences. [3]

B. ASPECTS PHYSIQUES 

  • Intégration des expériences sensorielles

La danse active plusieurs sens, y compris la vue, l'ouïe et le toucher, par le biais d'images, de sons et de mouvements corporels. Cette intégration multisensorielle permet aux danseurs et aux danseuses de développer une conscience plus profonde de leur corps et de l'environnement qui les entoure, ce qui peut améliorer leur résilience générale. Par exemple, les techniques de visualisation peuvent être utilisées lorsque les mouvements physiques ne sont pas possibles, permettant ainsi de pratiquer mentalement des actions telles qu’une promenade dans la nature, même s'ils ou elles sont assis·e·s tranquillement dans un bureau. [7]

  • Relaxation musculaire progressive

La relaxation musculaire progressive est une technique qui peut considérablement aider les danseurs et danseuses en favorisant la détente physique et en améliorant la conscience corporelle. Cette méthode implique la contraction et le relâchement systématiques de différents groupes de muscles en coordination avec la respiration. Des études montrent que cette pratique réduit non seulement le stress, mais améliore également la résilience physique générale, une qualité essentielle pour les danseuses et danseurs qui sont souvent confronté·e·s à des exigences physiques et à de potentielles blessures. [7]

  • La résilience pour surmonter les blessures

Pour beaucoup, les blessures sont une réalité qui nécessite de la résilience. La résilience physique se traduit par la capacité à se remettre des revers, que ce soit en guérissant des blessures ou en gérant les défis émotionnels qui accompagnent de telles expériences. Un environnement favorisant le soutien, caractérisé par un apprentissage collaboratif et des objectifs appropriés, joue un rôle important dans la promotion de la résilience des danseuses et des danseurs qui doivent faire face à des défis physiques. [9]

C. FACTEURS SOCIAUX ET CULTURELS

  • Les facteurs de stress culturels en danse

Les facteurs de stress culturels ont un impact considérable sur la santé mentale des danseurs et danseuses, en raison de facteurs inhérents à la culture de la danse. L'étude « Mental Health in Dance » montre que la danse classique, par exemple, est caractérisée par une structure autoritaire et hiérarchique qui peut conduire à une conformité silencieuse parmi les danseurs et danseuses, ce qui peut conduire à l'acceptation de comportements abusifs et d'attentes inappropriées. Souvent, les danseurs et les danseuses se sentent contraint·e·s de se conformer à des idéaux physiques étroits qui mettent l'accent sur la minceur comme norme de réussite. De plus, les attentes en matière de qualités personnelles - telles que le dévouement, la dureté mentale et l'humilité - contribuent encore plus au stress dans cet environnement. [4]

  • Connectivité et soutien social

La capacité à créer et à maintenir des liens sociaux est fondamentale pour les danseurs et les danseuses, car ces relations peuvent servir de tampon contre le stress. Les recherches soulignent l'importance du soutien social des amis, de la famille, des collègues et des mentors pour atténuer les facteurs de stress liés aux auditions, aux blessures et aux représentations. La reconnaissance du rôle de ces relations améliore non seulement le bien-être psychologique des danseurs et danseuses, mais fournit également un réseau nécessaire de soutien émotionnel dans les moments difficiles. [4]

  • Interaction avec l'environnement

Les danseuses et danseurs interagissent de manière complexe avec leur environnement, ce qui peut renforcer ou miner leur santé mentale. Des facteurs tels que les circonstances sociales et culturelles, y compris la compétition et les transitions, peuvent avoir un impact considérable sur leur état mental. Les environnements qui favorisent les interactions positives et le soutien peuvent nourrir la santé mentale, tandis que ceux qui sont caractérisés par une forte pression ou de l'indifférence peuvent la mettre en péril et conduire à des problèmes de santé mentale potentiels. [4]

  • Le rôle de la danse-thérapie

Cette méthode thérapeutique met l'accent sur la communication non verbale par le mouvement, ce qui peut être particulièrement bénéfique pour les personnes qui rencontrent des difficultés à s'exprimer verbalement. La participation à la thérapie par la danse se fait souvent en groupe, ce qui favorise l'interaction sociale et la construction d'une communauté, facteurs essentiels au bien-être émotionnel. De telles approches aident non seulement à la guérison individuelle, mais aussi à la construction de la résilience collective, qui peut renforcer la santé mentale globale des danseurs et des danseuses. [10, 11, 12]

D. ÉDUCATION ET FORMATION

  • Importance de la résilience mentale en danse

L'entraînement en danse ne doit pas seulement favoriser le développement physique, mais aussi le bien-être mental et émotionnel des danseuses et des danseurs. La psychologue Angela Duckworth souligne que le succès résulte de « Grit - passion and perseverance toward long-term goals », c'est-à-dire de la passion et de la persévérance pour des objectifs à long terme. Ceci suggère que cultiver la résilience est essentiel pour que les danseurs et danseuses réussissent dans leur formation et leurs représentations malgré les échecs et les défis. [13]

  • Stratégies de promotion de la résilience - Growth Mindset

Cette approche consiste à louer les efforts au-delà du talent et à se concentrer sur le développement des élèves plutôt que sur les résultats. En soulignant ce que les élèves peuvent « encore » accomplir, les formateurs et formatrices encouragent un état d'esprit qui considère les défis comme des opportunités de croissance. Des techniques telles que la fixation d'objectifs qui poussent les apprenants juste au-delà de leurs capacités actuelles - également connues sous le nom de « pratique consciente » - peuvent renforcer la résilience et encourager une attitude plus flexible envers l'apprentissage. [13, 14]

  • Formation complète à la résilience

Le concept de « formation active à la résilience en danse » propose un programme d'enseignement structuré visant à fournir aux danseurs et aux danseuses les outils nécessaires au développement de la résilience émotionnelle, cognitive, spirituelle et physique. Cette formation est particulièrement importante lors des phases de transition critiques de la carrière d'un danseur, comme le passage d'une carrière d'amateur à une carrière professionnelle ou la transition d'une carrière de danseur et danseuse actifs à une autre activité, où les exigences psychologiques sont nettement plus élevées. [2]

  • Construire un environnement de soutien

Une communauté de soutien construit la résilience des danseurs et des danseuses. La promotion d'une communication ouverte et d'une collaboration entre collègues peut créer un environnement dans lequel les danseuses et les danseurs se sentent en sécurité pour montrer leur vulnérabilité et chercher du soutien. Ce soutien social est essentiel pour maintenir la motivation et favoriser un état d'esprit résilient. [15,16]

  • Prévention des blessures et rééducation

Outre la promotion de la résilience mentale, la compréhension de la prévention des blessures et de la rééducation est un élément clé dans le parcours d'un danseur et d’une danseuse. En enseignant comment minimiser les risques de blessures et permettre une récupération efficace, les formateurs et formatrices peuvent renforcer la résilience physique des danseuses et danseurs afin qu'ils puissent retourner à leur métier avec une force et une confiance renouvelée. Dans ce contexte, la résilience ne consiste pas seulement à supporter l'adversité, mais aussi à aborder la danse de manière proactive et informée [18].

On peut citer un exemple frappant dans le monde de la danse : l'histoire du danseur de ballet Steven McRae, qui a dû reconstruire sa résilience mentale et physique pour revenir sur scène après avoir subi une lourde épreuve.

Le film « Resilient Man » illustre le fait que la résilience peut être apprise et cultivée. Ce message est universel et s'adresse non seulement aux danseurs et aux danseuses, mais aussi aux personnes de tous horizons. La résilience exige de la patience, de l'autodiscipline et la volonté de relever sans cesse de nouveaux défis. C'est une capacité qui nous permet de sortir plus forts des crises, tout en nous dépassant.

Liste des sources :

[1]: (PDF) Dance/Movement as Resilience, Unity and Community in Rwanda
[2]: A Call for Active Resilience Training in Dance - PubMed
[3]: Dancing Through Adversity: Lessons Learned from Dance Injuries
[4]: Mental health in dance: A scoping review | Frontiers
[5]: January reset: a brief guide to mental health for dancers
[6]: Mental Wellbeing for Dancers — A Dancer's Life
[7]: Embodiment Practices: How to Heal Through Movement
[9]: Resilience is a journey, not a destination - Dance in Mind
[10]: Dance Therapy 101: Can You Heal Through Movement?
[11]: Dance/Movement Therapy: A Whole Person Approach to Working with Traum
[12]: (PDF) Dance/Movement Therapy for Trauma Survivors:
[13]: Embracing uncertainty: the challenges and opportunities in dance
[14]: Building Resilience - Dance in Mind
[15]: Fostering Resilience in Dancers: Mental Health Strategies for Dance
[16]: The Dance of Resilience: How to Thrive Through Life’s
[17]: Graceful Resilience: Injury Prevention and Rehabilitation for Dancers
[18]: Dancing Through Adversity: How Dance Training Builds Resilience

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Entretien avec Jason Beechey

Head of Dance à la ZHdK, depuis le 1er août 2024

TANZ Association Suisse TAS s'est entretenue avec Jason Beechey, entre autres, sur les adaptations et les nouveautés des formations en danse à la ZHdK, sur les synergies entre la danse classique et la danse contemporaine et sur les programmes d'enseignement actuels dans les institutions de formation en danse.

 

Le belgo-canadien Jason Beechey a officiellement pris ses fonctions de Head of Dance à la ZHdK le 1er août 2024, après avoir dirigé pendant plus de dix-huit ans la Palucca-Hochschule für Tanz à Dresde. En proposant des programmes de formation modernes et en améliorant la prévention en matière de santé, il a su faire évoluer fondamentalement les programmes de formation en danse à Dresde. 

Avec cette nomination, la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK) a fait venir à Zurich un pédagogue expérimenté en la personne de Jason Beechey. Le poste de Head of Dance supervise d’une part la Tanz Akademie Zürich, une école de renommée internationale qui forme des danseurs et danseuses classiques de 15 à 18 ans et un cursus de base pour les enfants à partir de 11-12 ans et d'autre part, la ZHdK propose actuellement un BA Contemporary Dance, ainsi qu'un MA Dance, Choreography et un MA Dance, Teaching and Rehearsing Dance Professionals. Le Head of Dance continuera à développer ces formations au sein du département de la ZHdK Tanz de façon plus transversale.

Vous êtes Head of Dance à la ZHdK depuis le 1er août 2024. Auparavant, vous avez travaillé pendant dix-huit ans à la Palucca-Hochschule für Tanz de Dresde. Est-ce que le concept de réussite peut être appliqué à la ZHdK de façon identique ? Quelles expériences apportez-vous à la ZHdK?

Je ne pense pas que je ferais une réplique exacte. Au cours des 18 années passées à la Palucca-Hochschule, nous avons développé notre propre identité. J'apporte un grand réseau d'écoles partenaires, de compagnies partenaires, de personnes de confiance, et bien sûr beaucoup d'idées sur la façon dont nous pouvons construire quelque chose de complètement nouveau ici à Zurich.

Ce que je trouve particulièrement passionnant ici à la ZHdK, c'est la diversité des programmes de formation – des cours de base aux cours d’études supérieures en danse classique au Bachelor en danse contemporaine, en passant par le Master en chorégraphie et le Master en « Teaching and Coaching Dance Professionals » ainsi que la recherche scientifique en danse. 

Ces dernières années, le paysage suisse de la danse est entré en crise en raison de dysfonctionnements, et l'Académie de danse a également été touchée. Quelles sont les priorités que vous vous êtes fixées pour la réorientation de la ZHdK ?

Les étudiant×e×s et les élèves sont au centre de nos préoccupations – ils et elles sont au cœur de notre travail ! Il s'agit de leur offrir un espace sûr, dans lequel ils et elles se sentent bien et en sécurité. La danse n'est pas le seul élément à prendre en compte, mais aussi les meilleurs soins possibles au plus haut niveau grâce à la médecine sportive, la médecine de la danse et l'entraînement mental. Nous voulons créer un lieu où les parents peuvent dire en toute bonne conscience : « Je sais que mon enfant est entre de bonnes mains ». Pour ce faire, nous échangeons en permanence afin de permettre des perspectives individuelles pour tous les étudiant×e×s et élèves.

Entre-temps, des mesures et des innovations ont déjà été mises en œuvre. Nous avons posé la première pierre avec le programme de santé HEC (Health, Excellence and Career Development) : Le Conseil des parents et les délégué×e×s des élèves y participent afin de s'assurer que chaque voix est entendue. Pour moi, l'autonomisation, la transparence et la communication sont des priorités absolues.

Depuis l'automne 2022, un concept de santé global a été mis en œuvre progressivement à la taZ sous la direction de l'équipe de direction intérimaire de l'époque. Comment se présente en détail le nouveau concept de santé pour les danseuses et les danseurs à la ZHdK et pourquoi est-il un élément important de la formation ?

Nous avons revu en profondeur les structures d'apprentissage existantes, par exemple en introduisant une semaine de 5 jours pour permettre au corps de se régénérer pendant les 48 heures nécessaires - ce qui est important dans le contexte de la croissance des jeunes. 

Nous mettons également l'accent sur la transparence dans la communication : si un élève a mal, il doit pouvoir en parler ouvertement ! Un×e physiothérapeute sur place privilégie non seulement la rééducation mais aussi la prévention. 

De plus, nous travaillons avec une équipe interdisciplinaire d'expert×e×s en yoga, en Pilates et en entraînement mental. En conséquence, les étudiant×e×s deviennent plus fort××es physiquement, développent une plus grande endurance et acquièrent une meilleure compréhension de leur corps et de leur créativité. Ces progrès sont clairement perceptibles sur scène.

Il est important pour nous d'accompagner les jeunes tout au long de leur développement, y compris à travers des phases délicates telles que la croissance ou toute autre problème.

Les écoles de ballet enseignent une technique codifiée dont les principes remontent en partie aux programmes du siècle dernier. Personnellement, vous misez explicitement sur l'apprentissage créatif et la possibilité de se développer individuellement en fonction des propres points forts. Quels sont les contenus d'enseignement et d'apprentissage modernes que vous souhaitez utiliser pour atteindre cet objectif ?

Je trouve fascinant que la danse classique ait plus de 300 ans et qu'elle soit pourtant en constante évolution. Si l'on regarde une production classique de l'an 2000, elle semble souvent démodée aujourd'hui. 
La façon dont nous dansons et dont nous percevons la danse a énormément changé ! Nous nous éloignons de plus en plus des vieux clichés selon lesquels les hommes ne sont là que pour faire des portés et les femmes doivent paraître en apesanteur. La technologie évolue constamment et il y a encore beaucoup de place pour de futures innovations. Ce point est particulièrement passionnant, car la danse classique évolue elle aussi de manière aussi dynamique que la danse contemporaine.

Les étudiant×e×s de la ZHdK appartiennent à la génération Z (nés×e×s entre 1997 et 2012). Pour la jeune génération, une culture favorisant le feedback ouvert joue un rôle de plus en plus important. Au travail, les jeunes nourrissent des désirs d'épanouissement personnel, de collaboration entre collègues et recherchent un contact étroit et confiant avec leur encadrement. Une formation en danse peut-elle répondre à ces aspirations ?

Dans le passé, le modèle était qu'un danseur ou danseuse ne pouvait rien dire ou remettre en question - seule la participation était requise. Bien sûr, la peur et la pression permettent d'obtenir des résultats rapides, mais cette approche a pour conséquence de faire souffrir les gens à long terme et de ne jamais leur donner le sentiment d'être à la hauteur. Je rejette totalement le vieux principe qui consiste à briser quelqu'un pour le reconstruire ensuite. 

La relation de dépendance dans laquelle l'enseignant×e est considéré×e comme une autorité intouchable et où l’élève n'a aucune responsabilité personnelle est également dépassée. Il ne s'agit plus de « puissance », mais d'une relation respectueuse dans laquelle le corps enseignant transmet son expérience et ses connaissances sans pour autant dominer. Nous sommes là pour apporter un soutien, uniquement dans le sens d'une offre, pas d'une contrainte rigide.

Nous devrions encourager les apprenant×e×s, et non les dévaloriser : « Tu sautes plus haut, tu tournes plus, tu voles plus loin ! Qu'as-tu fait de différent pour que cela fonctionne mieux cette fois-ci ? » Ce type de dialogue et d'encouragement permet à la danse classique d'aller beaucoup plus loin que les méthodes dépassées de pression et de répression. Il s'agit de donner du pouvoir aux danseurs et danseuses - l'empowerment est la clé !

L'enseignement du ballet doit-il être fondamentalement remis en question parce qu'il ne répond plus aux exigences actuelles de la société ?

Pour moi, cette question ne se pose pas, car la danse n'a jamais été aussi présente qu'aujourd'hui. C'était impensable auparavant. Aujourd'hui, il existe des activités dans le monde entier comme « Dancing with the Stars » en Allemagne et aux États-Unis, « So You Think You Can Dance », ou des représentations du Royal Ballet retransmises au cinéma. 

De plus, le nombre élevé de candidatures pour des places de formation parle de lui-même ! Que ce soit pour le Youth America Grand Prix, le Prix de Lausanne, c'est une véritable explosion de la danse ! L'intérêt est plus grand que jamais. La seule question est : Comment danse-t-on ? Que dansons-nous ? 

Aujourd'hui, le spectre n'a jamais été aussi large : danse classique, hip-hop, danse urbaine, danse africaine, tous les genres trouvent leur place. Il serait dommage de tomber dans une sorte de cancel culture, où l'on supprimerait la danse classique, par exemple, pour ne promouvoir que le hip-hop. Ce serait unilatéral ! De même qu'il y a de la place pour un orchestre symphonique et pour Taylor Swift, il doit y avoir de la diversité dans la danse. Nous ne devrions pas dire : « Dehors l'orchestre philharmonique parce que Taylor Swift a plus de public ». Il en va de même pour la danse.

A la Tanz Akademie Zürich, un changement culturel est déjà en cours. Qu'est-ce qui vous donne la certitude que le changement initié à l'Académie de danse sera une réussite ?

Chaque année, nous procédons à une évaluation - totalement transparente. Les élèves ont la possibilité de faire entendre leur voix : Ai-je été entendu×e ? Comment me suis-je senti×e? Ai-je été suffisamment soutenu×e ? Je pense qu'une évaluation annuelle est absolument nécessaire, notamment pour obtenir un retour sur la nouvelle équipe de santé.

Nos échanges avec les élèves se font sur un pied d'égalité. Il s'agit d'une conversation entre personnes, respectueuse et informelle, sans la distance habituelle entre l'enseignant×e et l'élève. Dans ce climat ouvert, il est possible de parler de tout, même de choses personnelles. Même les plus jeunes y participent activement. L'autre jour, deux élèves sont venus me voir après une première et m'ont demandé : « M. Beechey, vous avez aimé ? » On voit qu'ils ont des idées et qu'ils ont le courage de les exprimer avec assurance.

Concrètement, en quoi consiste votre rôle de Head of Dance et quel est le profil recherché pour la danse à la ZHdK ?

En tant que Head of Dance, je suis responsable de la vision globale du domaine de la danse : comment dansons-nous ? Que dansons-nous ? Où en est la recherche scientifique ? Comment structurons-nous l'équipe ? Je ne vois pas mon rôle comme celui d'un simple dirigeant qui donne des instructions depuis le haut, mais plutôt comme celui d'un catalyseur. Il s'agit de former une équipe dans laquelle chacun et chacune apporte ses propres idées et ambitions. Je veux que les gens puissent dire : « Je veux travailler à la ZHDK parce que je veux développer mon propre style, créer des chorégraphies ou former la prochaine génération de professeur×e×s de ballet ».

Quel est l'avantage pour les élèves et les étudiant×e×s de bénéficier d'un enseignement de danse complet et à spectre large, tel qu'il est envisagé à la ZHdK ?

Si l'on peut créer un lieu où l'on peut approfondir aussi bien le domaine classique que le domaine contemporain, je trouve cela formidable. 
Il est important que nous offrions un espace où les jeunes talents puissent non seulement vivre et s'entraîner, mais aussi obtenir une éventuelle maturité professionnelle ou un Bachelor. Nous pourrions ainsi concevoir un programme complet et varié, qui permettrait de suivre différentes voies.

Le milieu de la danse est très interconnecté, la coopération et la collaboration internationales sont une composante essentielle d'une carrière dans la danse professionnelle. Quelles sont les possibilités de participation et de coopération qui existent actuellement en Suisse et au niveau international et qu'est-ce que cela signifie pour les élèves et les étudiant×e×s de la ZHdK ?

Ces échanges offrent d'immenses possibilités. Les enseignant×e×s de la TaZ se rendront bientôt à l'école de l'Opéra de Paris, tandis que leurs professeur×e×s nous rendront visite sur place. Nous sommes allés à Toronto, et en troisième année du programme de Bachelor, les étudiants font un stage dans une compagnie. Ils reviennent ensuite complètement transformé×e×s et mûri×e×s.

Un étudiant de quatrième année de la taZ effectue actuellement un stage au ZÜRICH Ballet, où il monte sur scène dans « Clara » et « Giselle ». Ces expériences favorisent non seulement la confiance en soi, mais aussi l'expérience de la scène et la création de contacts précieux.

Le monde de la danse est petit : on y retrouve toujours d'anciens collègues, que ce soit dans le cadre notamment des Summer Schools ou plus tard dans des compagnies. De tels programmes d'échange offrent non seulement un développement personnel, mais aussi un partage des connaissances. Ce qui était autrefois souvent tenu secret est aujourd'hui facilement accessible grâce à Internet, et les bénéfices de ces liens sont énormes - à tous les niveaux.

Cinq questions auxquelles je vous demande de répondre brièvement

À Dresde, ce qui me manque … ce sont les gens !
  
La dernière fois que j'ai été au théâtre, c'était ... pour « Mind the Gap » à Baden (Tanz und Kunst Königsfelden).

Si je n'étais pas devenu danseur ou pédagogue de la danse, .... je ne peux pas vivre sans danse !

La danse classique existera encore dans 100 ans, car ....elle recèle encore un énorme potentiel.

Ce qui me fascine à la ZHdK, … ce sont les gens. Dans chaque département, on rencontre des personnalités inspirantes, et même si j'ai déjà pu nouer de nombreux contacts passionnants, il y a encore de nombreuses rencontres que je me réjouis de faire.

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Community Dance

Briser les barrières normatives

La "Community Dance" peut-elle nous aider aujourd'hui à créer des rencontres créatives et à surmonter les barrières sociales grâce au mouvement commun ? Un regard sur l'évolution de la "Community Dance".


La « Community Dance » est un moyen précieux de promouvoir l'esprit de communauté et de mettre les gens en contact à travers la danse. Nous vivons une époque qui révèle des besoins et des défis similaires à ceux de l'époque où la « Community Dance » a vu le jour : une phase de réorientation, de renouveau et de rupture avec des systèmes figés. Nous considérons ce mouvement comme une opportunité de créer un espace de rencontres créatives et d'expériences communautaires à travers la danse.

TANZ Association Suisse TAS souhaite profiter de l'occasion pour examiner de plus près le concept et l'origine de la « Community Dance ». En nous penchant sur le développement et les principes de la « Community Dance », nous souhaitons mettre en évidence les liens entre la danse, la communauté et le changement social. Notre objectif est de souligner la diversité et la pertinence sociale de cette pratique et de mettre ainsi en évidence l'importance de la danse en tant qu'élément fédérateur et libérateur dans notre monde contemporain.

Le terme « Community Dance » décrit une pratique de danse qui réunit des personnes issues de différents groupes sociaux dans le but de vivre et de créer ensemble une expérience de danse. L'accent n'est pas mis sur la perfection technique, comme c'est le cas pour les ensembles de danse professionnels, mais sur l'expérience collective, le plaisir du mouvement ainsi que la promotion de la créativité et de l'interaction sociale. Cette forme de danse s'adresse aux personnes de tout âge, qu'elles aient ou non une expérience dans le domaine de la danse. Les gens peuvent se rencontrer par et grâce à la danse, afin que chacun soit respecté et que les défis individuels, les limitations et les différences puissent être intégrés.

Comment la « Community Dance » s'est-elle développée ?
La « Community Dance » trouve ses racines dans l'interaction sociale et culturelle et, historiquement, elle a toujours fait partie de la vie sociale. Cependant, cette pratique a beaucoup évolué au cours des dernières décennies, en particulier depuis les années 1960 et 1970, lorsque des mouvements sociaux tels que le mouvement des droits civiques, la protection de l'environnement et le féminisme ont conduit à un changement de mentalité dans le monde artistique. C'est à cette époque que de nouvelles pratiques en matière de danse sont apparues, rejetant les normes traditionnelles.

En Europe, la « Community Dance » s'est fortement développée en Grande-Bretagne. Elle est née dans le cadre d'un mouvement social plus large visant à rendre la danse et l'art accessibles à une population plus vaste et à rassembler les communautés par la danse. Elle s'adressait à des groupes de population vivant dans des zones rurales ou dans les quartiers sensibles des villes.

L'un des principes fondamentaux de la « Community Dance » est que tout le monde peut participer et s'impliquer pleinement. La danse contemporaine se prête particulièrement bien aux projets de « Community Dance », car elle offre à chacun la possibilité de s'exprimer émotionnellement en utilisant son propre langage corporel, tout en faisant l'expérience du sentiment d'appartenance à un groupe. Les méthodes d'improvisation utilisées dans la danse contemporaine facilitent également l'intégration des personnes ayant des besoins particuliers, comme celles qui se déplacent en fauteuil roulant.

Comment la « Community Dance » s'est-elle développée en particulier en Suisse ?
Dans les années d'après-guerre du XXe siècle, en particulier après les années 68, une prise de conscience accrue des structures communautaires et des réseaux sociaux a vu le jour en Suisse, comme dans de nombreux autres pays. C'était une période de renouveau et de changement social. Les mouvements sociaux, les initiatives citoyennes et les projets de voisinage ont pris de l'importance. La création de coopératives, de groupes d'entraide et d'associations culturelles a joué un rôle central dans la mise en réseau des personnes au sein d'une société en pleine mutation. Les premières initiatives de « Community Dance » sont apparues en Suisse à la fin des années 90. Le projet BewegGrund de Susanne Schneider est considéré comme un projet pionnier en Suisse et existe depuis 1998. 

Susanne Schneider et Tina Mantel sont deux promoteurs de la danse inclusive qui s'engagent depuis des années en faveur de projets de spectacles variés et de la danse inclusive en Suisse.

TANZ Association Suisse TAS s'est entretenue avec elles sur leurs approches visant à rendre la danse, en tant que forme d'art inclusive, accessible à une plus large population, à dépasser les frontières normatives et à rassembler des personnes aux capacités différentes. Découvrez l'interview

Sources:

Royston, Maldoom. Community Dance. Jeder kann tanzen. Das Praxisbuch von Jacalyn Carley, Henschel Verlag, Leipzig, 2010.

Anne Davier, Annie Suquet. Zeitgenössischer Tanz in der Schweiz, 1960-2010. Zu den Anfängen einer Geschichte. Aus dem Französischen übersetzt von Julia Wehren. Theatrum Helveticum, Band 21, 2021.

Plus d’infos:
https://www.communitydance.org.uk/
https://www.communitydance.org.uk/DB/animated-library/tracing-roots?ed=14074
https://www.communitydance.org.uk/DB/resources-3/what-is-community-dance

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Entretien avec Laura Atwood

Pédagogue de la danse et thérapeute

Ma philosophie d'enseignement vise à essayer de reconnaître et de respecter les antécédents de chacun×e et les raisons de sa participation aux cours.

Laura Atwood a commencé sa formation de danseuse à New York, où elle a suivi entre autres les cours de Finis Jhung, Robert Denvers et David Howard. À l'âge de 15 ans, elle obtient son premier engagement avec le Ballet Concertantes de Porto Rico. Elle a depuis poursuivi une carrière vaste et variée avec des contrats de soliste dans divers pays. Dès 1988, elle s'est produite à Zurich avec de nombreux groupes de danse contemporaine et moderne. Depuis 1997, elle dispense un entraînement ouvert aux danseurs professionnels à Zurich et travaille régulièrement comme professeure invitée pour des compagnies en Suisse et en Allemagne. En 2004, elle a reçu le prix culturel de la ville de Zurich pour son activité pédagogique. Laura Atwood a été membre du jury du Prix Suisse de la Danse et de la Chorégraphie de 2008 à 2011 et membre de la commission de la danse de la ville de Zurich entre 2010 et 2018. Elle gère avec succès un cabinet de médecine traditionnelle chinoise et a publié en collaboration avec son mari un livre de photographie sur la danse.

Laura, tu as fait tes premiers pas de danse à New York. Peux-tu nous en dire plus sur tes débuts en danse et comment cela t'a donné envie de devenir danseuse ?

Mon premier amour était la musique. Chaque membre de ma famille jouait du piano, et j'ai donc commencé à découvrir les touches à l'âge de sept ans.
Vers l'âge de huit ou neuf ans, ma meilleure amie a voulu prendre des cours de danse classique. Nous avons assisté ensemble à un cours de ballet et j'ai tout de suite été séduite par les mouvements accompagnant la musique classique. C'est ainsi que j'ai commencé à danser, alors que mon amie avait décidé le contraire.
Lorsque j'avais dix ans, je dansais déjà tous les jours et je savais que je voulais devenir danseuse. Même si j'aimais la musique, je me suis rendu compte que je n'atteindrais jamais le niveau d'une pianiste de concert. C'est ainsi que j'ai opté pour la danse !

Quels sont les professeurs de danse qui ont eu le plus d'influence sur ta formation de danseuse et dans quelle mesure ont-ils influencé ton développement ?

Je n'ai jamais reçu de formation formelle en danse avec des certificats ou des diplômes, car je n'ai pas fréquenté d'école de danse officielle. Au lieu de cela, j'ai commencé dans une école de danse amateur. À l'âge de 14 ans, je suis passée à des cours publics professionnels.

Plus tard dans ma carrière, des professeurs importants pour mon développement en tant que danseuse sont venus me rejoindre : Marian Sarstädt, alors maîtresse de ballet du Scapino Ballet d'Amsterdam, mettait l'accent sur la précision et les petits détails. Finis Jhung enseignait la sérénité et le centrage. Robert Denvers mettait l'accent sur la musicalité et le phrasé. Ali Pourfarrokh, maître de ballet en Allemagne, créait une atmosphère conviviale et généreuse. Enfin, l'humour de Nancy Bielski éclairait le sérieux de la danse.

Ces professeurs sont apparus dans ma vie au bon moment et m'ont donné ce dont j'avais besoin au moment où j'en avais le plus besoin. Leurs influences marquent encore aujourd'hui mon approche de l'enseignement.

Tu as eu ton premier engagement en tant que danseuse classique professionnelle à l'âge de 15 ans au "Ballet de Concertantes" à Porto Rico dans les années 70. Quels souvenirs associes-tu à ton premier engagement ?

En 1973, je participais à un cours de ballet ouvert à tous à New York lorsqu'une femme de Porto Rico m'a observée pendant l'entraînement. Elle était directrice d'une compagnie et dirigeait une école de ballet à Porto Rico. Elle m'a offert le vol et l'hébergement à Porto Rico, et j'ai pris des cours dans son école pendant une semaine. En contrepartie, je servais de modèle et d'inspiration aux élèves.

À mon retour à New York, j'ai reçu un télégramme m'invitant à me produire avec sa compagnie lors d'un festival de musique et d'art. J'ai passé environ six semaines à Porto Rico, y compris les répétitions et les représentations.

La représentation a eu lieu dans une grande cour, et je me souviens avoir été déstabilisée par l'absence de marquage des bords de la scène. Le décor était impressionnant : nous dansions en plein air, les étoiles semblaient à portée de main. C'était une expérience inoubliable !

Outre tes passages en tant que semi-soliste aux Pays-Bas et en tant que soliste aux États-Unis, au Canada, en Allemagne et en Autriche, tu es venue en Suisse en 1988 pour des auditions au "ch Tanztheater". Pourquoi as-tu décidé de venir en Suisse et comment as-tu vécu la danse en Suisse à la fin des années 80 ?

A 29 ans, j'ai commencé à chercher de nouveaux défis. Jusqu'alors, j'avais surtout pratiqué le ballet classique et néoclassique, mais j'ai ressenti le besoin d'explorer de nouvelles choses.
A la recherche d'un nouveau style de danse, j'ai participé à d'innombrables auditions. Ce chemin m'a finalement menée en Suisse, au "ch Tanztheater", un ensemble contemporain composé uniquement de femmes.

Cette période a été marquée par un environnement de danse très vivant, dans lequel de nombreuses petites compagnies exploraient les limites de l'innovation artistique. La scène suisse de la danse était à cette époque à la recherche d'une identité contemporaine. Des chorégraphes comme Peter Schelling/Béatrice Jaccard (Zurich) ou Philippe Saire (Lausanne) ont été les précurseurs de ce mouvement de danse.

Depuis 1997, tu enseignes le ballet à des danseurs et danseuses de différents niveaux. En tant que professeure invitée au Zürcher Ballett et dans d'autres institutions de danse, tu as pu transmettre ton expertise. Qu'est-ce qui t'a motivée à devenir enseignante de danse et qu'est-ce que tu apprécies le plus dans ce travail pédagogique ?

Je n'ai jamais voulu devenir professeure de danse classique. C'était la dernière chose que je pouvais imaginer. Finalement, on m'a demandé si je voulais enseigner et je me suis dit pourquoi pas, je pourrais essayer et voir ce qui se passe.

Je continue à trouver le ballet fascinant et l'enseignement de ce style de danse aussi. Ce qui m'attire particulièrement, c'est de transposer des mouvements structurés sur un corps qui n'entre pas parfaitement dans ce schéma, tout en veillant à ce que les mouvements restent organiques et aient un sens. Chaque cours est un nouveau défi, car on a affaire à des élèves différente×s et à des connaissances préalables diverses.

Dans ton enseignement de la danse classique, on remarque que tu crées un climat d'équilibre dans ta pédagogie de la danse, dans lequel chaque danseur et danseuse se sent traité×e de manière égale. Y a-t-il d'autres valeurs ou principes que tu souhaites transmettre dans tes cours de danse ?

En ce qui concerne mon enseignement, je m'efforce de créer une atmosphère équilibrée et inclusive, dans laquelle chaque danseur et danseur se sent valorisé ×e de la même manière. Le respect et la sécurité sont des principes fondamentaux, car je veux permettre aux danseurs et danseuses de quitter le cours avec un corps et un état d'esprit meilleurs que lorsqu'ils ou elles l'ont commencé. Ma philosophie d'enseignement vise à essayer de reconnaître et de respecter les antécédents de chacun×e et les raisons de sa participation aux cours.

En tant qu'enseignante, je souhaite créer un climat d'égalité et d'ouverture. Que j'enseigne dans une institution formelle ou dans une classe ouverte, je mets l'accent sur la création d'un environnement de soutien dans lequel les danseuses et danseurs de tous niveaux se sentent les bienvenu×e×s et encouragé×e×s à explorer leur potentiel. Mon objectif est d'inspirer les danseurs et danseuses à améliorer non seulement leurs compétences techniques, mais aussi à développer un sentiment plus profond de bien-être et d'accomplissement à travers la danse.

En 2004, tu as reçu le "Prix culturel de la ville de Zurich" pour la pédagogie de la danse. Que signifie pour toi cette reconnaissance pour ton travail pédagogique ?

Cela faisait déjà 16 ans que j'étais à Zurich à cette époque et je considère cette distinction comme une reconnaissance de tout ce que l'on a accompli jusque-là ainsi que de l'engagement que l'on a déjà investi. C'était un honneur que quelqu'un pense que ma pédagogie méritait d'être soutenue.

A l'époque, je connaissais beaucoup de danseurs et danseuses de l'agglomération zurichoise.  Grâce à mes cours, j'avais également un bon réseau dans les différentes compagnies, c'était un autre type de communauté.
Aujourd'hui, c'est différent, les gens ne vont plus aussi souvent aux cours de ballet, le ballet n'est plus aussi tendance. Beaucoup préfèrent le yoga ou le jogging. Il y a donc une autre compréhension de la manière de rester en forme. C'est pourquoi je ne recevrais probablement plus ce prix aujourd'hui, car je ne suis plus aussi impliquée dans la communauté qu'à l'époque.

Quels conseils ou encouragements donnerais-tu aux jeunes danseurs et danseuses qui souhaitent poursuivre leur carrière ?
Je suis convaincue que le talent seul est surestimé !Pour réussir, il faut plus que du talent. La formule du succès en danse ressemble à un tabouret à trois pieds : tu as certainement besoin d'un certain talent, mais la persévérance et un soupçon de chance sont encore plus importants. Car la vie de danseur ou de danseuse est dure et souvent courte, avec beaucoup de concurrence ! La persévérance est indispensable pour s'accrocher, et une certaine dose de chance joue également un rôle. Mais la chance est en partie le fruit de son propre travail - si l'on reste toujours dans sa zone de confort et que l'on ne prend jamais de risques, on ne se dépassera jamais.

Après ta carrière de danseuse, tu as suivi une formation de thérapeute diplômée en acupressure et acupuncture et de naturopathe MTC. Quelles étaient tes motivations pour envisager une deuxième carrière ?

Mon projet a toujours été de retourner à l'école après ma carrière de danseuse et d'apprendre quelque chose de nouveau. Lorsque j'ai commencé ma formation de thérapeute, j'étais encore active en tant que danseuse et je continuais à me produire. Même si j'avais déjà commencé à enseigner, je ne considérais pas cela comme un métier, car je n'ai jamais voulu devenir enseignante. Pour moi, c'était plutôt une expérience. Finalement, cette expérience s'est avérée beaucoup plus longue que je ne l'avais imaginée au départ.

Comment tes vastes connaissances du corps humain ont-elles influencé ton activité de professeure de danse ?

La combinaison d'une connaissance plus large de l'anatomie/physiologie et des blessures qui peuvent survenir a changé la façon dont j'évalue et corrige le placement et la coordination du ballet classique. Je n'hésite pas non plus à donner des conseils et des avis lorsque l'on me pose des questions sur les blessures en raison de mon expérience de thérapeute.

Tu as publié avec ton mari un livre de photographie de danse. Quel est le lien entre la danse et la photographie qui t'inspire ?

Publier un livre de photographie de danse avec mon mari était pour moi une évolution naturelle, car j'ai toujours eu un intérêt pour la photographie. La photographie sur la danse est un domaine spécifique de la photographie vers lequel nous nous sommes spécifiquement tournés. Nous aimons expérimenter en figeant des moments, inspirés par des photographes comme la photographe new-yorkaise Lois Greenfield. En utilisant un flash très puissant et rapide, nous parvenons à capturer des moments avec un temps d'exposition de 1/2000 seconde. Il en résulte des images qui racontent des histoires et révèlent des détails que l'on a tendance à ignorer dans la vie normale. Ce lien entre la danse et la photographie nous fascine, car il nous permet de capturer des mouvements et des émotions d'un seul instant figé.

Sur un site web, en dessous de ton CV, on peut lire une citation de Nietzsche : "And those who were seen dancing were thought to be insane by those you could not hear the music". Peux-tu nous expliquer en quoi cela reflète ta relation avec le monde de la danse ?

Pour moi, cela montre que ta passion doit résider dans ce que tu fais. Par exemple, le football ne m'intéresse pas du tout, mais je pourrais parler de la voile pendant des heures. Honnêtement, je préfère regarder de la peinture sécher plutôt que de suivre un match de football. Je trouve absurde à quel point certaines personnes deviennent émotionnelles lorsqu'elles voient quelqu'un taper dans un ballon dans tous les sens. Un fan de football, en revanche, trouverait probablement ennuyeux de regarder autant de danse.

Nous avons tous nos passions, et pour d'autres, elles peuvent sembler folles. Soyons fous ! Laissons les gens penser que nous sommes fous ! Chacun et chacune a ses propres passions, et c'est formidable !

5 questions avec prière de répondre brièvement

Ce qui m'inspire le plus dans l'enseignement, c'est... la musique.

Si je pouvais passer une journée dans une autre ville, je... chercherais sur Google ce qui est proposé dans les musées, les théâtres et les galeries.

Mon activité préférée en dehors de la danse est... la navigation en haute mer loin de toute vue terrestre, parce que j'aime l'horizon infini.

Une chose que peu de gens savent à mon sujet est... cela reste privé parce que je suis une personne privée.

Si je pouvais inviter une personne célèbre à dîner, ce serait... Michelle Obama, parce que c'est une personne passionnante, intelligente, empathique et pleine d'humour et que je suis convaincue que ce serait une excellente soirée.

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Cours pour encourager les jeunes talents à participer à la comédie musicale BILLY ELLIOT à Zurich

Place aux stars de demain !

A partir de novembre 2024, la comédie musicale culte BILLY ELLIOT sera jouée pour la première fois en allemand dans la MAAG Halle de Zurich.

En janvier déjà, TANZ Association Suisse TAS a évoqué la recherche de talents à l'occasion des auditions pour la comédie musicale "Billy Elliot", qui ont eu lieu le 14 janvier. De nombreux jeunes talentueux âgés de 8 à 14 ans ont ainsi relevé le défi du ballet, des claquettes, du théâtre et du chant.

Entre-temps, l'équipe créative a fait une première sélection pour les rôles des enfants "Billy" et "Michael". Fin avril, Moritz Fischli et Justin Périer ont été présentés comme les premiers rôles. Les rôles d'enfants sont attribués à trois personnes différentes et sont joués en alternance selon un principe de rotation. D'autres castings sont en cours pour le deuxième et troisième rôle, et les candidatures de jeunes talents sont encore acceptées.

Faire des claquettes, chanter, jouer la comédie, boxer, sauter à la corde, voler et danser - les exigences envers les jeunes talents sont immenses. Pour briller dans toutes les disciplines, les jeunes interprètes se retrouvent régulièrement le samedi après-midi au Tanzwerk101 à Zurich pour des cours.

Joy Knecht, Dance Captain de la production, accueille les "Billy" et les "Michael" peu après la pause de midi. Lors de l'échauffement, tout le corps est mis en mouvement. Outre des exercices d'endurance et de force pour le tronc, les bras et les jambes, ils travaillent aussi de manière ciblée sur la coordination.

Pour finir, il y a un tour de corde à sauter - chaque rotation est pratiquée avec assiduité, de préférence en double rythme et sur une seule jambe !  La musique vrombit au rythme des beats techno, les premières gouttes de sueur coulent sur le front, les mollets brûlent - dans la demi-heure de Body-Conditioning avec Joy au Tanzwerk101, on donne tout !

À peine le dernier saut à la corde effectué, il reste peu de temps pour reprendre son souffle. Au programme, l'échauffement de la voix. Sous la direction du directeur musical Lukas Hobi, les corps sont assouplis par des exercices simples. La consigne est la suivante : "Se tenir debout les hanches écartées, laisser tomber les bras, faire des cercles avec les épaules". La tension de la leçon de fitness se relâche peu à peu devant le piano, le pouls se calme. Avec un doux fredonnement sur "m", les voix glissent vers le haut et vers le bas de la gamme. "U" et "f" suivent, les sons se lient comme les engrenages d'un mouvement d'horlogerie, " on persévère !", dit Lukas. Pas à pas, demi-ton par demi-ton, les voix grimpent, toujours plus haut, toujours plus librement. Les voyelles "o" et "a" suivent ensuite, "il nous faut maintenant une longue courbe", explique Lukas. Les sons oscillent dans l'espace, portés par les mouvements du corps. Un jeu de tension et de relâchement.

Après dix minutes consacrées l'échauffement de la voix, les voix sont désormais éveillées, chaudes et mobiles. Avec un "Amusez-vous bien !" motivant de Lukas, les jeunes talents se préparent maintenant au numéro "Expressing yourself" de la commédie.

Sous la direction de Dance Captain Joy et de Sarah-Jahne Brodbeck, l'ancienne ballerine de l'Opéra de Zurich, ils peaufinent l'expression, le rythme et la synchronisation. Les jeunes talents s'affrontent deux par deux et présentent le matériel qu'ils ont étudié jusqu'à présent. Lukas au piano anime les paires : "Chantez plus fort, avec plus d'énergie ! C'est le numéro de Michael, montrez-le-nous » ! Il fait particulièrement attention à la prononciation, les consonnes aux syllabes finales doivent être articulées plus clairement et plus distinctement. Joy intervient et le manque de rythme est immédiatement corrigé. Sarah-Jahne regrette l'expression du tango, demande plus de fierté et d'intensité dans le mouvement. "Intériorisez les pas, racontez davantage avec votre corps !"

La chorégraphie devient de plus en plus complexe. Sauts, roulade en avant sur le sol, danse synchronisée à deux, puis à nouveau en solo. Lukas remarque que la combinaison de la danse et du chant essouffle quelque peu les acteurs et conseille sur la manière d'utiliser au mieux l'énergie et la force. "Vous n'êtes pas obligés de tout chanter, parlez les passages où c'est possible !".

Après une courte pause pour reprendre leur souffle, les acteurs enfilent leurs chaussures de claquettes ; parallèlement, Lukas répète les voix en cours individuel. Dans le cours de claquettes, on entre tout de suite dans le vif du sujet.  L'environnement sonore est impressionnant, mais Joy rappelle à la concentration : "D'abord moi, puis vous, sinon ça va être trop fort !" Les bras s'ajoutent et complètent le tableau d'une puissante élégance. Joy montre le nouvel enchaînement avec une précision méticuleuse, en veillant à l'exactitude des mouvements des bras et des jambes. "Hop shuffle chug shuffle" - le rythme remplit l'espace, d'abord de manière chaotique, puis le groupe trouve un groove commun qui semble être d'un seul tenant. Les garçons maîtrisent les battements sans peine, mais l'œil critique de Joy décèle un potentiel d'amélioration dans la position des bras. Individuellement, elle va voir les danseurs et corrige leur posture.

La musique originale retentit, suffisamment fort pour qu'on l'entende par-dessus les pas. Plus le temps passe, plus le rythme augmente, jusqu'à ce que les claquettes débouchent sur un final endiablé.

Après le relâchement des pieds pendant les cours de claquettes, le ballet exige à nouveau une bonne tension du corps !

Sarah-Jane répète avec les jeunes talents l'exigeant ballet Dream, dans lequel Billy, le plus jeune comme le plus âgé, se produisent dans un pas-de-deux. Pour le rôle de Billy plus âgé, le danseur britannique Alexander Hallas, qui s'est produit non seulement à l'English National Ballet, mais aussi au Swiss Offspring Ballet en Suisse, a pu être engagé. Dans sa newsletter de mars, TANZ Association Suisse TAS avait déjà parlé de la pépinière de talents "Swiss Offspring Ballet" au bord du lac de Zurich dans une interview avec Franz Brodmann et Anna Simondi.

La séquence du ballet Dream est particulièrement stimulante, car elle combine des éléments de ballet avec une exigence supplémentaire : Les deux Billy doivent maintenir continuellement une chaise en rotation avec la main droite pendant leur chorégraphie. S'ensuivent des acrobaties et un duo spectaculaire avec des sauts, des rotations et des roulades au sol en succession rapide. Mais ce n'est pas tout : Billy, le plus jeune, est soulevé dans les airs par une corde fixée à son harnais et plane à une hauteur vertigineuse au-dessus du public.

Il est remarquable de voir ce que les "Billy" et les "Michael" accomplissent et les progrès d'apprentissage étonnants réalisés depuis les premières auditions grâce aux cours réguliers du samedi. Le chemin pour devenir Billy Elliot est encore long et difficile, mais avec de l'engagement, de la sueur et de la persévérance, Ils finiront par y arriver !

La première aura lieu le 1er novembre 2024, www.billy-elliot.ch

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Community Building dans les écoles de danse

La collaboration comme priorité de soutien de TAS

Chaque année, la TANZ Association Suisse TAS définit une priorité thématique pour les mesures d'encouragement.

Pour la période 2024/25, l'accent est mis sur le soutien de projets qui renforcent la coopération entre les écoles de danse, les organisations et les institutions. Sont particulièrement encouragées les initiatives dans lesquelles des membres ou des écoles de danse collaborent pour lancer un projet, organiser un événement ou développer une offre régionale. Voir également l'article à ce sujet sur notre site web.

Dans l'article suivant, TAS présente quelques suggestions sur la manière dont le community building peut être mis en œuvre avec succès dans les écoles de danse et quelles mesures concrètes peuvent être prises pour créer une communauté forte. 

Qu'est-ce que le community building ?

Le community building vise à renforcer la cohabitation au sein de communautés locales ayant des intérêts, des objectifs ou des valeurs communs et à créer des liens durables entre les membres. Il s'agit de créer un groupe de personnes engagées qui se soutiennent mutuellement et travaillent ensemble.

Différentes stratégies permettent d'y parvenir, comme la mise à disposition de plateformes d'échange, l'organisation d'événements ou la création de mesures incitant les membres à s'impliquer activement et à interagir entre eux¹, ².

Dans le contexte numérique, le community building consiste souvent à développer des communautés en ligne qui se rassemblent autour d'une marque, d'un produit ou d'un service. Le community building est donc un élément important du marketing en ligne et de la fidélisation de la clientèle³.

Mais le community building joue également un rôle de plus en plus important en dehors des communautés en ligne, lorsqu'il s'agit de créer et d'entretenir des relations interpersonnelles. Grâce à des mesures et des activités ciblées, des organisations telles que les écoles de danse peuvent créer une communauté active et engagée, basée sur la confiance, la cohésion et la solidarité². 

(1) Qu'est-ce que c'est au juste... Le renforcement de la communauté ? - P.U.N.K.T. numérique. https://www.punkt-digital.de/809/was-ist-eigentlich-community-building/.
(2) Construire une communauté : Une communauté active en 4 étapes. https://beunity.io/magazin/mit-diesen-4-schritten-formst-du-aus-deinen-mitgliedern-eine-aktive-community/.
(3) Community Building : voilà pourquoi il est si important pour le marketing en ligne. https://www.onlinemarketingmagazin.de/community-building-ratgeber/.


Pourquoi le community building est-il important ?

Le community building est important car il contribue à améliorer le tissu social et la qualité de vie dans les communautés locales. En impliquant activement les membres, en s'identifiant à la communauté et en étant là les uns pour les autres, un sentiment d'appartenance et d'attachement se développe.

Cela favorise non seulement le bien-être des individus, mais renforce également le capital social et la résilience de la communauté dans son ensemble. Une communauté active peut relever des défis communs, résoudre des problèmes et promouvoir des changements positifs. En créant une communauté vivante et durable, il est possible d'établir des relations à long terme, d'accroître l'engagement des membres et d'activer la cohabitation.

Comment les communautés locales peuvent-elles être renforcées par des activités de promotion communautaire ? 1

  • Échanges réguliers : Les communautés locales peuvent être renforcées en encourageant les échanges et la communication réguliers entre les membres. Cela peut se faire par le biais d'événements, de plateformes en ligne ou de médias sociaux.
  • Création d'un climat de confiance : Un environnement de confiance est essentiel à la cohabitation au sein d'une communauté. La transparence, l'ouverture et l'honnêteté permettent d'établir et de renforcer la confiance.
  • Identification avec les objectifs : En s'identifiant aux objectifs et aux valeurs de la communauté, les membres ont le sentiment de faire partie intégrante de l'ensemble. Cela peut être réalisé par une communication claire et des activités communes.
  • Activation des membres : La mobilisation des membres et leur implication dans les processus décisionnels leur permet de se sentir plus proches de la communauté et de s'engager.
  • Engagement communautaire : La promotion d'activités, de projets et d'événements communautaires peut renforcer le sentiment d'appartenance et favoriser les liens entre les membres.
  • Valorisation et reconnaissance : Il est important de valoriser les contributions et les efforts des membres afin de maintenir leur engagement et leur motivation. La reconnaissance peut prendre la forme de gratitude, d'éloges ou de récompenses.

(1) : Résumé de "Activer la cohabitation. Construire la communauté dans les communautés locales". www.beunity.io/academy

Comment le community building peut-il être mis en œuvre dans mon école de danse ?

Le community building dans les écoles de danse peut être mis en œuvre de différentes manières afin de créer une communauté forte et engagée.

Créer des liens émotionnels 2
- Transmettez la joie de vivre et les valeurs interpersonnelles liées à la danse afin de gagner le cœur des clientes.
- Utilisez le storytelling et communiquez vos caractéristiques uniques afin de créer un lien émotionnel.

Offres spécifiques aux groupes cibles 2
- Développez des formats de cours de danse spécifiques aux groupes cibles, adaptés aux besoins de différents groupes d'âge et d'intérêt (p. ex. la danse pour le fitness, la santé, les enfants, les seniors).
- Proposer des conseils individuels et des classes de soutien.

Médias sociaux et plates-formes communautaires 2, 4
-Soyez présent sur les réseaux sociaux et mettez en avant vos professeurs de danse et votre communauté par le biais de photos, de vidéos et de contributions personnelles.
- Utilise une "community platform" ou une "app" pour mettre les membres en réseau, réserver des cours et promouvoir un sentiment de communauté. Cela renforce les liens et facilite l'interaction au sein de la communauté.
- Mettez à disposition une plate-forme permettant aux représentants de différentes écoles de danse de communiquer entre eux et d'échanger des idées. Il peut s'agir d'une plateforme en ligne, d'un forum ou de réunions régulières.

Événements et activités hors ligne 1
- Organisez régulièrement des événements de danse, des ateliers ou des concours afin de rassembler la communauté.
- Organisez des événements de danse ou des échanges avec d'autres écoles de danse. Identifiez les domaines dans lesquels une collaboration pourrait être bénéfique pour les deux parties. Cela pourrait inclure l'organisation conjointe d'ateliers ou de programmes d'échange pour les enseignants ou la coordination de spectacles ou d'événements.
- Organisez des activités communes en dehors des cours de danse, comme des excursions ou des événements caritatifs.
- D'autres possibilités concrètes de community building dans le studio de danse sont abordées dans la question suivante.

Impliquer les membres et encourager les échanges 3
- Encouragez les membres à échanger, à donner leur feedback et à participer au développement de l'école de danse.
- Offrez aux membres des possibilités de s'engager en tant que mentors ou ambassadrices de l'école de danse. Les danseurs expérimentés peuvent servir de mentors aux nouveaux venus afin de leur transmettre leurs connaissances et leur passion. Cela favorise l'engagement et l'identification avec l'école de danse.

Accessibilité et inclusion 5
- Proposez une programmation inclusive qui s'adresse à des personnes d'horizons, de compétences et d'âges différents.
- Permettez la participation d'une communauté diversifiée. 

Création de réseaux
- Organisez des réunions ou des événements qui permettent aux représentantes de différentes écoles de danse de se rencontrer et d'échanger des idées. Cela peut aider à établir un réseau et à favoriser l'échange de ressources et d'informations.

Fixer des objectifs communs
- Identifiez des objectifs communs qui peuvent être atteints par la collaboration entre les écoles de danse, tels que la promotion de l'art de la danse dans la communauté, l'élargissement de l'offre de styles de danse ou l'augmentation de la notoriété de toutes les écoles de danse participantes. 

(1) https://wolf-of-seo.de/was-ist/communitybuilding/
(2) https://site.wko.at/geschaeftsmodell-transformation/Branchenworkshops_einzeln/transformation-leitfaden-tanzschulen.pdf
(3) https://beunity.io/magazin/die-drei-voraussetzungen-fuer-eine-aktive-community/
(4) https://www.eversportsmanager.com/de/blog/community-building-fuer-dein-studio/
(5) https://www.tanz-choreo.at/business

Quelles sont concrètement les activités qui se prêtent au community building dans un studio de danse ?

Apprendre des chorégraphies en commun 1, 2
- L'apprentissage et l'étude commune d'une chorégraphie de groupe favorisent le travail d'équipe et le sentiment d'appartenance.
- Différents styles de danse peuvent être impliqués.

Ateliers de danse et master classes 2
- Des ateliers ou master classes réguliers avec des professeurs invités ou des danseuses expérimentées apportent de nouvelles impulsions et perspectives.
- Cela permet un échange de connaissances et renforce la communauté.

Dance-battles et concours 3
-Des dance-battles ludiques ou des concours internes favorisent l'esprit d'équipe et le respect de la concurrence.
-Elles motivent les danseuses à donner le meilleur d'elles-mêmes et à grandir les unes par rapport aux autres.

Représentations et événements communs 1, 2
- La préparation et la réalisation de représentations, de spectacles ou d'événements de danse soudent la communauté.
- Différents rôles peuvent être assumés à cette occasion, comme celui de chorégraphe, de mentor, d'organisateur, etc.

Ces activités renforcent non seulement le développement de la danse, mais aussi l'esprit d'équipe, la motivation et les liens au sein de la communauté de danseurs.

(1) https://www.tanz-choreo.at/business/
(2) https://www.tanzkurse-zurich.ch/firmenevent-teambuilding/
(3) https://scarlettentertainment.com/de/categories/team-building-activities-and-workshops/musik-und-tanz-teambuilding

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Tanz und Kunst Königsfelden

Entretien avec Filipe Portugal

Filipe Portugal a été nommé en janvier 2024 pour succéder à Brigitta Luisa Merki en tant que nouveau directeur artistique de l'institution de danse Tanz und Kunst Königsfelden, dont le siège est à Baden.

Il a suivi sa formation de danseur à Lisbonne, au Conservatoire national du Portugal. Durant sa carrière de danseur au Ballet national du Portugal et au Ballet de Zurich, Filipe a dansé en tant que premier danseur pour des chorégraphes renommés tels que Mats Ek, William Forsythe, Jirí Kylián, Heinz Spoerli et Christian Spuck. En juin 2020, il a finalement décidé de se consacrer entièrement à sa carrière chorégraphique. L'année dernière, le chorégraphe portugais et suisse a travaillé sur une œuvre d'art globale avec une troupe de danse internationale, un quintet à cordes et une chanteuse pour l'abbaye de Königsfelden, et cette année, il a chorégraphié pour la compagnie du Salzburger Landestheater.

Tu es originaire du Portugal. Quel regard portes-tu sur la scène de la danse en Suisse ?

Il est remarquable que dans un pays aussi petit que la Suisse, qui est encore plus petit que le Portugal, pratiquement chaque grande ville dispose de sa propre compagnie de danse.

J'ai moi-même travaillé pendant 16 ans au Ballet de Zurich jusqu'en 2020. Contrairement au Ballet de Zurich, la plupart des autres compagnies de Suisse se consacrent à la scène de la danse moderne. Genève, par exemple, y est fortement représentée, tout comme Bâle, Saint-Gall et Berne. Le Béjart Ballet Lausanne occupe certes une position particulière, mais il tend également vers la modernité, tout en présentant occasionnellement de la danse de pointe - comme on a pu le voir récemment à Berne.

Depuis la fin de ma carrière et le début de mes études de master en chorégraphie à la ZHdK, je me suis davantage intéressé à la scène indépendante en Suisse. En comparaison avec le Portugal, où il n'existe qu'une compagnie nationale et quelques autres ensembles, la diversité en Suisse est époustouflante.

Mon impression de la Suisse est que toutes les compagnies autres que le Ballet de Zurich évoluent dans une direction similaire, à savoir la danse moderne. On a presque l'impression que les mêmes chorégraphes passent d'une compagnie à l'autre - de Berne à Bâle et ainsi de suite. Je trouve cette homogénéité un peu regrettable. La Suisse offre tant de possibilités pour la danse et devrait en profiter en intégrant un plus large éventail.

Ce qui doit être amélioré : En Suisse, un pays où le coût de la vie est élevé, les danseurs font toujours partie des artistes du spectacle les moins bien payés !

Après avoir été danseur principal dans des maisons renommées, tu es devenu chorégraphe. Est-ce qu'actuellement la danse ou ta propre performance sur scène te manquent ?

Pas vraiment ! Très tôt, j'ai eu envie de faire de la chorégraphie moi-même. À un moment donné, le temps est venu de me consacrer entièrement à cette passion. J'ai toujours été conscient qu'il était important de choisir le bon moment pour quitter la scène. J'ai mis un terme à ma carrière de danseur actif à l'âge de 42 ans - le bon moment, selon moi.

En jetant un regard rétrospectif sur ma carrière, je peux dire que j'ai eu beaucoup de chance. J'ai pu collaborer avec des compagnies et des chorégraphes renommés et découvrir un répertoire varié, allant du ballet classique en passant par des pièces contemporaines et néoclassiques.

La transition vers le métier de chorégraphe s'est faite en douceur. Certes, la pandémie m'a empêché de faire mes adieux officiels à la scène, mais cela ne me manque pas. J'apprécie les nouveaux défis et la collaboration avec de jeunes danseuses pleines d'énergie et de dynamisme.

Tu as eu l'occasion de travailler avec des chorégraphes renommés comme Heinz Spoerli, Christian Spuck et d'autres. Quel a été l'impact de cette collaboration sur ton développement artistique et quels en ont été les enseignements ?

En tant que chorégraphe, je puise énormément dans mon expérience de danseur. Chaque rôle, chaque audition et chaque rencontre avec une chorégraphe m'a marquée. La collaboration avec Heinz Spoerli et Christian Spuck en tant que directeurs a été particulièrement instructive. Ils m'ont appris non seulement les techniques propres à la chorégraphie, mais aussi à gérer les processus et les défis artistiques.

La collaboration avec différents chorégraphes a perfectionné mon propre style et m'a donné la liberté d'exprimer pleinement ma créativité. En tant que chorégraphe, j'évolue constamment et je suis toujours à la recherche de nouvelles formes d'expression. Mon projet actuel au Salzburger Landestheater a justement nécessité une adaptation spontanée et une inspiration de la part des danseuses.

Bien que je n'aie personnellement pas eu de conflits avec mes directeurs, j'ai beaucoup appris de leur manière de résoudre les conflits. Ce n'est pas une tâche facile que d'être directeur d'une compagnie de danse et de coordonner les intérêts de tant d'artistes. Leur expérience me sera certainement utile si je crée un jour ma propre compagnie.

En janvier 2024, tu as été nommé directeur artistique de Tanz und Kunst Königsfelden. Avant cela, Brigitte Luisa Merki, fondatrice de "Flamenco en route", a été responsable de la direction pendant 40 ans. Qu'est-ce qui t'inspire dans cette nouvelle tâche ? Et comment souhaites-tu définir l'orientation artistique ?

La fonction de directeur artistique de Tanz und Kunst Königsfelden est arrivée pour moi au moment idéal. L'institution, avec sa base solide, m'a offert l'occasion idéale d'apporter mes idées et de développer ce qui existe déjà.

Au début, j'étais un peu sceptique, car j'ai d'abord ressenti le passage de la création dans le studio de danse à l'activité administrative dans un bureau comme un grand changement. Mais il s'est rapidement avéré que le travail administratif offrait également beaucoup de place à la créativité. Développer le potentiel de l'institution et élaborer de nouveaux projets a été pour moi une source d'inspiration et un défi extrêmement stimulants. La collaboration avec Salomé Martins en tant qu'assistante chorégraphique et coordinatrice du centre de résidence tanz s'est avérée être un grand enrichissement.

Mes ambitions en tant que directeur artistique visent à faire de Tanz und Kunst Königsfelden un centre de la danse en Suisse. L'accent est mis sur la mise en place d'une équipe solide, capable de concrétiser mes visions artistiques et de réaliser de nouveaux projets. Pas à pas, nous souhaitons élargir l'offre de l'institution afin de proposer un programme varié à un large public. Il s'agit notamment d'encourager les jeunes talents, de lancer des coopérations internationales et de développer de nouveaux formats de manifestations.

Depuis 2020, il existe au sein de l'institution de danse Königsfeld la structure d’accueil tanz , qui permet à la relève professionnelle de la danse d'élaborer des projets autonomes, ainsi qu'une Kids Company. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?

Dans les studios de l'ancienne compagnie de danse de Brigitta Merki, nous disposons de deux studios et d'une maison réservée aux invités. Ainsi, les danseuses et chorégraphes indépendantes peuvent séjourner deux à trois semaines dans notre structure d'accueil pendant leurs productions. Elles reçoivent une bourse, de sorte que leurs frais de voyage et de subsistance sont couverts, ce qui leur permet de se consacrer pleinement à leur travail.

À la fin de la résidence, un "showcase" est toujours organisé, au cours duquel les participants peuvent présenter leur travail. Il peut s'agir aussi bien de premières déjà annoncées, que nous contribuons à finaliser, que d'expérimentations avec des idées totalement nouvelles.

La compagnie pour enfants est le résultat d'un projet pédagogique de Brigitta Merki, qui offre aux enfants la possibilité de s'essayer au hip-hop et à la danse contemporaine deux fois par semaine, le tout complété par des représentations régulières qui ont lieu une année sur deux. Mon objectif est de continuer à développer ce programme et d'offrir un foyer aux enfants qui souhaitent vivre leur passion pour la danse même après les heures de cours régulières. C'est ainsi que se crée une communauté de jeunes passionnés par la danse qui ne cesse de croître, qui s'inspirent mutuellement et qui développent ensemble leur talent. La promotion de l'éducation à la danse est d'une grande importance, car même si ces enfants ne deviennent pas plus tard des danseurs professionnels, ils feront alors partie de notre public.

Si nous parlons de concepts de danse pédagogiques, je tiens absolument à mentionner ici le programme éducatif "Mein TraumRaum" : 200 élèves de la quatrième à la sixième classe de l'école de Gränichen y participent et, depuis janvier 2024, ils travaillent, créent et répètent semaine après semaine pour réaliser leur propre "espace de rêve", une création mêlant arts plastiques, musique, cinéma et danse.

Depuis peu, Tanz und Kunst Königsfelden propose également une "Pre-Professionals Summer Academy". Quels sont les objectifs que tu poursuis ?

Il ne s'agit pas d'une compagnie fixe comme la Junior Company des opéras. La première édition de la "Pre-Professionals Summer Academy" de cette année est un projet d'été intensif au cours duquel de jeunes danseuses doivent vivre ensemble et apprendre les unes des autres tout en répétant des chorégraphies.

Notre première édition, intitulée "Mind the gap", est ouverte aux danseurs du monde entier. Après un examen minutieux des propositions des écoles de ballet et des dossiers de candidature couvrant le répertoire classique et contemporain, nous sélectionnons un total de 12 talents. Jusqu'à présent, nous avons reçu des candidatures du Canada, des États-Unis, d'Allemagne, de France, du Portugal et d'autres pays. La sélection des participantes est encore en cours. Nous avons à cœur d'encourager la relève de la danse suisse, tout en accordant une grande importance à la mixité internationale.

Trois pièces avec des chorégraphies de Marco Goecke, Maša Kolar et moi-même seront présentées pour la première fois en août. Nous espérons que l'académie d'été se développera comme une sorte de plateforme de réseau, où les jeunes danseurs auront la possibilité de faire avancer leur développement artistique et de se présenter.

Quels sont tes thèmes chorégraphiques personnels ? Est-ce que tu as des thèmes qui te tiennent à cœur ?

En tant que chorégraphe, je n'ai jamais été quelqu'un qui se rend aux répétitions avec un concept tout fait. Je préfère me plonger dans le matériau avec l'équipe. Ce n'est que lorsque la musique m'imprègne complètement que je peux chorégraphier. L'échange avec les danseuses et les danseuses est tout aussi important pour moi. Comment se crée un dialogue, que puis-je apprendre d'eux, comment réagissent-ils à mes propositions ? C'est ce qui m'attire dans mon métier.

En plus de toutes ces tâches, tu donnes également des cours de promotion de la danse classique dans différentes écoles de danse en Suisse. Comment parviens-tu à tout concilier ?

Mon agenda est effectivement bien rempli, il m'arrive même d'oublier d'y inscrire quelque chose (rires). Grâce au système de transports publics bien développé en Suisse, je peux néanmoins faire la navette entre plusieurs endroits de manière flexible.

Au début de ma carrière, je ne pouvais pas vivre uniquement de la chorégraphie. Pour ne pas devoir attendre uniquement des commandes, j'ai donc donné des cours supplémentaires dès le début. Bien que j'aie dû réduire quelque peu mon activité d'enseignement cette année en raison de mes obligations à Königsfelden, il a toujours été important pour moi de continuer à être actif en tant que professeur de danse.

Ces diverses activités sont extrêmement importantes pour moi ; elles me donnent de l'énergie et sont comme ma nouvelle danse !

Quels sont tes autres intérêts ou objectifs en dehors de ton travail de danseur et de chorégraphe ? Y a-t-il d'autres domaines dans lesquels tu aimerais être actif ou te développer ?

En ce moment, je n'ai malheureusement guère la possibilité de trouver du temps libre pour me détendre, par exemple à la montagne. Mes week-ends sont souvent occupés par des projets chorégraphiques pour différentes écoles et pour l'opéra.

En principe, j'accepte toujours de nouvelles tâches parce que j'en ai tout simplement besoin ; elles me donnent de l'énergie. En même temps, je reconnais la nécessité de réduire mes activités à long terme. Mais pour l'instant, je suis dans une frénésie de création et je veux utiliser mon temps de la manière la plus productive possible !

5 questions avec des réponses brèves

  • Ce qui m'intéresse dans la chorégraphie... c'est le temps passé en studio avec les danseuses, où un dialogue s'instaure et où nous définissons notre direction artistique.
  • Je passe généralement mes vacances d'été... au Portugal, car le Portugal est tout simplement génial en été. Bien sûr, ma famille me manque, mais nous nous rendons régulièrement visite, là-bas comme ici, de sorte que je ne suis jamais très loin de chez moi.
  • Mon rôle de danse préféré était... c'est difficile à décrire. J'ai toujours rêvé d'incarner Roméo, et quand j'ai dansé le rôle, c'était de la pure magie. Un rôle particulier pour moi a été celui du père et de Carabosse dans la "Belle au bois dormant" de Mats Ek. Dans ces moments sur scène, je me sentais complètement immergé dans le rôle, en harmonie avec la musique et l'histoire. C’étaient tout simplement des expériences indescriptibles !
  • Dans 10 ans, je me vois... directeur artistique d'une compagnie.
  • Au Portugal, c'est... bien sûr ma famille qui me manque ! Nous sommes en contact étroit et nos liens sont forts. Je n'oublierai jamais le soutien de mes parents lorsque, petit garçon, je voulais faire de la danse classique. Ce soutien n'avait pas de prix et m'a ouvert la voie vers ma carrière actuelle.

 

En cliquant sur ce lien, vous trouverez plus d'informations sur les manifestations de Tanz und Kunst Königsfelden.

 

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DancePodGuest - Elvis Petrovic

Bâtir des ponts grâce à la danse - Solothurner Tanztage

Elvis Petrovic est président des "Journées de la danse de Soleure", une association bénévole de danseurs professionnels actifs ou retraités, qui s'engage pour la promotion et la transmission de la danse en tant qu'art, en particulier de la danse urbaine.

Depuis 2016, Elvis et son équipe organisent un programme culturel varié et attrayant qui s'adresse à différents groupes cibles et crée des ponts entre les professionnels de la danse et le public.

L'association s'efforce de créer des plateformes pour les danseurs et danseuses, d'amener leur enthousiasme sur les scènes, dans les rues et sur les places, et de servir de point de contact pour les professionnels de la danse et les membres, en mettant à disposition son expertise, ses réseaux et son infrastructure. Déterminé, compétent et créatif, Elvis s'engage à rendre l'art de la danse accessible, à créer des plateformes de rencontre et à enrichir la vie culturelle à l'intérieur et à l'extérieur du canton de Soleure.

Aller au podcast (en allemand) - DancePodGuest Elvis Petrovic

Photo : Thomas Ulrich

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L'école de danse et de comédie musicale "The Moving Factory", Losone

Interview de Danielle Brunner

Depuis plus de 20 ans, Danielle Brunner et son mari Niki Bolen dirigent l'école de danse et de musique "The Moving Factory", d'abord à Locarno, puis à Losone. Ils se sont rencontrés à Vienne pour la comédie musicale Cats. Dans cette interview, Danielle Brunner, qui a dansé sous la direction du chorégraphe suisse Heinz Spörli, nous donne un aperçu intéressant des activités de son école de danse.

Pouvez-vous nous en dire plus sur l'histoire de la création de "The Moving Factory" et comment l'école s'est développée au fil des ans ?

Après avoir travaillé ensemble en tant qu'artistes, mon mari Niki Bolen et moi avons décidé de créer une école de danse lorsque j'étais en pause artistique. En raison d'une blessure, j'ai commencé à enseigner la danse classique en position couchée, ce qui a étonnamment bien fonctionné. Nous avons décidé d'ouvrir l'école de danse au Tessin, inspirés par le climat et la proximité de l'Italie.

A l'origine, nous avions repris l'école de danse de ma mère en Suisse alémanique, que nous avons rapidement fermée pour créer "The Moving Factory" à Locarno. Contrairement à l'école précédente, nous avons intégré d'autres styles de danse en plus du ballet et avons continuellement élargi l'offre dans le domaine de la comédie musicale.

Nous avons transmis notre passion pour la danse à nos élèves. Les plus petits venaient une fois par semaine, les enfants de 8 ans deux fois, et ceux de 10 ans trois fois. Certains venaient même tous les jours. C'est pour eux que nous avons développé une "preformazione", une formation préprofessionnelle, avec des cours intensifs de ballet, de jazz, de hip-hop, de contemporain, d'acrobatie et, en option, des cours de chant pour les ambitieux de la comédie musicale.

Quels sont les programmes de danse et de chant que vous proposez dans votre école ?

Dans le domaine de la danse, nous proposons de la danse classique, de la danse jazz, de l'acrobatie, de la danse moderne, du hip-hop et de la vidéo-danse. Les leçons de danse que choisissent les enfants et les adolescents dépendent en fin de compte de leur âge et de leurs besoins.

Par exemple, une élève de 4 ans fait 45 minutes de ballet créatif par semaine. A partir de 7 ans, nous conseillons aux participants de s'entraîner deux fois par semaine. A partir de 8 ans, le hip-hop pour enfants est également possible.

Dans un premier temps, la priorité doit être donnée à un entraînement de danse classique approfondi. Si les élèves dansent le hip-hop trop tôt, ils n'auront pas les bases pour le ballet. Nous recommandons donc de pratiquer la danse classique deux fois par semaine. Bien entendu, si un élève souhaite commencer le hip-hop ou le moderne tôt, nous ne l'en empêcherons pas.

Si les élèves ne viennent qu'une fois par semaine à l'entraînement, ils risquent de ne pas profiter de la large palette de danse et de théâtre que nous proposons à l'école. Lorsque les frères et sœurs des participants leur rendent visite pour assister à des entraînements, des compétitions ou des spectacles, et qu'ils constatent les progrès réalisés par les élèves de leur âge dans d'autres disciplines, ils s'intéressent à la danse. Cela nous permet d'attirer leur attention sur la diversité de l'offre de danse et de les motiver davantage.

Nous avons également constaté que l'enthousiasme pour la danse peut se développer. Soudain, un enfant vient nous voir et nous demande s'il peut suivre d'autres cours. C'est alors que commence le gros problème : comment expliquer cela aux parents ?

Nous avons des réactions différentes : certains parents sont immédiatement d'accord avec les cours supplémentaires, d'autres ont besoin de plus de persuasion. Lorsque les élèves atteignent l'âge de 12 ans, il se peut qu'ils commencent à demander eux-mêmes à leurs parents de les soutenir davantage dans leur passion pour la danse.

Dans le domaine de la comédie musicale, du chant et du théâtre, la formation de base dure trois à quatre ans et comprend environ 10 à 12 heures d'entraînement par semaine.

Quelle est l'importance de l'accréditation en tant que centre d'examen de la Royal Academy of Dance (RAD) pour les élèves et pour votre école ?

La reconnaissance en tant que professeur de la Royal Academy of Dance (RAD) est essentielle pour les élèves et l'école. La participation à des examens reconnus fixe des objectifs clairs pour les élèves et augmente leur motivation et leur productivité. Les examens exigent des compétences spécifiques et encouragent la discipline et l'engagement. La réussite aux examens conduit à une reconnaissance officielle dans le milieu de la danse, renforce la confiance en soi et encourage les progrès continus. L'école bénéficie d'objectifs clairs, d'élèves motivés et d'une plus grande estime, ce qui renforce son professionnalisme et sa réputation au sein de la communauté de la danse.

Quelles sont les réussites des diplômés de votre école dans les domaines de la danse et du chant ?

"The Moving Factory s'est spécialisée dans la préparation des élèves pour qu'ils puissent intégrer les meilleures écoles de danse et de comédie musicale professionnelles ainsi que les universités du monde entier. Beaucoup de nos anciens diplômés ont obtenu des résultats impressionnants dans les domaines de la danse et du chant. Une grande partie d'entre eux ont eu l'occasion de prouver leur talent sur de nombreuses scènes et dans divers types de danse.

Certains de nos anciens élèves ont été engagés dans les mêmes théâtres prestigieux de Vienne que ceux dans lesquels nous avons travaillé en tant qu'artistes. Nous sommes très heureux et fiers de voir nos anciens élèves réussir dans le monde de la danse et du chant.

Comment la danse et le chant contribuent-ils au développement personnel des élèves, en dehors de leurs compétences artistiques ?

La danse et le chant contribuent au développement et à l'épanouissement personnel de plusieurs manières !

Il faut du courage et une certaine confiance en soi pour se produire devant d'autres élèves. Grâce à un entraînement régulier, à des représentations et à des compétitions, les élèves gagnent en estime de soi. Ces qualités positives sont également transférables à d'autres domaines de la vie.

Dans de nombreux groupes de danse et de chant, le travail d'équipe est crucial. Les élèves apprennent à travailler efficacement en groupe, à résoudre les conflits et à poursuivre des objectifs communs.

Cela permet de développer les compétences sociales et la capacité à travailler ensemble. Les jeunes qui développent leur propre style et leur identité artistique individuelle sont aidés à explorer l'épanouissement de leur personnalité et de leurs intérêts.

Les jeunes aspirants danseurs me semblent être des boutons de fleurs qui s'ouvrent lentement et révèlent toute leur beauté. Notre tâche consiste à découvrir les points forts de chaque élève et à les encourager au mieux.

Quel rôle joue la garantie d'un environnement d'apprentissage sûr et favorable dans votre école ?

La sécurité et le soutien de nos élèves sont au cœur de nos préoccupations. Un code de conduite clair pour les enseignants et les participants crée les conditions d'une interaction respectueuse. La formation à la détection des abus fait partie intégrante de nos mesures de prévention. Des échanges réguliers entre les enseignants favorisent une adaptation efficace aux besoins des élèves. Ces mesures sont essentielles pour garantir que notre école offre un environnement d'apprentissage favorable et sûr.

Quels sont les défis et les joies de l'enseignement de la danse (et du chant), en particulier pour les enfants et les adolescents ?

L'enseignement de la danse et du chant aux enfants et aux adolescents peut être une expérience merveilleuse et extrêmement gratifiante, qui comporte de nombreux plaisirs, mais aussi des défis.

Les enfants et les adolescents ont une curiosité et une créativité naturelles. Enseigner la danse et le chant leur permet de s'exprimer de manière créative et d'exprimer leurs émotions de façon unique. Il ne se passe guère de jour sans que nous, les enseignants, soyons surpris à nouveau.

Lorsque les élèves progressent et améliorent leurs compétences, cela augmente non seulement leur confiance en eux, mais aussi celle des enseignants.  En classe, la collaboration entre les élèves et les enseignants est intense. Les compétences que les enfants acquièrent en classe peuvent être transférées dans leur vie quotidienne. Il en va de même pour l'expérience des enseignants.

Cependant, l'enseignement présente également plusieurs défis.

Les enfants et les adolescents peuvent parfois être impatients et veulent obtenir des résultats rapides. Il faut beaucoup de patience et de persévérance pour les accompagner sur leur chemin. En tant qu'enseignant, nous devons pouvoir garantir que chacun est pris en charge à son niveau individuel.

Souvent, il peut être difficile de maintenir la motivation des élèves, en particulier lorsqu'ils sont frustrés ou perdent leur intérêt. Il faut faire preuve d'ingéniosité dans l'enseignement et l'apprentissage pour continuer à les intéresser à la danse et au chant.

Malgré ces défis, les joies de l'enseignement aux jeunes l'emportent. La possibilité d'observer leur croissance et leur développement et de suivre leur parcours artistique est extrêmement gratifiante.

Comment aidez-vous les élèves qui peuvent avoir des rythmes d'apprentissage différents ?

Pour la préparation d'un examen ou d'un spectacle, nous proposons des cours supplémentaires auxquels les élèves peuvent participer s'ils ne se sentent pas à l'aise ou s'ils ont besoin d'un soutien supplémentaire. Bien que ces cours supplémentaires soient ouverts à tous, nous encourageons particulièrement ceux qui ont besoin de plus de soutien à y participer régulièrement.

De plus, nous proposons des cours particuliers à un prix raisonnable. De cette façon, nous nous assurons que tous les élèves, indépendamment de leurs moyens financiers, aient accès à un soutien supplémentaire.

Dans les cours collectifs, les enseignants mettent l'accent sur les points forts de chaque élève et les encouragent à croire en leurs capacités. Cela permet de développer la confiance en soi et de se sentir à l'aise dans son environnement d'apprentissage.

Quel est l'avenir de "The Moving Factory" ? Avez-vous des plans pour lancer de nouveaux programmes ou projets ?

L'avenir de "The Moving Factory" est prometteur, car nous continuons à travailler sur la satisfaction de l'équipe d'enseignants et sur la réussite des compétitions dans toutes les disciplines de la danse.

Notre objectif principal est d'offrir à nos élèves à la fois un enseignement de qualité et la possibilité de développer leurs compétences et leur passion pour la danse.

Nous souhaitons également améliorer notre offre en matière d'enseignement du théâtre.

Bien que nous ayons déjà quelques élèves qui ont réussi à intégrer de grandes écoles d'art dramatique à Londres, la notoriété de "The Moving Factory" dans ce domaine artistique n'est pas encore très répandue. Nous n'en sommes qu'aux prémices, mais nous travaillons à élargir et à promouvoir notre programme de théâtre.

 

https://www.movingfactory.ch/

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Comment créer une atmosphère d'enseignement de la danse saine d'un point de vue psychologique ?

2ème partie de l'exposé de Dre Sanna M. Nordin-Bates, Symposium Zurich, Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK), septembre 2023

Dans la dernière newsletter de décembre 2023, nous avons déjà parlé dans une première partie de la sécurité psychologique et d'une atmosphère saine dans les cours de danse. Voici maintenant la suite de l'exposé de Dre Sanna M. Nordin-Bates.

Les aspects psychologiques fondamentaux pour une atmosphère d'enseignement saine en danse ont été présentés par la Dre Sanna M. Nordin-Bates lors du symposium "Healthy Dance Education", qui s'est tenu en septembre 2023 à la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK).

Dans la première partie de sa présentation, que nous avons présentée dans la newsletter de décembre 2023, elle a souligné l'importance d'un environnement qui réponde aux besoins fondamentaux d'autonomie, d'appartenance et de compétence afin de créer un environnement d'apprentissage sain.

Dans la deuxième partie de son intervention, Nordin-Bates s'est concentrée sur la sécurité psychologique et a illustré la manière dont la satisfaction ou les obstacles à ces besoins affectent le bien-être et la performance dans l'enseignement de la danse.

Nordin-Bates souligne que la mise en avant de l'autonomie permet aux apprenants d'être authentiques et d'exprimer leurs opinions, tout en créant un sentiment d'appartenance grâce à une collaboration mutuelle et à la prévalence de la dimension humaine sur la performance artistique. La satisfaction du besoin au niveau des compétences renforce la confiance en ses propres capacités.

L'illustration du modèle de Deci & Ryan (2000) montre comment le soutien de ces besoins fondamentaux conduit à une motivation plus autodéterminée et favorise ainsi des résultats positifs dans l'enseignement de la danse. L'insécurité psychologique survient lorsque ces besoins sont compromis ou entravés.

La théorie de l'autodétermination de Deci et Ryan (2000) met également en lumière le spectre des types de motivation. Celui-ci s'étend de l'absence de motivation à la motivation intrinsèque en passant par la motivation extrinsèque. 

L'absence de motivation implique un manque de compréhension des actions ou des activités continuelles dont la raison n'est pas claire. 

La motivation extrinsèque, quant à elle, varie d'une action dictée par des pressions extérieures à une raison d'agir basée sur un jugement personnel.

La motivation intrinsèque, basée sur le plaisir et l'intérêt personnels, est considérée comme la forme la plus autodéterminée. La théorie souligne que la motivation intrinsèque (qui résulte du plaisir de l'activité elle-même) est supérieure et conduit à des émotions plus positives, un engagement plus important et une meilleure performance. 

Nordin-Bates a présenté des études montrant que la satisfaction des besoins énumérés ci-dessus conduit à une motivation plus autodéterminée et à des sentiments plus positifs envers la danse.

La présentation s'est terminée par des stratégies pratiques pour soutenir ces besoins dans l'enseignement de la danse. Il s'agit notamment de donner la parole, d'encourager la collaboration et de créer un environnement qui favorise le sentiment d'égalité entre les danseurs.

La présentation de Nordin-Bates illustre comment la prise en compte des besoins fondamentaux d'autonomie, d'appartenance et de compétence contribue à créer un environnement d'apprentissage sain et favorable dans l'enseignement de la danse, qui à son tour conduit à une meilleure motivation, à un épanouissement émotionnel et à une amélioration des performances.

 

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DancePodGuest - Jonathan Huor

Chorégraphe, Pédagogue de la danse

Jonathan Huor est né au Cambodge et a grandi en Suisse romande. Il a suivi une formation de danseur en Suisse, à Londres et à New York.

En tant que chorégraphe international basé à Zurich, il a été reconnu pour son travail en tant que danseur, professeur, chorégraphe et directeur artistique. Entre-temps, Jonathan est doublement lauréat de l'Académie allemande de comédie musicale dans la catégorie "meilleure chorégraphie" pour "Mein Name ist Eugen" ainsi que, plus récemment, pour "Roméo et Juliette". Son impressionnant répertoire comprend des productions musicales, événementielles et télévisuelles. En outre, il est régulièrement invité à donner des masterclasses dans différents pays.

Aller au Podcast DancePodGuest - Jonathan Huor

Photo Lauretta Sutter

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Comment créer une atmosphère d'enseignement de la danse saine d'un point de vue psychologique ?

Conférence de la Dre Sanna M. Nordin-Bates, Symposium Zürich, Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK), septembre 2023

La sécurité psychologique n'est pas seulement un grand sujet dans le sport de haut niveau. C'est une condition préalable à un apprentissage sans stress, qui permet de faire des erreurs tout en se sentant à sa place, autonome et compétent. Lors d'un symposium, le Dre Sanna M. Nordin-Bates a expliqué ce que recouvre la "psychological safety" et comment elle peut être encouragée.

 

Résumé

Lors de sa conférence à l'occasion du symposium "Healthy Dance Education" à la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK), la Dre Sanna M. Nordin-Bates souligne l'importance fondamentale de la notion de sécurité psychologique dans le contexte de l'enseignement de la danse. Les connaissances sur la " Psychological Safety " ont des applications multiples dans différents domaines tels que la danse, le sport, la santé, les entreprises et les écoles, indépendamment des groupes d'âge ou des régions géographiques, et offrent une base de connaissances précieuse pour favoriser un climat d'apprentissage sain aux avantages multiples.

L'intervenante explique que la " Psychological Safety " crée une atmosphère dans laquelle les erreurs sont reconnues comme faisant partie du processus d'apprentissage et où il est possible d'avoir un dialogue ouvert sur les problèmes et les défis. Cette sécurité permet aux apprenants de prendre des risques et ainsi que de meilleures décisions face à la pression.

La théorie de l'autodétermination de Deci et Ryan (2000) est utilisée dans différents contextes comme base pour promouvoir un climat d'apprentissage sain. L'autonomie, l'appartenance et la compétence sont des besoins essentiels qui, s'ils sont satisfaits, renforcent non seulement l'autodétermination, mais améliorent également les performances et le bien-être.

Nordin-Bates souligne que la non-satisfaction de ces besoins peut entraîner des difficultés telles qu'une autodétermination limitée, l'exclusion sociale et un sentiment d'incompétence, ce qui entraîne des répercussions négatives sur l'apprentissage et le développement personnel.

Dans le contexte de l'enseignement de la danse, elle présente différentes stratégies visant à promouvoir l'autonomie des élèves. Il s'agit notamment de fournir des explications complètes sur les objectifs des exercices, de donner la possibilité de prendre des décisions dans des limites claires et de promouvoir des objectifs individuels.

L'intervenante souligne également l'importance du sentiment d'appartenance, qui est favorisé par la confiance, la coopération, la communication ouverte et la création d'une dynamique de groupe positive.

Encourager les compétences implique également de se concentrer sur le processus d'apprentissage, de mettre l'accent sur différentes approches, de donner un feedback constructif et de fixer des attentes réalistes.

Sa présentation met en évidence que la satisfaction de ces besoins apporte de nombreux avantages, notamment un bien-être accru, une plus grande motivation et une implication plus longue des apprenants dans la danse.

De manière générale, la contribution de la Dre Nordin-Bates montre l'importance que revêt, dans l'enseignement de la danse, un environnement garantissant la sécurité psychologique et soutenant les besoins fondamentaux des danseuses et des danseurs. La création d'une atmosphère favorisant l'autonomie, l'appartenance et la compétence est d'une importance capitale pour un environnement d'apprentissage sain et favorable dans l'enseignement de la danse. Cet environnement permet aux apprenants de réaliser leur plein potentiel et de se développer en tant que danseuses et danseurs et en tant qu'individus.

Cliquez ici pour accéder aux détails de l'exposé du Dre Nordin-Bates

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Danse pour enfants - Livres recommandés

Livres recommandés sur la danse pour enfants - une sélection

Les livres recommandés sur la pédagogie de la danse pour enfants offrent des approches variées pour un enseignement créatif de la danse.

 

« Enseigner l'art de la danse ? » De Jean-Jacque Félix (Auteur), Jean-Charles Chabanne (Préface), 448 pages, en français, 2011, ISBN: 978-2804163440

Enseignants et futurs enseignants en EPS, art et esthétique, danse à l'école et au lycée, artistes chorégraphes, acteurs culturels

Unique en son genre, cet ouvrage offre à la fois une réflexion esthétique sur la danse et une réflexion sur l'enseignement de la danse comme art. Par son approche, il invite à développer une interdidactique des enseignements artistiques et culturels.

De nos jours, l'art de la danse est, non seulement, considéré comme un art mineur, mais aussi, comme un enseignement mineur en milieu scolaire. Or, paradoxalement, cet art et les modalités possibles de son enseignement s'avèrent être ce qui permet de remettre en question et de repenser des modes d'enseignements par trop souvent normatifs mis en oeuvre dans ce milieu scolaire. C'est ce que tente de démontrer cet ouvrage novateur.

Il se propose d'asseoir théoriquement un enseignement de la danse qui tienne ensemble une réflexion esthétique sur l'objet et une réflexion sur la spécificité de l'enseignement de cet objet : soit l'articulation d'une épistémologie et d'une didactique.

Ce livre s'adresse à tous ceux - artistes, enseignants, formateurs - qui s'intéressent à l'art de la danse et à ses modalités d'enseignement et, plus largement, aux enseignements culturels et artistiques (désormais EAC). Des enseignements qu'il s'agit plus que jamais de défendre et d'illustrer, en montrant comment ils contribuent, pour une part irréductible, à la construction de ces fameux « apprentissages fondamentaux », au coeur du « socle commun des connaissances » - qu'il serait dangereux de ramener à ce qui est utile et ce qui est « simple ».

Et les non-spécialistes de l'art-danse trouveront, dans cet ouvrage, divers éclairages sur les conditions de mise en oeuvre d'un enseignement scolaire soucieux de prendre en compte la personne singulière de l'élève liée à sa sensibilité.

 

« Danse à l'école pour tous les enfants à l'école » ( CD audio) de Marie-France Bonnard, 143 pages, en français, 2009, ISBN 978-2725628387

La danse est propice au développement de compétences spécifiques et transversales, à l'école maternelle comme à l'école élémentaire. Elle contribue à l'épanouissement physique et sensible de chaque enfant : orientation spatiale, rapport à soi et aux autres, sensibilité au monde sonore environnant, créativité...L'ouvrage s'adresse donc aux enseignants de cycles 1, 2 et 3 et propose des activités accessibles à tous les enfants, y compris les moins agiles en motricité.

Les 37 activités sont regroupées en trois parties, chacune suivant une progression :

les échauffements : les fondamentaux, les massages, le travail par mimétisme...

les ateliers de création : approche de l'espace, activités rythmiques, utilisation d'objets...

les ateliers de composition : activités de repérage spatial et musical, de transformation, d'écriture (verbes d'action)...

Ces activités permettent de réinvestir les éléments chorégraphiques connus pour l'élaboration d'un spectacle Chaque activité suit un objectif, une organisation, un déroulement et une gestuelle clairement détaillés. La qualité du travail attendue est également spécifiée.

Un CD audio fournit les supports musicaux nécessaires à certaines activités.

 

« Making Dance Special » de Melanie Peter, 176 pages, en anglais, année de parution : 1997, ISBN : 978-1853464348

Développer la danse dans le programme scolaire avec des élèves ayant des besoins éducatifs particuliers

Ce livre jette les bases de l'enseignement de la danse pour les élèves ayant des besoins éducatifs très variés. Il prend au sérieux la notion de "danse pour tous" et explore une approche développementale pour amener le mouvement à la danse, avec des stratégies permettant aux apprenants de toutes capacités de progresser dans le contexte des exigences du programme national. Il s'appuie sur le travail de Veronica Sherborne et associe son programme de développement du mouvement créatif au cadre de la danse éducative mis en place par Rudolf Laban.

 

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De la scène à la pédagogie de la danse

Sabine Schindler et la success story de "Kids in Dance" - Entretien avec Sabine Schindler

Sabine Schindler est chorégraphe et a suivi une formation de pédagogue de la danse MAS à l’École Supérieure de Zurich. Elle enseigne régulièrement dans la région de Zurich (entre autres à Tanzwerk101) et travaille en tant que chorégraphe indépendante dans différents théâtres et projets ainsi que dans des écoles pour l'enseignement de la danse.

Sabine a suivi sa formation professionnelle de danseuse à Zurich et à Paris. Au cours de son impressionnante carrière qui s'étend sur plusieurs années, elle a été amenée à danser sur les scènes de Zurich à Shanghai et a enrichi des compagnies de danse nationales et internationales.

Grâce à sa créativité, à la qualité de ses mouvements et à son expertise dans de nombreux styles de danse, elle exerce une influence prépondérante sur les mises en scène dans différents domaines en tant que chorégraphe. Elle met également en scène, organise et chorégraphie des événements et travaille dans le domaine de l'intelligence artificielle.

En 2020, elle a fondé avec l’éducatrice sociale Bettina Aremu le projet "Kids in Dance", dont elle est la directrice artistique et la co-directrice.

Sabine, tu as travaillé comme danseuse professionnelle pour des émissions de télévision, divers événements et productions de spectacles, mais aussi pour des compagnies de danse contemporaine au niveau national et international. En 2006, tu as été l'une des premières danseuses à obtenir un master en pédagogie de la danse dans la spécialité danse moderne et contemporaine à la Zürcher Hochschule der Künste ZHdK. Comment as-tu décidé de suivre une voie pédagogique dans le domaine de la danse alors que tu travaillais encore sur scène ?

Pour moi, cette transition s'est faite de manière organique. Une conversation fortuite et intéressante m'a conduit à la pédagogie de la danse. Il s'est avéré que c'était l'impulsion décisive pour mon développement professionnel. Pendant ma carrière de danseuse, je n'avais pas encore enseigné. Ce n'est qu'une fois que je me suis établie en tant que danseuse que j'ai obtenu un master en pédagogie de la danse.

Au cours de ma carrière, je suis devenue chorégraphe pour des productions théâtrales, dont Swiss Christmas, pour des comédies musicales et des spectacles de cirque, notamment pour le Cirque Monti. Ces deux activités, pédagogique et artistico-chorégraphique, se sont développées plus ou moins en même temps. J'ai donc effectué une transition naturelle entre ma présence sur scène en tant que danseuse et mes activités pédagogiques et chorégraphiques.

Cette transition a été l'un des facteurs décisifs qui m'ont incitée à fonder Kids in Dance avec Bettina Aremu, éducatrice sociale. J'avais à cœur d'encourager et de soutenir les danseurs professionnels dans leur développement, mais aussi d'enthousiasmer les jeunes pour la danse et de promouvoir ainsi la participation culturelle dans le cadre de "Kids in Dance". Pour moi, ces deux activités sont d'égale importance.

En 2013, la ville de Zurich t'a attribué une bourse de travail pour approfondir tes recherches chorégraphiques. Que retiens-tu de ces trois mois passés à Bruxelles en termes d'activités chorégraphiques ?

J'avais déjà établi un large réseau dans le milieu de la danse à Zurich, alors que je ne connaissais pratiquement personne à Bruxelles. Cette période à Bruxelles a été extrêmement enrichissante pour moi et a permis de faire de précieuses connaissances. Elle a intensifié mon appréciation de la culture et de l'art, notamment grâce aux interactions et aux échanges artistiques avec les gens sur place. Pendant cette période, nous nous sommes entraînés intensivement, nous avons dansé et nous nous sommes rassemblés pour des spectacles.

L'une des principales leçons que j'ai tirées de cette période est qu'il est essentiel de rester fidèle à sa démarche et à ses convictions artistiques. Lors de la création, il faut du courage pour choisir une expression, une séquence ou un mouvement particulier et pour persévérer dans ce choix.

Depuis 2020, tu es directrice artistique et co-directrice de l'association "Kids in Dance". Peux-tu nous en dire plus sur l'inspiration et l'origine de "Kids in Dance" ? Qu'est-ce qui t'a motivée à lancer des projets et des ateliers de danse pour les jeunes ?

Avant même la création de l'association, ma partenaire de projet, l'éducatrice sociale Bettina Aremu, travaillait déjà avec de nombreux jeunes. Des projets similaires, comme ChanceTanz, étaient déjà connus en Allemagne. Bettina assistait à mes cours de danse à intervalles réguliers et a pu constater personnellement les effets positifs de la danse. De cette expérience est née son idée d'enthousiasmer davantage les jeunes pour la danse et elle s'est adressée à moi pour monter un projet dans ce sens.

Notre premier projet a été réalisé en 2018 avec des jeunes de Zurich-Nord et nous avons directement eu la possibilité de produire et de présenter le projet en coopération avec le Theater Gessnerallee de Zurich. Deux autres projets ont suivi à la Gessnerallee, avant même la création de l'association "Kids in Dance". Nous nous sommes donc engagées dans la réalisation de ces projets dès 2018, et l'association "Kids in Dance" a été officiellement créée en 2020.

Quel est le déroulement typique d'un projet "Kids in Dance" ? Peux-tu nous donner des exemples de productions réalisées par les jeunes participants ?

Nous proposons une grande variété de formats : Dans notre programme semestriel, nous rencontrons les jeunes participants une fois par semaine dans les salles de répétition d'un théâtre coopératif. Au bout de six mois, cette phase se termine par un spectacle de danse avec plusieurs représentations. La durée du projet varie bien entendu selon les fonds disponibles et le lieu de représentation.

De plus, nous organisons à Zurich des semaines de stage intensif pendant les vacances scolaires, au cours desquelles nous nous consacrons quotidiennement au travail de la danse pendant deux semaines. Ces projets culminent avec des représentations à la Gessnerallee, où nous avons la chance de répéter. En général, pendant ces deux semaines, un professionnel du théâtre est également présent pour nous aider sur le plan technique, notamment en ce qui concerne l'éclairage et le son.

Pendant le processus de répétition, nous emmenons les jeunes au théâtre et assistons de temps en temps à des représentations avec eux.

En outre, depuis 2020, nous sommes représentés au Zürcher Theater Spektakel, où nos jeunes peuvent apprendre directement auprès d'artistes renommés dans le cadre d'ateliers et assister à leurs représentations le soir.

As-tu des histoires ou des expériences d'anciens participants qui illustrent l'impact de Kids in Dance sur leur vie et leur développement professionnel ?

Grâce à notre étroite collaboration dans le domaine socio-éducatif, un lien extraordinairement fort se crée entre les jeunes. Lorsque les jeunes assistent à nos cours, il n'est pas rare que leurs frères et sœurs soient également présents lors des représentations ou participent eux-mêmes aux ateliers. Il en résulte une multitude d'interactions et d'échanges entre les jeunes, ce qui permet souvent de nouer des amitiés profondes pendant les projets. L'amitié est d'ailleurs un thème que nous souhaitons aborder dans les prochaines productions.

De plus, il est encourageant de constater que la participation aux projets "Kids in Dance" permet aux jeunes de renforcer leur confiance en eux, en leurs capacités et en leur propre créativité. Ils prennent conscience de la nécessité de la patience, par exemple lors de l'apprentissage avec des accessoires. Ils apprennent également l'importance du travail en équipe et développent une approche réfléchie dans leur expression corporelle dansée. Nous sommes convaincus que ces qualités acquises leur seront également très utiles pour leur développement professionnel futur.

Nous espérons aussi qu'ils pourront conserver l'attitude qu'ils ont développée grâce à nos projets "Kids in Dance", notamment lors d'un entretien d'embauche, et qu'ils se remémoreront leurs précieuses expériences dans ces moments-là.

Nous savons, grâce à différents témoignages de jeunes, qu'après un projet "Kids in Dance", ils ont plus de courage et croient davantage en leurs propres capacités et en eux-mêmes.

Quels sont les défis auxquels sont confrontés les jeunes ayant des handicaps structurels de toutes sortes en matière d'accès à l'éducation culturelle ? Comment "Kids in Dance" contribue-t-il à relever ces défis ?

Nous nous adressons spécifiquement aux jeunes issus de ces milieux, car ces offres ne leur sont pas automatiquement accessibles. De nombreux jeunes ne sont pas vraiment attirés par les offres plutôt élitistes de l'enseignement culturel. Le coût joue souvent un rôle. Des offres concrètes nécessitent d'être communiquées personnellement à un grand nombre de jeunes afin de nouer un premier lien relationnel. Ce n'est qu'alors qu'ils osent y participer. Afin de rendre notre offre accessible à tous, toutes les offres de "Kids in Dance" - qu'il s'agisse de la participation au projet ou des représentations publiques - sont gratuites.

L'un des défis réside sans aucun doute dans le fait que les jeunes du centre fédéral d'asile, par exemple, ont souvent de nombreux rendez-vous et qu'il leur est difficile de s'engager en plus dans un projet, de venir régulièrement et de s'impliquer. Parfois, ils sont tout simplement trop épuisés pour prendre d'autres engagements. Néanmoins, même lorsqu'ils ne viennent pas régulièrement, nous continuons à échanger avec eux, nous gardons nos portes ouvertes et nous les traitons toujours d'égal à égal.

Les barrières linguistiques constituent un autre défi. Dans notre dernier projet "Wart schnell", toutes les instructions de cours ont toujours été données en trois langues : allemand, français et anglais. Or, la danse s'avère être un moyen de communication non verbale particulièrement efficace, qui permet de se comprendre et de se connecter physiquement, même si l'on ne parle pas la même langue.

Pour moi personnellement, il est important de faire sentir aux jeunes qu'ils n'ont pas besoin de fonctionner avec moi. Si un participant se sent fatigué, je ne le forcerai pas à participer. Dans mes ateliers, il y a beaucoup de gens qui n'ont jamais dansé auparavant et qui montent sur scène pour la première fois après seulement quelques semaines. Je donne des instructions sur les mouvements, mais je propose aussi des improvisations. De cette manière, nous construisons nos projets ensemble, les jeunes apportant également des idées en matière de mouvement.

Comment les jeunes qui participent aux projets "Kids in Dance" peuvent-ils mettre à profit leurs compétences créatives dans le domaine de la danse ?

Comme certains jeunes n'ont aucune expérience de la danse et ne sont jamais montés sur scène, l'accent est mis sur la découverte de leurs capacités créatives avant de développer les projets ensemble. Je crée une structure, par exemple en demandant aux participants de se rassembler en groupe et de se déplacer comme des vagues lorsqu'une lumière bleue s'allume dans un coin. Grâce à une approche ludique, ils sont encouragés à réaliser certaines consignes. Sur la base de mes observations de leur réalisation, je sélectionne ensuite certains éléments de mouvement des jeunes et j'essaie d'intégrer davantage leurs idées.

Un autre exemple est que les jeunes s'enseignent mutuellement des styles de danse qu'ils maîtrisent, comme dans le projet "Wart schnell", entre autres.

Comme les jeunes sont constamment sous surveillance en dehors de "Kids in Dance", il est important pour nous qu'ils trouvent chez nous un espace protégé dans lequel ils peuvent développer librement leurs possibilités d'expression créative.

Comment les groupes sont-ils constitués pour les projets "Kids in Dance" ? Y a-t-il des critères ou des principes spécifiques qui sont pris en compte lors de la sélection des jeunes ?

Les formats Kids in Dance s'adressent en principe à tous les jeunes intéressés par la danse. Nous ciblons les jeunes issus de l'immigration et/ou de l'exil, ainsi que les jeunes issus de contextes socio-éducatifs défavorisés ou de situations socio-économiques difficiles, qui ont un accès plus difficile à l'éducation esthétique et aux offres culturelles.

Notre éducatrice sociale, Bettina Aremu, dispose d'excellentes relations dans le secteur public de la jeunesse ainsi que dans des institutions telles que le Centre fédéral d'asile et d'autres institutions socio-éducatives. Elle entretient également des relations étroites avec plusieurs écoles de la région. En tant qu'équipe, nous cherchons activement à entrer en contact avec les jeunes, à leur présenter le projet et à leur demander directement s'ils sont intéressés par une participation. Les groupes mixtes en termes de classe, de race et de genre ne sont pas constitués selon un principe de sélection, mais reflètent notre société (post-migratoire). L'hétérogénéité des groupes rend possible la rencontre interculturelle et permet de vivre la diversité (deep diversity).

Dans la ville de Baden, nous avons déjà mené avec succès trois projets de ce type. Certains jeunes ont participé plusieurs fois à nos projets, ce qui montre leur intérêt constant. Cela donne une continuité au projet Kids in Dance et nous permet d'accompagner les jeunes dans leur développement sur plusieurs années.

Comment la communauté, y compris les professionnels de la culture et le public, peut-elle contribuer au soutien et au développement de "Kids in Dance" ?

Notre intention est d'établir des relations durables avec les institutions culturelles qui soutiennent les projets "Kids in Dance" afin d'y organiser des répétitions et des représentations. De plus, nous apprécions les possibilités de coopération avec des institutions prestigieuses comme le Zürcher Theater Spektakel. Ces institutions et festivals offrent une excellente plate-forme permettant à nos jeunes de s'immerger directement dans le monde du théâtre et d'apprendre auprès d'artistes expérimentés.

Dans quelle mesure la collaboration avec des professionnels de la culture et des institutions culturelles a-t-elle contribué à accroître la visibilité et le succès de "Kids in Dance" ? Y a-t-il des partenariats ou des collaborations spécifiques qui méritent d'être soulignés ?

Les représentations de "Kids in Dance" sont solidement ancrées dans le programme régulier des institutions culturelles mentionnées. Cela s'avère être une reconnaissance extrêmement précieuse et contribue largement à accroître notre visibilité à l'extérieur. Occasionnellement, nos activités sont également mises en avant dans différents médias imprimés à l'initiative des théâtres. Parfois, les médias eux-mêmes cherchent à nous contacter directement pour des interviews ou des reportages au préalable, ainsi que pour des comptes rendus.

Parmi les partenaires de coopération actuels, on trouve par exemple le Kurtheater de Baden, la Gessnerallee de Zurich, le Phönix Theater de Steckborn, le *ALTEFABRIK de Rapperswil-Jona et, justement, le Theater Spektakel de Zurich. Dans un avenir proche, nous prévoyons également des projets en Suisse romande. Nous souhaitons ainsi franchir le "Röschtigraben" en dansant.

Comment "Kids in Dance" est-il financé et comment les personnes intéressées ou les sponsors peuvent-ils contribuer à soutenir les activités et les projets ?

L'association "Kids in Dance" finance ses activités principalement grâce au soutien de fondations. Il convient de mentionner en particulier le rôle exceptionnel de la DROSOS STIFTUNG, qui axe son soutien sur l'épanouissement créatif des jeunes. Ce soutien pluriannuel est garanti jusqu'en 2025.

Bien que cette subvention soit substantielle, elle ne suffit pas à financer la multitude de nos projets. C'est pourquoi nous menons des collectes de fonds ciblées sur des projets spécifiques et pouvons désormais compter sur le soutien de plus de 40 fondations différentes qui soutiennent "Kids in Dance". En outre, nous dépendons également du soutien financier des pouvoirs publics tels que SWISSLOS ou l'Office fédéral de la culture, car nos projets sont gratuits pour les participants et les représentations sont gratuites pour le public.

En principe, nous ne poursuivons pas de collecte de fonds sur les lieux des événements. Cependant, les mécènes potentiels, tels que les soutiens privés, ont la possibilité de nous contacter via notre site web.

Comment "Kids in Dance" s'est-il développé depuis sa création et quels sont vos projets pour l'avenir ?

Notre équipe s'est considérablement agrandie. Nous avons commencé à deux et comptons désormais six collaborateurs dévoués dans nos rangs. De plus, des équipes spécialisées de chorégraphes et d'éducateurs sociaux se sont formées, par exemple pour la réalisation des projets à Steckborn et Rapperswil-Jona.

A l'avenir, j'espère sincèrement que "Kids in Dance" occupera une place de choix dans le paysage culturel suisse. Nos efforts visent à rendre notre projet accessible, ce qui signifie concrètement qu'il doit rester gratuit tant pour les jeunes qui y participent que pour le public. Ces valeurs sont fondamentales pour nous, pour "Kids in Dance" et pour la participation culturelle et doivent absolument être préservées.

Bien entendu, je serais ravie si, à l'avenir, un ancien participant à nos projets prenait la direction d'un projet ou me soutenait dans l'encadrement.

Vous pouvez trouver des interviews de jeunes sur "Kids in Dance" ici.

Site web de "Kids in Dance" : https://kidsindance.ch/

 

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DancePodGuest - Nina Burri

Contorsionniste, danseuse, mannequin, actrice

Nina Burri a commencé à danser à l'âge de six ans : d'abord le ballet, puis le jazz, les claquettes, la danse moderne et l'acrobatie. Plus tard, elle s'est mise à la comédie et au chant.

Elle a suivi une formation de danseuse classique diplômée de l'école nationale de ballet de Berlin. À 30 ans, elle a étudié en Chine à l'école de contorsionniste. Elle a été danseuse au Béjart Ballet, a fait des tournées avec le cirque Knie et a participé à la finale d'America's Got Talent. Dans l'entretien qu'elle a accordé à Adrian Hochstrasser, elle explique ce qu'elle fait aujourd'hui, comment elle est venue au métier de contorsionniste et pourquoi elle est toujours aussi enthousiaste sur scène.

Aller au Podcast DancePodGuest - Nina Burri

Plus d'informations https://www.ninaburri.com/en

Photo de l'arc : Jorinde Gersina

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De la danseuse à l'organisatrice engagée

Entretien avec Sarah-Jane Brodbeck

Sarah-Jane Brodbeck a grandi à Zurich, où elle a suivi sa formation de danseuse classique professionnelle. Elle a dansé pendant plus de 15 ans en tant que soliste dans des compagnies internationales. Son répertoire présente une grande variété de rôles, de chorégraphies et de styles de danse, allant du ballet classique à la danse contemporaine en passant par la danse néoclassique et contemporaine.

En collaboration avec Katharina Lips, Sarah-Jane a fondé l'année dernière la société Brodbeck & Lips, dédiée à la danse, et a présenté l'année dernière "Homage to Ballet - A Night with the Stars" à la Maag-Halle de Zurich. Après avoir organisé un hommage à Heinz Spoerli à Bâle en juin dernier, les deux femmes remettent ça cet automne, les 22 et 23 septembre au Theater 11, pour une nouvelle édition de leur célèbre "Homage to Ballet".

Leur objectif est de présenter au public les meilleurs danseurs du moment afin de déclencher la passion de la danse. Aucun autre gala de ballet en Suisse n'avait jusqu'à présent attiré autant d'étoiles. Cette année encore, on s'émerveille devant leurs noms : Polina Semionova, Iana Salenko, Anna Ol, Friedemann Vogel, etc. Pour l'édition de cette année, Brodbeck & Lips ont imaginé quelque chose d'unique : un programme-cadre autour des deux représentations, offrant plus d'une semaine d'activités variées.

L'année dernière, Sarah-Jane a fondé avec son mari Vahe Martirosyan le studio SAVA Health and Training à Zurich. Parallèlement, Sarah-Jane étudie la danse à l'université de Berne. Le 24 septembre 2023, Brodbeck & Lips organisera avec l'Université de Berne un symposium sur le thème : "Focus on topics of psychological harm and safeguarding in a dance environment".

Sarah, tu as dansé sur de nombreuses scènes du monde entier : au Royal Swedish Ballet, en tant que soliste au Zürcher Ballett sous Heinz Spoerli, et dernièrement au Staatsballett Berlin jusqu'en janvier 2022. Qu'est-ce qui te fascine dans la danse ?

Ma fascination pour la danse vient du fait que le mouvement permet d'exprimer beaucoup de choses. Le ballet, en particulier, révèle cette possibilité unique sous une forme esthétique et attrayante. On peut raconter des histoires tout en étant parfois abstrait.

Enfin, c'est aussi le lien avec la musique qui me fascine. C'est formidable de pouvoir bouger au rythme de la musique. La danse est comme un langage universel d'intégration qui ne nécessite pas de mots.

Comment as-tu pris la décision de devenir danseuse professionnelle ?

J'ai pris cette décision relativement tard. J'ai commencé à m'entraîner quotidiennement à la danse classique à l'école d'art et de sport, puis je suis passée au gymnase artistique et sportif. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé que ma passion était le ballet classique. Jusqu'à l'âge de 18 ans, ma formation ne s'est pas limitée à l'entraînement de ballet, car l'école m'a toujours accompagnée en parallèle.

Puis j'ai décidé de me concentrer entièrement sur le ballet et j'ai obtenu une année sabbatique du gymnase artistique et sportif. Mon objectif était de savoir ce que je ferais si je mettais toutes les chances de mon côté. Si cela ne fonctionnait pas, j'aurais toujours la possibilité de retourner à l'école. Lors de ma dernière année, j'ai participé à des auditions et j'ai décroché mon premier poste de demi-soliste au ballet de Zurich.

Quand tu regardes aujourd'hui ta carrière de danseuse professionnelle, y a-t-il des décisions que tu prendrais différemment aujourd'hui ?

Je n'ai pas de maturité en poche, c'est pourquoi je me demande après coup s'il aurait été possible de terminer le gymnase. Avec le recul sur ma carrière de danseuse, il n'y a pas de décision que je regrette.

Que conseilles-tu aux jeunes danseurs qui ont envie de faire de leur passion pour la danse un métier ?

Si le potentiel existe, j'encourage chaque danseur et danseuse à faire le pas vers la danse professionnelle. Le métier de danseur ou de danseuse est une activité magnifique, qui demande beaucoup d'efforts, mais qui comporte aussi de merveilleux aspects.

Un facteur essentiel est de garder un "esprit ouvert". La carrière dans la danse est de courte durée, il est donc essentiel de garder à l'esprit le fait qu'une deuxième phase professionnelle se présentera un jour ou l'autre. Cela ne doit pas être considéré comme un obstacle, mais plutôt comme un encouragement et une opportunité. Néanmoins, maintenir cet "état d'esprit ouvert" pendant la carrière active de danseur est un défi, car le métier de danseuse et de danseur requiert une grande attention. Il faut un investissement important dans cette vocation dont la pratique s'apparente essentiellement à celle d'un sport de haut niveau.

Je conseillerais également de conserver une passion saine pour le métier. Il est conseillé de prendre des vacances de temps en temps, de faire de la randonnée et d'autres activités similaires. Ces activités permettent d'entretenir cet "open mindset".

Une petite anecdote à ce sujet : lorsque j'ai décidé d'arrêter le gymnase, beaucoup de mes collègues m'ont posé la question de mon avenir professionnel. A l'époque, je ne pouvais pas répondre clairement à cette question, ce qui m'inquiétait un peu. En même temps, j'ai remarqué que mes camarades n'avaient pas non plus de réponse claire sur ce qu'ils comptaient faire dans 15 ans. A 18 ans, il est difficile de se projeter dans l'avenir et de savoir ce que l'on fera à 35 ans.

Certes, il est inhabituel d'abandonner le gymnase pour se consacrer entièrement à la passion de la danse. Notre culture suisse accorde une grande importance à la sécurité. Néanmoins, je pense qu'il est plus courant aujourd'hui de se lancer dans un autre domaine d'activité après une première formation professionnelle. La société est devenue plus ouverte à cet égard. De plus, les employeurs peuvent profiter des qualités des anciens danseurs professionnels. Ils ont la réputation d'être très disciplinés et très motivés !

Depuis 2020, tu suis un MAS in Dance Science à l'Université de Berne. Ce cursus a-t-il changé ton regard sur la danse ? De quelle manière ?

Juste avant l'apparition de la pandémie, j'ai commencé le MAS in Dance Science à Berne avec une collègue qui dansait également au Staatsballett de Berlin. Le lockdown nous a ensuite laissé un peu plus de temps pour étudier. L'entraînement de danse a finalement repris, ce qui a sensiblement augmenté la double charge d'entraînement et d'études. Cette situation était extrêmement exigeante, car la danse est très exigeante non seulement sur le plan physique, mais aussi sur le plan mental.

Pendant mes études, j'ai pu acquérir de vastes connaissances sur la danse. Je m'intéresse particulièrement à la compréhension du corps en général. Les aspects de l'entraînement, comme l'optimisation de la formation et de l'entraînement des danseurs, me fascinent beaucoup.

Considérons le système d'enseignement de la danse classique : malgré quelques progrès, l'enseignement n'a pas fondamentalement changé. L'approche est toujours basée sur le principe du "plus, c'est mieux". J'ai toujours remis en question cette attitude. Il est maintenant temps d'intégrer de nouvelles connaissances dans la pratique de la danse, car il existe de nombreuses possibilités de travailler, comme sur le plan mental. Les études ont confirmé mon point de vue à cet égard.

Cependant, en tant que danseuse classique, je suis sceptique quant à certaines théories qui nous sont transmises par la littérature scientifique. Prenons par exemple un sauteur en hauteur en athlétisme. L'objectif est relativement clair et simple : sauter plus haut pour s'améliorer. En revanche, en danse, les exigences sont plus variées et plus complexes. Elle implique des sauts, des rotations, des étirements, etc. Est-il donc utile d'entraîner les danseurs à sauter en hauteur pour qu'ils deviennent de meilleurs danseurs ? Bien sûr, il est possible de travailler la hauteur et la force de saut, mais un danseur de ballet ne doit pas nécessairement devenir un sauteur en hauteur.

De plus, il ne faut pas négliger les aspects techniques comme le "turn-out". Des facteurs imprévisibles comme le tempo de la musique peuvent jouer un rôle important. Si le chef d'orchestre accélère la musique un soir, cela signifie que l'atterrissage après un saut doit être préparé plus tôt pour rester en phase avec la musique. Un saut avec une puissance de saut maximale n'est alors pas très utile ! Je me demande donc quelles théories peuvent réellement être appliquées au ballet. Je trouve ce discours absolument passionnant !

Par ailleurs, les aspects psychologiques ont élargi ma perspective. Tous mes collègues sportifs de haut niveau ont reçu un soutien mental. Dans ma formation de danseuse, ces aspects mentaux n'étaient pas suffisamment abordés. Même au sein des compagnies de danse, des thèmes comme la gestion du stress, la peur des auditions ou le trac n'étaient pas discutés. Il fallait gérer ces aspects soi-même. La force mentale était toujours considérée comme acquise chez nous, les danseurs. La possibilité de se développer n'était pas prise en compte. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles j'ai commencé le Master of Advanced Studies (MAS) à Berne. J'ai senti que c'était précisément dans ce domaine qu'il était possible de progresser et j'ai voulu me plonger plus profondément dans ce sujet afin de mieux le comprendre et d'en apprendre davantage.

Comment as-tu travaillé sur ta santé mentale en tant que danseuse ?

Suite de l'entretien

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Étirements pour danseuses et danseurs

L'article de Brenda Critchfield

L'article "Etirements pour danseurs et danseuses" de Brenda Critchfield traite de l'importance des étirements et de la souplesse dans la pratique de la danse.

 

Résumé

L'article "Etirements pour danseurs et danseuses" de Brenda Critchfield traite de l'importance des étirements et de la souplesse dans la pratique de la danse. La souplesse est essentielle à la fluidité et à l'esthétique des mouvements dans la danse. Il aborde différents aspects de l'étirement, notamment l'amplitude de mouvement par rapport à la flexibilité, les types d'étirement, les moments appropriés, les tissus à étirer, les variantes individuelles ainsi que la durée et la fréquence des étirements.

Il existe une distinction entre l'amplitude de mouvement (Range of Motion, ROM) et la flexibilité : la ROM dépend de facteurs anatomiques, tandis que la flexibilité décrit la capacité des tissus mous à s'étirer au-delà de la ROM. Elle explique la mobilité dynamique et statique, cette dernière étant particulièrement importante pour la prévention des blessures.

De plus, l'article explique les types d'étirement : l'étirement balistique comporte des risques de blessures, l'étirement dynamique est contrôlé et échauffant, l'étirement statique a un effet à long terme et la facilitation neuromusculaire proprioceptive (PNF) nécessite une certaine prudence.

Il est question des moments appropriés pour les étirements : les étirements statiques avant la danse ou les cours ne sont pas conseillés, tandis que les étirements courts de moins de 15 secondes n'affectent pas les performances. L'amélioration de la souplesse nécessite un entraînement à long terme après l'entraînement de danse.

Brenda Critchfield dresse une liste des tissus qui doivent être étirés : Les muscles et les fascias doivent être étirés, tandis que les ligaments et les capsules articulaires ne doivent pas être trop étirés.

Les différences individuelles, telles que la structure corporelle et la génétique, influencent la mobilité. Les danseuses et danseurs hypermobiles doivent s'entraîner à la stabilité, tandis que les moins mobiles ont besoin d'étirements ciblés.

La durée des étirements est expliquée : 30 secondes d'étirement statique après avoir dansé sont suffisantes pour maintenir la mobilité. Des étirements continus pendant des semaines produisent un effet durable.

En conclusion, l'article souligne que des étirements ciblés peuvent améliorer les performances en danse et réduire les risques de blessures, à condition de respecter la technique, le timing et de personnaliser la pratique.

L'article original de Brenda Critchfield en anglais

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Pourquoi le tango argentin?

Les bienfaits du tango pour la santé

La danse est universellement présente dans les cultures du monde entier et façonne le tissu social. Plus récemment, la danse et la musique ont pris une importance croissante dans la promotion de la santé. Le tango en particulier s'est révélé être une ressource précieuse pour la santé et le bien-être, notamment dans le contexte de la maladie de Parkinson.

L'origine du tango argentin remonte aux années 1880. Après avoir été une danse d'esclaves africains, il est devenu une forme de danse mondialement reconnue. Cet art allie la musique, des étreintes étroites et de subtils mouvements improvisés, offrant ainsi une plateforme thérapeutique unique pour les compétences interpersonnelles.

Les bienfaits du tango sur la santé sont nombreux. Sur le plan physique, elle favorise la force musculaire, l'endurance, l'équilibre et une bonne condition cardiovasculaire. Elle renforce les interactions sociales, l'attention, les capacités cognitives et la santé émotionnelle. Le tango s'est révélé particulièrement efficace pour les patients atteints de la maladie de Parkinson. Des études montrent que danser le tango améliore leur qualité de vie, leur mobilité, leur équilibre, leur cognition et leur stabilité émotionnelle.

L'expérience multidimensionnelle du tango argentin a un impact positif sur tous les aspects de la vie et de la santé. Cela s'étend aux personnes de tous âges, qu'elles soient en bonne santé ou non. La capacité de relier le corps, l'esprit et l'âme par la danse fait du tango une ressource précieuse pour la promotion de la santé et du bien-être.

Néanmoins, des recherches plus approfondies sont nécessaires pour mieux comprendre les effets du tango sur la santé sociale, émotionnelle et physique. Des études à long terme et la diversification des groupes de recherche sont nécessaires pour renforcer et élargir les résultats. Dans la recherche sur la maladie de Parkinson, les symptômes autres que la motricité, tels que les relations sociales et la qualité de vie, mériteraient d'être davantage explorés.

Pour plus d'informations sur cet article, cliquez ici : Les bienfaits du tango pour la santé

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Dance Spetters - Jeunes, danse et créativité

Interview avec Maria Speth

Maria Speth (NL) est danseuse, pédagogue et créatrice de danse. Sa vision pédagogique est d'aider les jeunes à développer et à reconnaître leurs propres forces. Pour ce faire, elle utilise une approche orientée vers les solutions et qui requiert une pensée innovante ainsi que de la créativité.

Sur son site web, elle met gratuitement à la disposition des professeurs de danse une multitude de supports pédagogiques inspirants, issus de ses nombreuses années d'expérience dans l'enseignement de la danse.

"Danser, c'est ressentir avec le corps, penser avec le corps, savoir et parler avec le corps"

 

Comment vous êtes-vous mise à la danse ?

La danse m'a prise et ne m'a jamais quittée ! Enfant, j'étais toujours imprégnée de chansons et de mouvements, je suppose donc qu'avoir l'âme d'une danseuse est dans mes gènes. Tout au long de ma vie, ce sentiment fondamental a été nourri de multiples façons. Il a également été remis en question, façonné et parfois déformé, ce qui a donné lieu à de nouvelles voies et à des paysages toujours différents, et cela continue aujourd'hui.

Qu'est-ce qui vous fascine dans la danse ? Quel rôle joue-t-elle dans votre vie ?

La danse m'émeut, et la danse est pour moi le principal moyen d'expression.

Elle est mon moteur et m'a motivée à rechercher les différentes formes d'expression de la danse tout au long de ma vie. Même si je ne bouge pas physiquement, je bouge intérieurement. Formée à la danse classique et contemporaine, j'ai découvert l'approche créative et le processus fascinant de la danse et ses nombreuses possibilités.

Lorsque je rencontre d'autres personnes en train de danser, nous parlons peut-être des langues différentes, mais nos corps savent comment communiquer entre eux de manière fluide. Tout le monde peut danser, et chaque personne a sa propre façon unique de bouger. En nous rencontrant dans la danse, nous créons un processus d'échange et d'apprentissage mutuel qui nous permet de grandir. J'en ai fait personnellement l'expérience un nombre incalculable de fois.

C'est un processus vraiment enrichissant, et j'apprécie beaucoup toutes les personnes, en particulier les jeunes, qui me mettent toujours au défi par leur curiosité et leur recherche de nouvelles voies.

Comment en êtes-vous venue à travailler avec des enfants et des jeunes adultes et qu'est-ce qui vous fascine dans ce travail ?

Les jeunes, en particulier les enfants, peuvent réagir de manière très brute, ce sont souvent de véritables philosophes. Les enfants ne sont pas encore limités par le savoir et les schémas établis, ils pensent facilement hors des sentiers battus. C'est un défi pour moi, et leurs réactions donnent souvent lieu à de nouvelles ou différentes idées.

Je me souviens très bien de l'époque où j'avais préparé un cours de danse sur le thème "Higgledy-Piggledy", avec des images de banquise effilée pointant dans différentes directions et de villages italiens collés aux collines. Pendant que je présentais ce sujet, un élève a fait la comparaison avec les dents de son frère qui venait d'être soigné par un orthodontiste.

Le thème et la motivation du groupe ont été ancrés sur le champ, nous n'avons pas seulement dansé toute l'heure sur tous les aspects des dents folles, des appareils dentaires et des dents de sagesse... un projet complet a vu le jour et les élèves ont voulu continuer à découvrir et à danser autour de ce thème pendant des semaines. Bien sûr, nous avons tous beaucoup appris !

C'est pourquoi les jeunes sont pour moi une incroyable source d'inspiration. Passer d'une structure à une interprétation personnelle est toujours un processus fascinant et créatif, toujours différent, souvent surprenant.

Pourquoi la danse est-elle importante pour les enfants ?

Pour moi, l'importance de la danse réside dans le fait que les jeunes apprennent un autre langage dans lequel ils peuvent s'exprimer. Et cela peut être particulièrement précieux lorsque les enfants n'ont pas encore les compétences linguistiques suffisantes pour s'exprimer de manière raffinée. Cela les aide également à explorer certains aspects de leur propre personnalité. Ils découvrent ce que c'est que d'interagir avec les autres, ce qu'ils aiment ou n'aiment pas, et comment ils peuvent coopérer ou négocier.

Quel est le rôle de la danse dans le développement des jeunes ?

Lorsque l'on regarde un groupe de jeunes, on ne sait pas ce que chacun d'entre eux deviendra. Sommes-nous en présence d'un futur Premier ministre, d'un plombier, d'un scientifique ou peut-être d'un danseur ?

Quelle que soit la profession qu'ils choisissent, ils ont tous besoin des mêmes outils pour réaliser le rêve de leur vie. J'aime appeler ces outils les "cinq C" ; des compétences qui existent en chaque personne et qui doivent être encouragées pour être développées : 

"Communication" - à la fois verbale et non verbale (mots, gestes, mouvements, toucher, sons et images). Les éléments de base de la communication peuvent exprimer un message de nombreuses manières différentes. " Cognition " - l'accumulation de connaissances tout au long de la vie. Les nouvelles connaissances ouvrent les portes à un développement ultérieur et à la découverte de nouvelles voies. "Condition" - Il est important d'être en forme à la fois physiquement et mentalement. Prendre soin de son corps et de son esprit est un élément essentiel pour maintenir un équilibre sain, et une personne en équilibre est une personne en mouvement. " Créativité " - penser avec ses émotions et ressentir avec son esprit. Lorsque nous invitons les jeunes à explorer différentes possibilités, nous stimulons un processus créatif que nous devons encourager autant que possible. "Curiosité" - conduit à chercher, à vouloir comprendre et à découvrir de nouveaux horizons.

Les compétences ci-dessus sont essentielles pour les jeunes. Un Premier ministre, un plombier, un scientifique ou un danseur en ont tous besoin pour être compétents dans ce qu'ils font.

La danse permet d'utiliser toutes ces compétences de manière ludique, grâce à un mouvement coopératif, les jeunes sont dans un échange social, culturel, cognitif et émotionnel permanent. Alors pourquoi ne pas donner aux jeunes la possibilité d'apprendre de, avec et par la danse, en abordant des sujets de tous les jours ?

Voici un exemple pratique, destiné aux jeunes et basé sur la vie quotidienne : Les téléphones portables ! Avez-vous déjà dansé votre propre numéro de téléphone ?

Visualisez l'écran de votre téléphone portable et imaginez qu'il est posé sur le sol devant vous, agrandi à un mètre par un mètre. Pouvez-vous faire sauter votre numéro ?

Et si tu connais l'ordre, quel type de sauts aimerais-tu faire : grands, petits, tordus ? Quelqu'un d'autre peut-il noter votre numéro pendant que vous le sautez ?

Lorsque vous communiquez votre numéro à quelqu'un, prononcez-vous la combinaison de chiffres de manière régulière et monotone OU utilisez-vous une sorte de rythme ? Il est parfois difficile de reconnaître son propre numéro lorsque quelqu'un le répète à un rythme différent... Pouvez-vous ajouter un rythme à vos sauts ?

Si nous sautons tous notre numéro en même temps, nous voyons que nous sautons tous les deux premiers chiffres dans la même direction (numéro de pays), ensuite on voit beaucoup de différences, mais aussi des similitudes.

Cela se voit encore mieux si nous accompagnons les chiffres de 0 à 9 d'un mouvement pour lequel nous n'utilisons que le haut du corps. Nous devons d'abord imaginer et automatiser les mouvements ensemble, puis chacun traduit les mouvements en une phrase qui correspond à son propre numéro de téléphone. En fait, cela devient immédiatement une danse.

Si nous réunissons plusieurs élèves dans un groupe, nous obtenons une chorégraphie intéressante : les deux premiers numéros sont les mêmes pour tout le groupe, ensuite nous ne savons plus où donner de la tête !

Au fait, la façon de sauter et de se déplacer sera-t-elle différente si nous ajoutons différents fragments de musique ? Saute-t-on plus vite, de manière plus décontractée, plus formelle ?

Avec les défis ci-dessus, nous faisons appel à des compétences telles que la capacité d'analyse, l'orientation spatiale, la cognition, la coopération, la musicalité et, bien sûr, la créativité !

Quels sont les défis que vous rencontrez dans votre travail et comment les gérez-vous ?

Je ne peux m'empêcher de penser à une citation d'Einstein : "Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes avec la même façon de penser que celle avec laquelle nous les avons créés..."

Nous vivons dans un monde qui évolue rapidement, et les connaissances d'aujourd'hui peuvent ne plus avoir de sens demain. Récemment, nous avons appris personnellement comment le Covid nous a mis au défi pour trouver d'autres façons d'aborder notre enseignement et notre communication. Les gens semblent souvent vivre de plus en plus dans leur tête, et leur corps est en fait principalement utilisé pour transporter cette tête. Bien que nous puissions aller très loin avec nos mots, nous trébuchons souvent sur le reste de notre corps.

La danse est idéale pour garder vivants et dynamiques les liens entre la formation, la culture et l'art. C'est pourquoi il est important de continuer à explorer différentes approches de l'enseignement de la danse en tant qu'éducation artistique des jeunes.

Transformer un problème en défi reste pour moi une raison de bouger. C'est certainement un grand défi et parfois même effrayant, mais cela nous permet aussi d'évoluer en tant que professeurs de danse et surtout en tant que personnes.

Comment voyez-vous votre rôle en tant que professeure de danse ? Que souhaitez-vous transmettre ?

Un aspect important de mon rôle de professeure de danse est de créer des opportunités pour les jeunes de développer leur propre personnalité et de prendre conscience des qualités qu'ils ont souvent déjà sans s'en rendre compte. Je leur offre la possibilité de se développer en tant que danseurs, chorégraphes, spectateurs et critiques dans le sens le plus large du terme.

J'insiste également sur l'importance d'un processus d'apprentissage créatif, considéré à partir de différents contextes et compréhensions. "Faites ce que vous voulez" n'est pas une option pour moi. Parfois, je pars d'un cadre très structuré que les jeunes reprennent lentement, parfois nous partons d'abord à la découverte et finissons par une danse que nous avons créée ensemble.

Je prépare toujours très bien mes cours, mais c'est surtout pour moi, pour m'assurer que mon matériel pédagogique est bien pensé et que je sais ce que je veux donner aux élèves ou ce que je veux qu'ils sachent ou puissent faire à la fin du cours.

Mais... Lorsque le cours commence, je me concentre sur les élèves et il se peut que j'atteigne mon objectif d'une manière différente de celle que j'avais prévue au départ. En écoutant attentivement les élèves, nous découvrons parfois des chemins de traverse inattendus qui peuvent rendre un cours tellement beau et spécial. Mais cela ne veut pas dire que mes cours sont par définition des va-et-vient.

C'est justement parce que je me suis bien préparée que je parviens finalement à revenir sur la route principale qui mène au but, mais... avec de belles escapades que je n'aurais peut-être pas vécues sans les idées des jeunes !

En ce sens, je suis plutôt un intermédiaire, ou facilitateur.

Comment voyez-vous la relation entre les apprenants et les enseignants ?

L'idéal est que tous les participants soient impliqués de la même manière dans un processus d'apprentissage et de partage mutuels.

Un enseignant peut faciliter un processus d'apprentissage (créatif) en posant des questions et en recevant des suggestions, mais il ne donne pas nécessairement un plan clair étape par étape. Il veut que les élèves acquièrent de nouvelles connaissances plutôt que de leur dire ce qu'ils devraient savoir selon vous.

Cela nécessite un intérêt réel pour les élèves, avec une curiosité intrinsèque pour leur environnement. Une communication qui laisse de la place à leur perception du monde, à leur contribution et à leur opinion. Une excellente occasion d'apprendre d'eux aussi !

Maria, vous disposez d'une expérience incroyable, vous enseignez depuis de nombreuses années dans différentes académies de danse, institutions et animez des ateliers. Ce savoir, issu de votre longue expérience pédagogique et artistique, vous le mettez gratuitement à disposition sur votre site web comme source d'inspiration. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur Dance Spetters ?

Toutes mes réponses ci-dessus reflètent la vision que je poursuis également chez Dance Spetters.

Je plaide pour que le mouvement soit une motivation ! Donnez aux gens une motivation pour explorer et il se passera de belles choses. Encourager sa propre créativité, mais aussi explorer et apprendre ensemble de la manière la plus variée possible, voilà ce qui est important pour moi. La créativité dans l'éducation n'est pas une option, mais une nécessité que nous devons encourager en tant qu'enseignants.

Au fil des années, j'ai constaté que les danses de Dance Spetters plaisaient à la fois à de nombreux enfants et à leurs enseignants. L'espièglerie et le divertissement étaient contagieux et rendaient le processus d'apprentissage haut en couleur et stimulant. Les problèmes sont devenus des opportunités, les résoudre une aventure.

J'ai ressenti le besoin de contribuer à un échange global et de donner aux jeunes la possibilité d'apprendre et de se connecter par, avec et dans la danse.

Les danses présentées dans Dance Spetters sont des thèmes de la vie quotidienne, accompagnés de nombreuses suggestions, avec l'intention d'inspirer les utilisateurs avec de nombreuses idées différentes d'activités de danse.

Chaque danse a un arrière-plan et un thème qui correspond au monde vécu par les enfants et les adolescents de 4 à 18 ans et dans lequel l'élément ludique et l'improvisation jouent un rôle essentiel. Pendant plus de trois décennies, les enfants du monde entier ont pris plaisir à explorer les différentes idées de danse. C'est la principale raison pour laquelle nous avons récemment pris la décision de publier la musique sur différents services de streaming et de mettre en ligne gratuitement les descriptions des danses.

 

Pour plus d'informations www.dansspetters.nl

Photo : Daphne Dumoulin

 

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La culture du feedback dans les arts scéniques

Travail de MAS Adrian Hochstrasser

Le feedback est l'un des principaux mécanismes permettant d'influencer positivement la motivation, la satisfaction et la performance des collaborateurs à court et à long terme. Dans son travail de MAS, Adrian Hochstrasser se penche sur la signification, l'utilisation et l'acceptation du feedback ascendant auprès des dirigeants et des professionnels du spectacle.

Adrian Hochstrasser est danseur, interprète musical, chorégraphe, metteur en scène et enseigne le tango argentin. Après avoir suivi une formation de professeur d'éducation physique à l'EPFZ (Master of Science), il a étudié la danse à la Zürcher Tanz Theater Schule, puis a obtenu un MAS en Dance Science à l'université de Berne et un Executive Master in Arts Administration à l'université de Zurich.

L'idée de ce travail de fin d'études est née dans le contexte d'une enquête interne à SzeneSchweiz - l'association suisse des artistes de la scène - sur l'abus de pouvoir et le harcèlement sexuel dans les arts de la scène, que l'association a publiée en novembre 2020 dans son magazine "Ensemble" destiné à ses membres. 

La communication entre les dirigeants et les artistes, tant dans les institutions culturelles que dans les milieux indépendants, se trouve à un moment délicat. Dans les organisations où la distance au pouvoir est grande et où les collaborateurs se soumettent au jugement du dirigeant, le pouvoir et l'information sont fortement centralisés et sont détenus par un petit nombre de personnes définies par la hiérarchie. Les procédures descendantes sont donc souvent utilisées dans ces configurations de pouvoir. Un changement vers une attitude de respect mutuel entre les cadres et les artistes du spectacle n'est possible que si une culture honnête de feedback est mise en place.

 

Lire le résumé en allemand Feedbackkultur in den darstellenden Künsten

Plus d’infos sur Adrian Hochstrasser

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Mission Rudolf

Un jeu interactif pour détectives culturels

Qui est "Rudolf" ? Pourquoi se présente-t-il à la police ? Quel est le rapport avec la danse ? Une affaire épineuse. La police est débordée. D'une manière ou d'une autre, les énigmes semblent être liées au mouvement et à la danse, car "Rudolf" parle sans cesse de l'oubli de l'héritage de la danse. Dans cinq endroits de la ville de Winterthur, "Rudolf" a caché une partie du mot de passe nécessaire pour désamorcer la bombe. Celle-ci menace de pétrifier les gens.

"MISSION RUDOLF" est une nouvelle forme de jeu avec des énigmes de danse difficiles, l'exploration de différents lieux culturels, des connaissances sur l'art et la danse et une histoire pleine d'aventures. Une application gratuite permet de jouer dans et autour de la vieille ville de Winterthur. Le parcours est adapté aux enfants à partir de 8 ans environ accompagnés, aux adolescents et aux adultes et dure environ 2½ à 3 heures.

"MISSION RUDOLF" a été conçue par Astrid Künzler et réalisée en collaboration avec le développeur Lorenz Elmiger (et une équipe polyvalente issue des domaines artistiques les plus divers).

Astrid, vous êtes très active dans le domaine de la danse, notamment en tant que danseuse, chorégraphe et organisatrice du Festival de danse de Winterthur. Comment avez-vous eu l'idée de développer une "application danse/culture" / "MISSION RUDOLF" ?

Dans le cadre de mon master "Performing Arts" à l'université de Berne, j'avais écrit un travail sur la médiation de l'art et un autre sur l'hybridité et l'intermédialité. Tout cela m'a sensibilisée. Comme mon fils aime beaucoup jouer à l'ordinateur, j'ai essayé de comprendre ce qui le motivait. Le facteur décisif a été un jeu d'énigmes en ligne « passage secret 188 » pendant la pandémie de Corona, qui m'a inspirée pour développer une toute nouvelle forme de jeu, centrée de A à Z sur la danse.

Quels sont les défis que vous avez rencontrés ?

Comme il s'agit d'une toute nouvelle façon de transmettre la culture de la danse, nous avons dû faire face à de nombreux défis. Cela a commencé par la recherche de fonds, car il n'y avait pas encore de modèles, mais seulement des projets similaires. Nous nous sommes demandés quels contenus de la culture de la danse nous pouvions intégrer dans des énigmes et quels contenus nous pouvions transmettre par le biais du récit et des différents lieux. Autre grand défi : comment construire les énigmes pour que les joueurs soient réellement obligés de se déplacer et que cela soit aussi vérifiable. En effet, les appareils numériques ne disposent que de signes, c'est-à-dire de lettres et de chiffres. Mais nous voulions rendre tangible le sentiment qui peut naître de la danse, ce qui signifie que les participants doivent danser sans se sentir gênés.

Quelle est la particularité de "MISSION RUDOLF" ?

Le lien entre le monde réel et les mondes numériques et dessinés. Et que tout est lié à la danse : du récit et des lieux que les joueurs découvrent, aux illustrations et, bien sûr, aux énigmes qui ne peuvent pas être résolues de manière cognitive, mais qui doivent avant tout être réalisées physiquement. En outre, les archives numériques de Rudolf permettent de découvrir une grande partie de l'histoire de la danse.

Qu'est-ce qui vous fascine dans le lien entre la danse et la culture numérique ?

En m'intéressant à la médiation, et plus particulièrement à la médiation de la danse, j'ai remarqué que nous faisons la même chose depuis plus de 20 ans. Seulement, en tant que société, nous sommes entrés dans le numérique. Ce qui me fascine c’est de trouver des moyens de transmettre la danse dans sa diversité et en tant que forme d'art dans une société numérique, car pour moi, la danse a beaucoup à voir avec la communication.

Que va-t-il se passer ensuite ? Que souhaitez-vous pour l'avenir ?

Nous allons adapter Mission Rudolf pour Zoug en 2024, ce qui est une belle étape de développement. Et c'est aussi mon souhait pour l'avenir : que nous puissions adapter Mission Rudolf à différentes villes, afin de rendre accessibles les spécificités régionales en matière d'histoire et de culture de la danse.

 

Plus d'informations www.mission-rudolf.ch

"MISSION RUDOLF" à télécharger gratuitement sur l'App Store Apple ou Google Play

Photo: Marko Mijatovic - grundstudio.ch

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DancePodGuest - Natalie Wagner

Chorégraphie, passion et identité professionnelle en danse

Natalie Wagner est chorégraphe, pédagogue de la danse et mentor à l'échelle internationale depuis de nombreuses années. Elle a créé et dirigé de nombreuses productions aussi bien de courte que de longue durée. Depuis la saison 2022/23, elle est directrice artistique et chorégraphe en chef de la compagnie de danse des Landesbühnen Sachsen.

Dans ce podcast, elle explique comment elle est venue à la danse, ce qui l'a inspirée et marquée dans son travail artistique et pédagogique et pourquoi un environnement de travail sain, la responsabilité personnelle et l'estime lui tiennent tant à cœur. Elle nous parle également du projet de santé pour les danseurs au théâtre et de son étude sur l'identité professionnelle en danse, qu'elle a réalisée dans le cadre d'une bourse de deux ans pour étudiants diplômés et étudiants en maîtrise à Dresde.

 

Vers le podcast DancePodGuest - Natalie Wagner (DE)

Plus d'infos www.nataliewagner.ch

 

Fotos:

Julius Zimmermann / Tankompagnie Landesbühnen Sachsen

Sonia Bartuccelli / Head shot

 

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En mouvement

Entretien avec Nadja Sieger

Nadja Sieger, également connue sous le nom de Nadeschkin, est artiste de scène indépendante, comédienne, actrice de cinéma, scénariste, réalisatrice, comédienne de doublage et danseuse passionnée de lindy-hop.

Avec Urs Wehrli, elle parcourt les routes du monde entier sous le nom de "Ursus & Nadeschkin" depuis 1987. Que ce soit au théâtre, dans les salles de concert, à la télévision ou au cirque, ce duo créatif sait toujours enthousiasmer et entraîner son public.

Quel rôle la danse et le mouvement jouent-ils dans ta vie ?

Je suis en mouvement depuis toujours. La prédiction selon laquelle je deviendrais plus calme avec l'âge ne s'est pas vérifiée. Soit, je suis encore trop jeune pour cela à plus de cinquante ans, soit je n'apprendrai jamais à rester assise.

Te souviens-tu de ta première rencontre avec la danse ?

Ma mère m'a raconté qu'à l'âge de deux ans, je me suis échappée pendant un spectacle de maternelle. J'ai grimpé tout droit sur la scène, j'ai fait des culbutes avec mes grosses moonboots aux pieds et j'ai ainsi saboté le spectacle de danse de ma sœur aînée.

Vous ouvrez votre programme " Der Tanz der Zuckerpflaumenfähre " avec un pas de deux inspiré de Casse-Noisette. Est-ce que vous faites vous-même vos chorégraphies ? Et comment peut-on se l'imaginer ?

Pour notre dernière création, nous voulions aller plus loin dans le mouvement. Contrairement à toutes les productions précédentes, nous avons engagé au préalable des professionnels de la danse et des chorégraphes dans l'équipe de production. Nous nous sommes entraînés au hip-hop avec Giovi Minasi, un danseur professionnel de Zurich, avons copié une chorégraphie de Bollywood avec Lisa Perissinotto, une danseuse multitalents de Berne, et avons appris nos premiers pas de ballet sous la direction rigoureuse de Laura Altwood, une ancienne prima ballerina professionnelle de longue date. C'était une fuite en avant, du moins en ce qui concerne le ballet à notre âge. J'étais responsable de la danse Shag. J'y combinais des séquences de pas et des figures que j'avais apprises chez Markus & Bärbel de Munich, en les adaptant à la musique. Le shag est une danse de couple swing des années 30 et 40.

D'où viennent les idées pour un nouveau programme ?

Il n'y a pas de recette universelle. Mais il y a quelques ingrédients : Avec suffisamment de temps, un esprit libre, une saine distance par rapport aux événements quotidiens et un regard aimant sur l'ici et le maintenant, je peux bien développer des idées. Mais on raconte aussi que c'est surtout sous pression que les esprits créatifs deviennent vraiment productifs. Les deux sont vrais, mais je crois que la vraie nouveauté ne frappe à la porte que chez ceux qui ont suffisamment de temps à la maison pour la laisser entrer.

Comment gères-tu les situations de frustration ?

En changeant de décor : en prenant l'air, en courant, tout ce qui crée une distance par rapport à la frustration, afin que celle-ci ne puisse plus me voler mes forces. Dans un deuxième temps, je m'assieds et je fais le tri dans ce qui s'est passé en le notant, car la meilleure préparation est un bon suivi.

Tu es également une danseuse de lindy hop passionnée. Comment en es-tu arrivé là et qu'est-ce qui te fascine dans ce style de danse ?

J'avais une trentaine d'années et je prenais des cours de hip-hop et de street dance avec des participants généralement beaucoup plus jeunes. J'aimais ce style de danse, mais je trouvais toujours stupide de devoir se regarder dans un miroir. De plus, on était toujours seul avec ses pas. C'est à cette époque que des amis m'ont parlé du lindy-hop et du renouveau mondial de cette ancienne danse de couple. Je me suis retrouvée dans un cours accéléré et j'ai dansé toute la nuit lors de la fête qui a suivi, jusqu'au petit-déjeuner commun. Ce fut le début d'une nouvelle passion qui dure encore aujourd'hui.

Dans le lindyhop, on a - même dans le rôle de suiveur - beaucoup de liberté. On peut apporter sa musicalité et participer ainsi à la direction. Je ne connaissais pas cela dans les autres danses de couple. En outre, j'aime l'environnement social, le fait que l'on boive beaucoup plus d'eau que d'alcool, et que l'on trouve dans cette scène une incroyable diversité de personnes sur la piste de danse. Il y a des jeunes et des vieux, des gros et des maigres, et tout ce qui est possible entre les deux. Et s'il n'y a pas assez de leaders, les rôles sont inversés : les femmes en surnombre dansent avec les femmes, ou inversement, les hommes avec les hommes.

Quel style de danse n'as-tu encore jamais dansé, mais que tu aimerais essayer ?

L'irlandais ou l'écossais ?

Sur votre site Internet, on peut lire qu'Urs Wehrli et toi vous vous êtes formés vous-même, mais aussi que vous vous êtes formés mutuellement. Peux-tu nous en dire un peu plus à ce sujet ? Et quels conseils donnerais-tu aux autodidactes ?

Lorsque nous nous apprenions mutuellement à danser, à jongler et à faire du monocycle, il n'y avait pas de cours pour cela. Quand on était adolescent, on voyait quelque chose à la télévision, on était fasciné et on essayait de le reproduire. On n'avait pas d'autre choix à la fin des années quatre-vingt et au début des années quatre-vingt-dix. Le seul choix que nous avions était d'essayer ou de ne pas essayer. Nous n'avions pas d'Internet où regarder des tutoriels, juste nos propres vidéos musicales de Michael Jackson, Madness et compagnie, enregistrées de manière poussive et dont il manquait généralement le début parce que nous avions appuyé trop tard sur la touche "Rec". Et comme le Web n'avait pas encore été inventé, on ne connaissait pas non plus ses concurrents. C'est peut-être pour cela qu'on avait un peu moins peur ?

Aujourd'hui, on est plus imprudent avec ses propres idées et on les rend plus rapidement publiques. On se confronte ainsi souvent trop tôt à des opinions anonymes. En ligne, il n'y a que le pouce : on te félicite ou on te freine. Or, ce qui génère des clics en deux dimensions ne fonctionne pas forcément en direct - et inversement ! En outre, ce qui a du succès est immédiatement oublié si on ne peut pas en faire plus.

Je me félicite de notre calme d'antan. On laissait grandir ce qui n'était pas fini. On n'était pas parfait, mais toujours sur la bonne voie. Un chemin que je recommande d'ailleurs encore aujourd'hui. Car hier comme aujourd'hui, c'est en forgeant qu'on devient forgeron ou forgeronne.

Et - Corona l'a prouvé : Les réunions où une seule personne parle et où tous les autres écoutent fonctionnent parfaitement en ligne. Pour les discussions, c'est déjà plus difficile, car les retards entre la parole et la réponse nuisent au timing lors de la transmission. Et les répétitions de théâtre ou de danse ne fonctionnent en ligne qu'en cas de nécessité, mais en réalité pas du tout - car dans l'art, une chose est avant tout importante : le bon timing !

Qu'est-ce qui, pour toi, fait absolument partie d'une formation artistique ?

La curiosité, l'autocritique, la persévérance et l'humour.

Le vieillissement t'inquiète-t-il ?

Quand je dois expliquer pourquoi je ne teins pas mes cheveux gris, quand les femmes de mon âge n'ont plus de rides ou des lèvres de vingt ans, l'âge me préoccupe.

Qu'est-ce qui te touche dans ton travail et dans la vie ?

J'ai la chance, même après 36 ans de théâtre, de découvrir encore et toujours de nouvelles choses. La semaine dernière encore, j'ai vu une éblouissante danseuse gréco-suisse qui, à elle seule, a mis en scène un thème incroyablement difficile avec légèreté, poésie, une incroyable féminité, de l'humour, de l'insolence, et tout cela de manière très érotique. Ceux qui pensent qu'il n'y a plus rien à découvrir ont arrêté de regarder.

Tu mènes par ailleurs une vie très mouvementée. Tu es souvent en tournée, tu voyages beaucoup et tu as vécu dans les endroits les plus divers pendant une longue période (par ex. en Australie, à New York, à Berlin). Quelles expériences de voyage t'ont marqué et de quoi te réjouis-tu à chaque fois que tu rentres chez toi ?

Travailler et vivre en dehors de la zone de confort donne de la flexibilité. Dans d'autres mondes, il y a de nouveaux problèmes et de nouvelles solutions. Il faut toujours repenser les choses, car ce qui est valable et fonctionne chez nous ne l'est pas forcément ailleurs. En voyage, la mobilité est donc une priorité. Et quand on rentre chez soi, on se réjouit justement de ce qui est différent : Ce qui est habituel, toujours pareil, sûr.

Quels sont tes souhaits professionnels pour l'avenir ?

Que je reste en bonne santé, mobile, et que je ne me lasse pas de faire des détours.

 

En savoir plus

www.nadjasieger.com

www.ursusnadeschkin.ch

 

 

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Voix de danse, Voies dansées – Une histoire orale de la danse en Suisse

Documentaire – Fondation SAPA

La Fondation SAPA, Archives suisses des arts de la scène collecte, documente, archive et diffuse des œuvres du domaine des arts de la scène (danse, théâtre, performance) produites en Suisse, ayant un lien avec la Suisse ou importantes pour elle.

Sur la base d’interviews vidéos, les Archives suisses des arts de la scène - Fondation SAPA - ont tissé les histoires de vie de dix professionnels de la danse établis en Suisse pour en faire un portrait cinématographique émouvant d'une heure.

Ces danseurs, chorégraphes et pédagogues ayant déjà atteint un certain âge ont vécu la période historiquement importante des années 1960 à 1980 et ont marqué de leur empreinte la scène suisse de la danse. Ils parlent de leurs réseaux, des possibilités de formation et de représentation ainsi que de leurs conditions de vie en tant que professionnels de la danse à cette époque-là. Les portraits illustrent et donnent vie à la richesse des différentes carrières et trajectoires dans le domaine de la danse et font apparaître des liens à travers des points de contact souvent inattendus.

La danse est une forme d'art éphémère, la documenter représente un défi. En Suisse en particulier, les sources sont lacunaires et l'histoire de la danse est par conséquent parsemée de lacunes. L'enregistrement vidéo des interviews par la Fondation SAPA permet également de créer une base pour une analyse scientifique.

Les personnes interviewées sont : Monique Bosshard (*1941), Jean Deroc (1925-2015), Marianne Forster (1943-2014), Peter Heubi (*1943), Ulla Kasics (*1926), Noemi Lapzeson (1940-2018), Fritz Lüdin (*1941), Fumi Matsuda (*1943), Annemarie Parekh (*1941) et Evelyn Rigotti (*1938).

Le projet pilote a été récompensé en 2012 par l'Office fédéral de la culture OFC et a pu être réalisé grâce au soutien financier de l'OFC, de la Loterie Romande et de la Fondation Stanley Thomas Johnson.

 

Lien vers le documentaire Voix de danse, Voies dansées (1h)

plus d’infos sur le projet Oral History de la Fondation SAPA

 

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Motherhood in the World of Ballet

Documentaire

Que se passe-t-il lorsque le chemin d'une danseuse de haut niveau croise celui de la maternité ? Ce court documentaire de trente minutes, réalisé par Clara Arasanz, accompagne cinq des plus grandes danseuses de ballet du monde et donne un aperçu de leur vie de mère danseuse.

Dans des interviews personnelles, Polina Semionova (Staatsballett Berlin), Mathilde Froustey (San Francisco Ballet), Anna Ol (Dutch National Ballet), Léonore Baulac (Opéra de Paris) et Iana Salenko (Royal Ballet London) racontent leur grossesse, leur accouchement et leur retour sur scène à travers le regard d'une danseuse moderne.

Documentaire “Motherhood in the World of Ballet” en anglais

 

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DancePodGuest - Anna Chiedza Spörri & Baba Altenburger

Danse et racisme

Qui peut se permettre de rêver d'une vie de danseuse ou de danseur ? Qui a accès à la danse et que faut-il pour changer durablement des structures, des images et des récits dépassés ? Dans ce podcast, les deux danseuses, chorégraphes et activistes Anna Chiedza Spörri et Baba Altenburger se penchent sur ces questions et sur d'autres questions essentielles liées au thème du racisme.

Elles parlent de leur expérience du racisme, du lien entre la danse et la musique, de ce qui les a marquées et inspirées dans leur travail artistique et racontent leur séjour à la célèbre école de danse "École des Sables" au Sénégal.

Anna Chiedza Spörri est danseuse, elle chorégraphie pour différents artistes et crée ses propres projets. Elle a étudié l'anthropologie sociale, est cofondatrice du Café Révolution et de la plateforme de danse Limelight. Elle est actuellement en tournée avec sa première production "Perspectives".

Baba Altenburger est également danseuse, chorégraphe, activiste et enseignante en école enfantine. Diplômée en anthropologie sociale, en études théâtrales et en études de genre, elle accompagne et conseille différentes institutions et théâtres qui souhaitent rendre leur lieu de représentation à la fois plus critique vis-à-vis des discriminations et plus inclusif.

 

Podcast en allemand DancePodGuest - Tanz und Rassismus 

Baba Altenburger babadance

Plus d’infos www.annachiedza.com

Café Révolution - Safer Space www.caferevolution.ch

 

 

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DancePodGuest - Julie Kerner

Danse chinoise, engagement social et amour de la danse

Julie Kerner est danseuse, chorégraphe et pédagogue du mouvement diplômée. Elle a étudié l'histoire de l'art de l'Asie de l'Est, le droit international et la sinologie ; elle enseigne la danse orientale, la danse du ventre, la danse chinoise et la méthode Franklin® - en un mot, elle est très polyvalente et possède un large éventail d'activités dans le monde de la danse.

Dans ce podcast, elle explique comment elle a découvert la danse orientale et chinoise, ce qui la fascine, les effets positifs de la danse du ventre pendant la grossesse et l'importance d'étudier en profondeur la culture qui se cache derrière les danses. Elle est très engagée dans le domaine social et a créé le projet "Dances for the Children", dans le but de soutenir l'association "Chance Swiss", qui s'engage pour les droits des enfants et des femmes. Pour cela, elle organise tous les deux ans un grand gala de charité de danse avec des artistes de toutes les disciplines.

 

Accéder au podcast DancePodGuest - Julie Kerner

Plus d'informations www.julie.ch

Engagement social www.chanceswiss.ch

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Santé holistique en danse

Attention et focalisation en danse - Suggestions de lecture et interview de Clare Guss-West

Clare Guss-West est une ex-danseuse professionnelle, chorégraphe, praticienne en santé holistique et auteure. En tant que présidente du comité "Dance for Health" de l'IADMS et directrice de la Dance & Creative Wellness Foundation, elle œuvre au niveau international pour la danse en tant que méthode de santé créative.

Elle collabore avec des compagnies telles que le Royal Ballet, le Finnish National Ballet, le Mark Morris Dance Group NY et le Bern Ballett. Elle enseigne dans le cadre du MAS Dance Science de l'Université de Berne et du diplôme "Dance, Health & Aging" de l'Université de la Côte d'Azur, France.

Tu es danseuse professionnelle, chorégraphe, scientifique en danse et praticienne de santé holistique. Comment es-tu arrivée à la danse et quel rôle la danse joue-t-elle dans ta vie ?

J'ai commencé à danser à l'âge de 4 ans, on ne peut donc pas dire que j'ai moi-même choisi consciemment de danser. Je suis passée de danseuse amateure à danseuse professionnelle, chorégraphe, danseuse blessée puis rétablie, metteure en scène, pédagogue de la danse, formatrice de professeurs de danse et militante de la Dance for Health. Cela représente près de 60 ans de danse ! 

La danse est ma vie - mon chemin de vie, presque un chemin spirituel - une médiation physique qui m'offre chaque jour un ancrage physique et mental, et c'est l'endroit où je me sens chez moi, où que je me situe dans le monde.  

Tu accordes de l'importance aussi bien à une approche holistique qu'au lien entre la danse et les connaissances scientifiques. Comment cela s'est-il développé ?

Je me suis retirée de la danse professionnelle en raison de blessures dues à mon approche inutilement épuisante de l'entraînement et aux exigences de la danse professionnelle. J'ai suivi une formation de reconversion en tant que praticienne de santé holistique, d'abord pour soutenir mon propre rétablissement et mon bien-être, puis pour soutenir le bien-être des autres. Cette période a été très formatrice, mais ensuite, après plus d'une décennie dans le domaine de la santé, j'ai réalisé que j'étais loin de « chez moi ». J'ai décidé d'intégrer mon expérience et mes connaissances en matière de santé holistique dans la danse afin d'améliorer la formation des danseurs et danseuses professionnels et de valider la danse elle-même en tant que pratique de santé innovante dans le domaine en pleine expansion de la danse au service de la santé.

Ces dernières années, tu as beaucoup travaillé sur le thème de l'attention et de la focalisation en danse. Qu'est-ce qui te fascine particulièrement dans ce thème ? 

Lorsque je suis revenue à la danse, j'ai été surprise de constater que mes performances physiques étaient bien meilleures qu'à 20 ans, malgré 15 ans passés loin de la salle de ballet. Je dansais plus fort, plus vite, plus facilement. Comment cela a-t-il été possible ? En me plongeant dans la pratique holistique de la santé et dans la pratique somatique du qi gong, j'avais changé d'orientation. Dans la pratique orientale du mouvement – qi gong, t'ai chi, kungfu - un mouvement réussi repose sur trois points forts : focalisation sur l'alignement corporel - focalisation sur l'attention et l'intention - focalisation sur la respiration et l'énergie. Ces trois axes sont entraînés simultanément afin d'obtenir des résultats de mouvement optimaux. La seule différence consistait à prendre conscience de l'endroit où je dirigeais mon attention et de la manière dont je plaçais ma respiration - ce qui est fou quand je pense à l'effort incroyable de mes premières années d'entraînement. Je me suis demandée si ces compétences étaient transférables et j'ai commencé à suivre des cours expérimentaux et à faire des recherches à Paris pour voir comment je pouvais transmettre ces compétences à d'autres danseurs.

Pourquoi l'attention et la concentration sont-elles importantes en danse ?

Dans l'enseignement traditionnel de la danse occidentale, nous nous concentrons presque exclusivement sur le premier point fondamental - l'alignement physique ou l'apparence d'un mouvement vu de l'extérieur - et nous ne prêtons guère attention aux deux autres domaines. Cela signifie que de nombreux danseurs travaillent avec une force, une énergie et une vitesse non optimales. Un entraînement mental attentif visant à développer les capacités de focalisation de l'attention est essentiel pour réussir des performances maximales et constantes. Vingt-cinq ans de recherche en sciences du sport prouvent les parallèles avec l'approche orientale du mouvement dans l'entraînement. L'application systématique de l'entraînement de l'attention et de la focalisation en danse permet d'obtenir de meilleures performances physiques, de prévenir les efforts inutiles, la fatigue et les blessures, et d'améliorer les capacités artistiques et les possibilités d'expression.

Qu'entend-on exactement par "External Focus of Attention" (EFA), ou en français focalisation attentionnelle externe (FAE) ? 

Une focalisation attentionnelle externe est décrite comme une "concentration sur l'effet du mouvement" et est utilisée comme stratégie naturelle dans la pratique du mouvement oriental. Il s'agit d'une approche pour le Queuing de mouvements ou le Self-Queuing, qui éloigne de manière ciblée la focalisation des danseurs du contrôle personnel et conscient de certaines parties du corps. Cette focalisation dite "externe" permet au corps et à l’esprit de recourir à des processus réflexifs et automatiques de contrôle du mouvement et de libérer des réserves cognitives, ce qui conduit immédiatement à des résultats de mouvement plus efficaces et plus performants.    

L'aspect fantastique de l'approche FAE est qu'il s'agit véritablement d'une "stratégie unique" pour l'apprentissage des compétences de mouvement pour les danseurs de tous âges et de tous niveaux. L'utilisation des instructions FAE peut également soutenir la performance des danseurs souffrant de troubles cognitifs légers et des danseurs adultes plus âgés, pour lesquels l'attention, la concentration et la cognition représentent un plus grand défi en raison du processus naturel de vieillissement.

En tant que professeur, nous devons être conscients que l'attention peut être entraînée comme un "muscle" - l'attention est un processus qui peut être développé parallèlement aux capacités physiques et techniques du mouvement.

Comment ton regard sur la danse a-t-il évolué au fil des années ? Qu'as-tu appris ?

Que la danse n'est pas une question de corps - nous dansons dans un continuum où nous façonnons l'énergie, la lumière et la musique qui circulent dans et autour du corps en une sculpture éphémère qui est la danse ; S'adapter à un corps qui change jour après jour, année après année, comme l'océan - chaque jour une couleur différente, une profondeur différente, un rythme différent, un défi différent - et me demander comment je vais danser avec ce corps aujourd'hui ?

Et de partager sans mesure ma joie de danser et de faire de la musique !

Que souhaites-tu transmettre aux professeurs de danse ?

La décision d'intégrer les avantages incroyables de l'approche FAE dans leur propre enseignement est un voyage, un processus, comme l'apprentissage d'une nouvelle langue. Mais les résultats sont immédiatement perceptibles chez les élèves. C'est encourageant et cela motive à continuer et à explorer. 

Il suffit de commencer par prendre conscience de ses choix habituels en matière d'attention - comment dirige-t-on l'attention de ses élèves ? Sur l'attitude consciente et le contrôle des parties du corps ? Ou sur les aspects souhaités du mouvement ? Pourquoi et quand le faites-vous ? Si nous n'avons jamais décidé consciemment d'utiliser une certaine "stratégie de contrôle du moteur attentionnel", il est probable que nous répétions simplement ce que nous avons entendu et que nous enseignions comme on nous l'a appris, parce que c'est ce qui nous semble le plus familier et le plus "normal". La conscience représente plus de 50% du voyage - soyez patient avec vous-même et profitez d'expérimenter et d'enrichir votre pratique d'enseignement.

Que souhaites-tu transmettre aux danseurs et danseuses ainsi qu'aux élèves ?

Avoir confiance dans le fait que 'moins c'est plus'.

Travailler intelligemment et de manière efficace. 

Connaître les mouvements de ses propres pensées. Elles seules ont le pouvoir de vous élever jusqu'à votre plein potentiel ou de saper et de diminuer votre force, votre énergie, votre concentration et votre confiance en vous.

Découvrir que votre esprit est votre muscle le plus fort.

 

Suggestions de lecture

Guss-West, Clare (2021), Attention and Focus in Dance - Enhancing Power, Precision and Artistry. Champagne, IL. : Human Kinetics Books.

Attention and Focus in Dance - Enhancing Power, Precision and Artistry est un manuel pratique basé sur les découvertes de la chercheuse en attention Gabriele Wulf. Il a pour but d'aider les danseurs et les professeurs de danse à exploiter leurs réserves de force et d'endurance, à permettre un mouvement efficace, à aiguiser la perception sensorielle et à libérer leur potentiel de danse. Il s'agit d'une approche systématique et scientifique destinée au travail mental dans la danse.Guss-West, Clare/Leventhal, David (2023) Attentional Focus Strategies for Dance Educators. Champagne, IL. : Human Kinetics Books.

Attentional Focus Strategies for Dance Educators est un livre rempli d'exercices interactifs d'exploration et de réflexion, de podcasts et de vidéos pour développer des stratégies d'enseignement en FAE dans la pratique, applicable à toutes les populations de danseurs. Il a été rédigé en collaboration avec David Leventhal du Mark Morris Dance Group, NY, et peut être reconnu comme formation professionnelle continue à hauteur de 12 heures en cas de participation active.  

 

En savoir plus

www.attentionfocusindance.com

 

Photo : Eeva Suorlahti Danseuses : Clare Guss-West avec les danseuses du Finnish National Ballet : Kailey Kaba, Emmi Pennanen, Terhi Talo, Ben Kuefler, et la cheffe physiothérapeute Johanna Osmala.

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TDC - Territoires Dansés en Commun

projet transfrontalier d’Éducation artistique et culturelle (EAC)

TDC - Territoires Dansés en Commun est un projet transfrontalier franco-suisse d’éducation artistique et culturelle (EAC) en danse. Il s’est déployé de 2018 à 2021 entre le Territoire de Belfort, le Pays de Montbéliard, le Canton du Jura et la partie francophone du Canton de Berne.

TDC a permis de développer les actions de danse en milieux scolaire, socio-culturel et médico-éducatif. Il s’est articulé autour de plusieurs activités, notamment la formation et la mise en réseau des acteurs de l’éducation artistique et culturelle (EAC) en danse (artistes, enseignants, éducateurs/animateurs et médiateurs culturels) de part et d’autre de la frontière.

En quatre années, TDC a formé 60 acteurs de terrain. Il a touché 1’100 bénéficiaires (enfants, adolescents, adultes) à travers la réalisation de projets d’EAC en danse menés dans 27 structures réparties sur les territoires d’action de TDC.

Plusieurs ressources issues des quatre années de ce projet sont accessibles sur le site www.danse-tdc.com

  • le film documentaire TDC (25 min) qui retrace les quatre années de projet 
  • les travaux des chercheurs associés à TDC : Gian Desboeufs, collaborateur scientifique à la Haute École Pédagogique Berne-Jura-Neuchâtel (HEP BEJUNE) et Patrick Germain Thomas, sociologue.
  • le Guide TDC qui accompagne pas à pas toute personne désirant élaborer un projet d’EAC en danse dans le cadre d’un partenariat.

Le projet a été porté par VIADANSE direction Fattoumi/Lamoureux – Centre chorégraphique national de Bourgogne-Franche-Comté à Belfort et l’AICC – l’Association Interjurassienne des Centres Culturels et ses partenaires d’ÉVIDANSE.
À l’issue du projet TDC et après 20 ans de coopération franco-suisse dans le champ chorégraphique, les structures partenaires souhaitent poursuivre leur collaboration.

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Music’s power over your brain

Brève interview avec Michael Spitzer

La musique a un impact profond sur le cerveau. La musique donne envie de danser, atténue le stress en réduisant le taux de cortisol et en inondant le cerveau de neurotransmetteurs bénéfiques comme la dopamine. Elle sert également de conduit, permettant de traiter des émotions qui ne peuvent autrement pas être exprimées par des mots.

La musique - et en particulier le rythme - nous incite à bouger, mais notre capacité à bouger influence aussi la façon dont nous écoutons la musique. Notre système auditif et notre système moteur sont inextricablement liés. Non sans raison, dans la langue sesotho, le verbe pour chanter et danser est le même (ho bina), car on considère que les deux actions se produisent conjointement.

L'homme est un animal musical vieux de 4 millions d'années, explique également l'expert en musique Michael Spitzer, les hommes ont fait de la musique et ont appris à la reconnaître depuis que notre espèce a appris à marcher sur deux pieds et à produire un rythme prévisible.

La musique est un excellent moyen de conserver des souvenirs et d'exprimer les émotions les plus profonde ainsi que sa propre identité. Toute ceci favorise la santé mentale, et finalement, la musique peut donc devenir une forme de pleine conscience.

Michael Spitzer est professeur de musique à l'université de Liverpool. En tant que musicologue, il s'intéresse particulièrement au chevauchement et à la connexion de la musique avec d'autres disciplines, de la philosophie à la psychologie, de la biologie à la religion. Dans ses publications, il s'intéresse à la musique occidentale, du chant à la pop, ainsi qu'à la world music dans une perspective historique globale et profonde, et organise des conférences dans le monde entier sur le thème de la musique et des émotions.

 

Voir l'interview (EN) sur Youtube avec Michael Spitzer Music’s power over your brain

Plus d'infos sur la musique et les neurosciences your brain on music

 

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Guide danse et santé

Ressource Centre national de la danse - CND Paris

La qualité et la longévité des carrières dans la danse dépendent en grande partie de la santé physique, mentale et sociale des danseuses et des danseurs. Le Centre National de la Danse - CND Paris considère la santé comme une responsabilité collective à laquelle il a consacré, à des fins de prévention et de sensibilisation, un guide intitulé "Danse & Santé ".

Ce guide s'adresse aux danseuses et danseurs qui sont les premiers acteurs de leur santé et de leurs soins personnels, mais aussi aux pédagogues de la danse, aux chorégraphes, aux professionnels de la santé et à tous ceux qui accompagnent les danseurs et danseuses tout au long de leur vie - de la formation pendant l'enfance, en passant par les changements à l'adolescence, jusqu'au développement à l'âge adulte et aux effets du vieillissement.

Les écoles de danse, les compagnies, les producteurs et toutes les autres institutions qui emploient et accompagnent des danseuses et danseurs ont une responsabilité cruciale, du fait des conditions de travail qu'ils créent (rythme de travail, conditions matérielles, prévention des risques psychosociaux, etc.), pour garantir une pratique de la danse en toute sécurité.

Les danseurs et danseuses ont une connaissance approfondie de leur corps. Ce guide a pour but de les aider à être plus conscients de leurs besoins, de leurs limites, de leurs faiblesses et de leurs forces, des effets de leurs pratiques et parfois de remettre en question ou de corriger certaines idées et approches préconçues. Il offre à tous les protagonistes du domaine chorégraphique des outils, des pistes de réflexion et des conseils pour une pratique de la danse plus saine et durable.

L'approche proposée est commune à tous les types de danse : elle n'aborde pas les spécificités de chaque technique ou l'esthétique, mais privilégie plutôt une approche globale et place les danseurs ainsi que la profession dans une position centrale.

Le guide Danse & Santé a été rendu possible grâce au travail et à l'engagement de médecins, de physiothérapeutes, de spécialistes AFCMD, de chercheurs, etc. et publié avec le soutien du Ministère français de la Culture. Il est le résultat et le reflet d'une démarche collective qui prend en compte les différents domaines de compétences et les différentes approches, sans négliger les désaccords ou les points de vue divergents.

 

Lien vers le guide danse et santé

 

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Jeu de cartes connectivedance

Danse & fascias

Lisa Lareida est une professionnelle de la danse originaire de Berne et la fondatrice du projet connectivedance. Par analogie avec l'interconnexion globale des structures fasciales dans le corps (en anglais : connective tissue), elle souhaite créer avec connectivedance un lien multidimensionnel entre la danse et la connaissance du corps. Elle propose différentes offres et possibilités de formation continue pour les danseuses et les danseurs ainsi que pour les personnes intéressées à la pratique du mouvement. La pièce maîtresse de ce projet est le jeu de cartes méthodique connectivedance, qui sera publié en mars 2023.

La recherche et l'intérêt croissants dans ce domaine montrent à quel point les structures fasciales sont importantes pour le corps. Par conséquent, l'entraînement des fascias est de plus en plus important. La danse offre une multitude de possibilités de travail des fascias, rarement rencontrées dans d'autres types d'entraînement. Utiliser cette situation de départ de manière méthodique pour l'enseignement de la danse, le travail chorégraphique ainsi que pour la recherche de mouvements recèle un grand potentiel pour la danse du futur. L'intégration consciente du travail des fascias permet de considérer les qualités du mouvement sous un angle nouveau et de manière parallèle et empirique. Les mouvements de danse gagnent en qualité, le corps est entraîné de manière globale et à long terme.

On comprend ainsi l'influence majeure de la danse sur le corps et les bénéfices qu'il en retire, y compris dans le domaine de la prévention. En conséquence, la danse peut être mieux intégrée dans les structures sociales quotidiennes, ce qui contribue également à modifier la perception de cette forme d'art.

Le jeu de cartes

Dans le jeu de cartes, la connaissance artistique de la danse se combine à un arrière-plan anatomique et scientifique. Le jeu de cartes se compose de 25 cartes réparties en cinq catégories thématiques. Elles contiennent à la fois des connaissances anatomiques générales et spécifiques à la danse, ainsi que des exemples d'application pour l'enseignement. Les exemples d'application sont décrits de manière à pouvoir être utilisés dans différentes disciplines de la danse et servent également à la recherche de mouvements. L'utilisation des cartes permet aux utilisateurs de regarder et d'adapter leurs propres exercices et mouvements à travers le "prisme des fascias". Cela permet de transposer différemment, ou peut-être de manière totalement nouvelle, la qualité des mouvements dans la danse.

Pour une mise en œuvre ludique et méthodique, le jeu est structuré en cinq niveaux. Dans chaque niveau, les différentes cartes sont utilisées de manière progressive et sont finalement combinées avec les différentes cartes thématiques. Cette méthodologie stimule une application artistique individuelle et favorise un travail de plus en plus conscient des structures fasciales du corps. Un concept qui peut être utilisé non seulement pour l'entraînement des danseuses et danseurs, mais aussi par des spécialistes du mouvement dans d'autres disciplines.

 

Pour en savoir plus sur connectivedance

Voir l‘interview de TAS connectivedance Faszien & Tanz avec Lisa Lareida

Commander le jeu de cartes [email protected]

 

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DancePodGuest - Michelle Schachtler Dwarika

Psychologie de la danse

Michelle Schachtler Dwarika est une chercheuse en danse, une assistante de recherche et une conférencière invitée en psychologie de la danse. En 2022-2026, elle réalise un doctorat en psychologie du sport et de la danse à l'Université de Birmingham. En tant que membre de l'IADMS Dance Educator's Committee, Michelle travaille en étroite collaboration avec un réseau international de danseurs et de pédagogues de la danse.

Dans ce podcast, elle explique comment elle en est venue à la psychologie de la danse, de ce qui la fascine et quel rôle joue la santé mentale dans la danse. Elle aborde également différentes questions de psychologie de la danse - qu'est-ce que la résilience et comment peut-on la promouvoir et la développer ? Quels sont les facteurs de stress auxquels les danseurs et danseuses sont particulièrement exposés et quelles sont les stratégies d'adaptation dont ils disposent ? Et que faut-il pour créer un climat d'enseignement qui renforce et fasse progresser les élèves, les danseurs non seulement sur le plan physique, mais aussi psychique et mental ?

 

Accéder au podcast en allemand DancePodGuest - Michelle Schachtler Dwarika 

Pour plus de ressources sur le sujet de Resilence and Ethics in Dance Education

 

 

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Syncopated Ladies - Tap World

Jeu de jambes endiablé et puissance féminine

Les Syncopated Ladies sont un groupe de claquettes féminin de Los Angeles, fondé par les sœurs Chloé et Maud Arnold, nominées aux Emmy Awards. Le travail de ces danseuses de claquettes de renommée internationale, les a menées dans plus de 30 pays à travers le monde et leur a permis de célébrer et de partager l'art des claquettes avec un large public à travers le cinéma, la télévision et des événements en live.

Les vidéos virales des Syncopated Ladies ont déjà été visionnées plus de 100 millions de fois. Elles ont collaboré avec la méga star Beyonce, ont participé à l'émission "So You Think You Can Dance" où elles ont remporté le premier Dance Crew Battles et ont été honorées par la Chambre des représentants américaine en tant qu'ambassadrices des arts.

Mais pour les sœurs, la danse n'est pas seulement un divertissement, c'est aussi une forme d'activisme. Avec la Chloé & Maud Foundation, elles militent pour l'égalité des chances et l'accès à une éducation de qualité dans le domaine de la danse pour les enfants afro-américains, cherchent à donner du pouvoir aux danseuses et sont très engagées dans la lutte contre le racisme systématique dans la danse.

En 2015, le duo de chorégraphes et de productrices a également produit le documentaire primé TAP WORLD. Les danseuses et danseurs de claquettes les plus innovants du monde entier y partagent leur histoire personnelle, parlent de leurs inspirations, de leurs défis et de leurs triomphes. Ils nous enthousiasment par leur talent de danseurs et donnent une nouvelle vie à cette forme d'art.

 

Vidéo Beyonce Tap Formation by Syncopated Ladies

En savoir plus www.syncopatedladies.com

Liens vers TAP WORLD sur Google Play et iTunes

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"(Un)credited" - documentaire sur la danse

Les racines de l'Afro Dance au Nigeria

Ce documentaire met en lumière la scène de la danse au Nigeria. Avec Red Bull "Dance Your Style Nigeria 2019" en toile de fond, "(Un)credited" donne un aperçu du passé, du présent et de l'avenir de l'Afro Dance au Nigeria et montre comment elle a contribué à façonner une culture mainstream mondiale.

Tout commence à Lagos - où "(Un)credited" jette un regard sur la force et la signification de la culture de la danse au Nigeria, suit les danseurs qui participent à l'événement "Dance Your Style" et se penche sur la question de savoir comment ces pas de danse ont fait le tour du monde.

Le film "(Un)credited - comme son titre l'indique - met l'accent sur les racines de l'Afro Dance et célèbre les créateurs de ces mouvements de danse influents, qui n'ont pas été suffisamment reconnus jusqu'à présent.

 

Film complet en anglais www.redbull.com - “(un)credited” 

Fotocredit © Tyrone Bradly: "Dancer and choreographer Hermès dancing in a city with children"

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DancePodGuest - Oliver Dähler

Dance and Transition

Oliver Dähler est danseur, pédagogue, médiateur de la danse et chorégraphe. En plus de ses activités artistiques et pédagogiques, il est très engagé dans le domaine de la reconversion et de la formation continue des professionnels de la danse. Il est titulaire d'un Executive Master in Arts Administration et est à la fois l'initiateur et le directeur du Transition-Center SSUDK pour le développement de carrière des artistes du spectacle.

De nombreux danseurs ne peuvent pas exercer leur métier jusqu'à la retraite, c'est pourquoi la transition professionnelle fait partie intégrante de leur carrière. Oliver Dähler et la SSUDK sont convaincus que les artistes du spectacle, en particulier les danseurs, sont des experts hautement spécialisés dans leur domaine et qu'il est important d'utiliser leurs excellentes compétences à bon escient une fois qu'ils ont quitté la scène, afin qu'elles puissent être réinvesties dans la société. 

Dans DancePodGuest, il parle des défis auxquels sont confrontés les professionnels de la danse lors de leur reconversion ou de la création de leur propre école de danse, des compétences qu'ils acquièrent au cours de leur carrière artistique et de sa propre expérience en tant que danseur et pédagogue de la danse.

 

Podcast en allemand DancePodGuest - Oliver Dähler

Plus d'informations sur le Transition-Center SSUDK

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DancePodGuest - Nina Corti

L'art du flamenco

Personne n'a autant marqué l'art du flamenco que Nina Corti. Elle a connu de nombreux succès en tant qu'artiste, s'est produite avec d'innombrables musiciens professionnels, formations musicales et orchestres dans des salles et sur des scènes renommées du monde entier et a enthousiasmé tout autant de personnes avec sa danse. En tant qu'artiste, elle est toujours restée fidèle à elle-même.

En 2022/23, elle fêtera ses 50 ans de scène et de carrière tout en ayant fondé en 2021 son propre studio de danse "Vorstadt66" à Schaffhouse, où elle transmet sa grande expérience à ses élèves dans le cadre de cours et d'ateliers. 

Dans le DancePodGuest, Nina Corti revient sur son œuvre et raconte comment elle a découvert le flamenco, sa relation avec la musique, ce qui l'inspire et la défie, et le plaisir de partager son art avec d'autres.

 

Podcast en allemand DancePodGuest - Nina Corti

Plus d'informations sur Nina Corti

 

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"Wheels In Line" - La Line Dance en fauteuil roulant

Entretien avec Karin Müntener

Pour Karin Müntener, la Line Dance était exactement la danse qu'elle recherchait. C'est ainsi que son hobby est devenu sa profession, sa vocation. Une passion qu'elle souhaite partager avec tous ses élèves.

Depuis 2008, Karin enseigne la Line Dance et en 2011-12, elle a suivi la formation de professeur de Line Dance auprès de l'association faîtière SCWDA. Elle participe à de nombreux événements nationaux et internationaux et organise elle-même de nombreux événements, petits et grands, avec son mari et sa fille.

En 2011 déjà, tu as fondé ton propre studio de Line Dance Speedy Gon-CH-ales à Sennwald et Buchs. Comment en es-tu arrivée à consacrer ta vie à la Line Dance ?

La danse a toujours été mon rêve. Malheureusement, quand nous étions enfants, nos parents ne nous conduisaient pas partout pour pratiquer un hobby. Donc, petite, je dansais devant le miroir dans le couloir de la maison. C'est lors de ma lune de miel en Floride que j'ai vu pour la première fois de la Line Dance. J'ai regardé, captivée, ces danseurs et danseuses ; alors, j'ai su que c'était exactement ce que j'avais toujours recherché. Mais comme ce n'était pas encore connu en Suisse, j'ai appris les premières danses avec des vidéos, chez moi, dans mon salon. De nombreuses années se sont écoulées jusqu'à ce qu'un cours de Line Dance soit enfin proposé dans notre région. A partir de là, plus personne ne pouvait m'arrêter.    

Qu'est-ce qui te fascine le plus dans ce style de danse ?

Je danse seule et pourtant je ne suis pas seule. Je ne me sentais pas à l'aise en discothèque. Je voulais un rythme de danse ou un partenaire qui me guide. Dans la Line Dance, les séquences de pas sont prédéfinies, mais j'ai toujours la possibilité d'apporter mes propres variations et mon propre style. De plus, je ne suis pas dépendante d'un partenaire et je peux danser sur de nombreux styles de musique différents, que ce soit de la country, de la pop, du rock ou du blues. La diversité des pas de danse, du cha-cha-cha à la polka en passant par les danses swing et autres, rend la Line Dance passionnante. Je peux me rendre seule à des événements et rencontrer de nombreuses personnes de tous âges partageant les mêmes idées.

En plus des cours réguliers, tu diriges également un groupe de Line Dance pour les personnes en fauteuil roulant et valides. Peux-tu nous parler des débuts de "Wheels in Line" ?

J'ai lu dans le journal que l'on cherchait des danseurs valides pour un cours de danse en fauteuil roulant. Comme je venais d'obtenir mon diplôme de professeur de danse, je pouvais explorer de nouvelles pistes. Lors de l'inscription, j'ai dit que j'étais professeur de danse et que je souhaitais suivre ce cours à titre de formation continue. Mais on m'a dit que le nombre de danseurs était suffisant. J'ai donc mis cela de côté en attendant. Trois mois plus tard, j'ai reçu un e-mail me demandant si je ne voulais pas reprendre directement ce cours et le diriger. Et c'est ainsi que tout s'est mis en place. J'ai cherché le lieu idéal, j'ai chorégraphié des danses et j'ai rencontré les personnes en fauteuil roulant pour échanger avec elles. Je me suis assise dans le fauteuil roulant pour me familiariser avec les possibilités de mouvement. En novembre 2013, après six mois de préparation, la journée portes ouvertes a eu lieu dans la salle de sport de Sennwald. J'ai senti la joie et le plaisir des personnes intéressées et j'ai décidé de lancer le cours. Ainsi sont nés les "Wheels in Line. Depuis un peu plus d'un an, nous sommes à Buchs dans notre propre salle de danse, que nous avons pu aménager pour les personnes handicapées après une collecte de fonds.   

En 2023, cela fera 10 ans que "Wheels in Line" existe. Quels sont les moments dont tu te souviens le plus ?

Il y a beaucoup de souvenirs. En fait, chaque cours de danse est un moment particulier. Nous avons toujours des invités. Ces rencontres pendant le cours nous font vivre des choses passionnantes et nouvelles. Bien sûr, nous n'oublions pas non plus les différentes représentations. Une représentation est liée à quelque chose de plus mémorable. Nous nous sommes produits devant des Line Dancers internationaux et nous avons senti à quel point notre prestation était touchante pour tous. Lors des représentations, je suis toujours impressionnée par l'humour et le calme avec lesquels les danseurs en fauteuil roulant gèrent les obstacles. Il y a beaucoup à apprendre d'eux !  

Quels sont les défis que vous avez rencontrés au fil des ans ?

Ce qui est écrit "accessible en fauteuil roulant" n'est pas toujours accessible en fauteuil roulant. Nous en faisons surtout l'expérience lorsque nous sommes en tournée. Que ce soit le transport de la gare au lieu de l'événement, la chambre d'hôtel, le lieu de l'événement ou les toilettes publiques. Raconter toutes ces expériences dépasse le cadre de cette interview. L'un des grands défis est que nous habitons tous très loin les uns des autres. Nous avons des danseurs et danseuses des cantons de Saint-Gall, des Grisons, de Thurgovie et d'Argovie. Lors d'un spectacle, il n'est pas facile de coordonner où et comment nous nous rencontrons. Certains voyagent en train. Il n'est donc pas toujours possible de se rendre partout le soir. Les demandes à court terme sont donc difficilement réalisables.

Dans les cours de danse, la devise est : "Si ça ne va pas, ça ne va pas". Nous trouvons donc toujours une solution et tout le monde fait ce qu'il peut.  

 Comment le travail avec "Wheels in Line" a-t-il influencé ton activité pédagogique au fil des ans ? Qu'as-tu appris ?

L'humilité, la patience et la gratitude. Rien n'est jamais acquis. Tout ce qui est si simple et rapide chez nous prend beaucoup, beaucoup plus de temps chez les personnes handicapées. Je suis reconnaissante de pouvoir travailler avec des personnes aussi formidables. Elles m'apprennent aussi beaucoup.

Qu'est-ce qui est important pour toi dans tes cours de danse ? Qu'est-ce qui t'inspire ?

Le plaisir et la communauté. Dans tous les cours, il est important pour moi que mes élèves viennent danser avec plaisir et qu'ils repartent avec le sourire. J'aime aussi participer à des événements où nous pouvons mettre en pratique ce que nous avons appris. Nous rencontrons toujours des gens qui n'imaginent pas qu'on puisse danser en fauteuil roulant.   

Quel conseil donnerais-tu aux pédagogues de la danse qui souhaitent rendre leurs cours de danse et leur offre plus inclusifs ?

Pas de discours, mais des actes. Essayez donc de le faire ! Bien sûr, ce n'est pas possible partout, car une certaine infrastructure doit être mise en place. Selon le degré de handicap, il peut être nécessaire d'avoir un accompagnateur qui participe. On grandit avec l'expérience. La perfection n'est pas nécessaire - le plaisir est au premier plan.     

Quel est ton message pour les danseurs et danseuses, qu'ils soient en fauteuil roulant ou non ?

La reconnaissance d'avoir un si beau hobby et plus de patience envers soi-même et les autres. Ce n'est pas la façon dont nous dansons qui compte, mais le fait que nous dansions ! 

 

En savoir plus sur Speedy Gon-CH-ales

 

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We’ve got the power - Dance teacher's views on autonomy and person-environment fit

Thèse de MAS de Michelle Schachtler Dwarika

Les histoires de méthodes d'enseignement strictes, contrôlantes et destructrices, en particulier dans des disciplines comme le ballet, ne sont pas un phénomène découvert récemment dans le sillage de "#metoo".

Au contraire, ces histoires semblent nous rappeler que la tradition d'enseignement autoritaire, silencieuse et hiérarchiquement descendante, caractérisée par des relations de pouvoir faussées, n'appartient pas encore au passé, même chez nous.

Dans sa thèse de master, Michelle Schachtler Dwarika examine, à travers la théorie de l'autodétermination, les attitudes et les conceptions des professeurs de danse en matière d'autonomie et de soutien à l'autonomie (par exemple, l'offre de choix personnels, la justification et la valorisation de l'individualité) et la manière dont elles influencent le style d'enseignement. De plus, ce travail examine les expériences et les points de vue des professeurs de danse en ce qui concerne l'adéquation personne-environnement et sa relation avec l'autonomie.

Michelle Schachtler Dwarika est chercheuse en danse, assistante de recherche et conférencière en psychologie de la danse. En tant que membre du comité des éducateurs de danse de l'IADMS, Michelle travaille en étroite collaboration avec un réseau international de danseurs et de pédagogues de la danse. Ses principaux centres d'intérêt sont la santé mentale et la résilience en danse, les facteurs de stress et les stratégies d'adaptation, ainsi que l'autonomie dans l'enseignement de la danse. En 2022-2026, elle prépare un doctorat en psychologie du sport et de la danse à l'Université de Birmingham.

 

Lire le résumé de l'étude ici.

Autres ressources sur la résilience et l'éthique dans l'enseignement de la danse

 

Photo : Eduardo Valle de Anton

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Conseil de lecture I « The dance cure » de Peter Lovatt

Comment le rythme et la musique nous rendent sains, heureux et forts

Le mouvement crée des liens entre les gens. Le mouvement change notre façon de penser. Le mouvement transmet des émotions. Le mouvement est la caractéristique déterminante de la vie et son principal vecteur de changement.

« The dance cure » est un livre pour tous ceux qui veulent être plus intelligents, plus forts et plus heureux.

Il contient des faits, des connaissances scientifiques, des histoires personnelles et, surtout, de la danse. Il vous incite à monter le son, à vous lever et à danser pour votre propre bonheur, y compris pour ceux qui pensent qu'ils ne savent pas danser.

L'approche du Dr Peter Lovatt dans « The dance cure » est basée sur le principe que nous sommes nés pour danser. La danse est l'une des formes de communication les plus puissantes que nous ayons. La danse est notre pouls, notre battement de cœur, notre respiration. C'est le rythme de notre vie.

Il existe de nombreuses preuves que la danse peut changer la façon dont les gens ressentent et pensent, et qu'elle peut améliorer l'estime de soi de chacun. La danse n'est pas un simple entraînement aux mouvements. L'expérience de s'abandonner à un rythme peut avoir un impact profond sur tous les aspects de notre vie - elle nous aide à mieux communiquer, à penser de manière plus créative et peut nous donner une impulsion puissante pour changer positivement notre vie. Se perdre dans le moment présent en écoutant une chanson ou un autre morceau de musique peut soulager l'anxiété, la dépression et les sentiments de solitude. Il n'est pas question ici de la compétence d'une personne à danser, ni d'un style de danse particulier. 

Si vous pensiez que les mots étaient puissants, attendez de voir ce que le mouvement peut faire...

Le Dr Peter Lovatt est un psychologue de la danse, également connu sous le nom de Dr.Dance en Angleterre. Après une carrière de danseur professionnel de comédie musicale, il a étudié la psychologie, l'anglais et le calcul neuronal, combinant sa fascination pour la psychologie et les neurosciences avec sa passion pour la danse. En 2008, il a ouvert son laboratoire de psychologie de la danse, où il étudie la manière dont le mouvement affecte les interactions sociales, notre façon de penser et la manière dont nous résolvons les problèmes. Peter Lovatt est également coach en motivation et donne des conférences dans le monde entier sur le pouvoir transformateur de la danse.

 

Livre en anglais « The dance cure »

Plus d'informations sur Peter Lovatt

 

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Soft Skills in Dance

A guidebook to enhance your practice

La manière dont nous reconnaissons nos propres points forts, dont nous nous occupons des autres, dont nous gérons l'incertitude et la complexité ainsi que la manière dont nous nous orientons dans l'espace - ce ne sont là que quelques-unes des compétences humaines essentielles, également appelées soft skills, que l'on développe en dansant.

Quelles sont les compétences que nous exerçons et développons lorsque nous partageons une expérience de danse ? Que se passe-t-il lorsque nous nous regardons dans les yeux, lorsque nous nous donnons la main ou lorsque nous sommes en équilibre ensemble dans l'instant ?

Nous nous entraînons à la capacité d'être ensemble.

Nous naviguons à travers l'équilibre délicat entre notre propre réalité et celle des autres.

Danser ensemble plonge les gens dans le moment présent et crée une expérience commune afin de se sentir partie intégrante d'un collectif, d'une communauté : 

Ce que nous pratiquons physiquement se transforme en capacités mentales. 

Ce que nous pratiquons mentalement façonne notre façon d'aborder les autres autour de nous.

Plus nous incorporons ce type de soft skills dans la danse, plus nous en sommes conscients et plus ces capacités peuvent se renforcer.

L'équipe d'Empowering Dance - The Soft Skills Teaching and Learning Approach, cofinancée par le programme Erasmus Plus de l'UE, a développé ce guide numérique pour aider les professionnels de la danse (chorégraphes, danseurs, professeurs de danse) à intégrer l'enseignement des soft skills dans leur pratique artistique de la danse et dans d'autres domaines professionnels autres que la danse.

Le guide a été développé par Monica Gillette et le Prof. Sara Houston en collaboration avec plusieurs artistes et sept institutions partenaires européennes - CSC - Centro per la Scena Contemporanea (Bassano del Grappa, Italie), Dansateliers (Rotterdam, Pays-Bas), HIPP - Croatian Institute for Movement and Dance (Zagreb, Croatie), K3 | Tanzplan Hamburg / Kampnagel (Allemagne), La Briqueterie CDCN (Val-de-Marne, France), University of Roehampton (Londres, Royaume-Uni) et University of Zagreb, Academy of Fine Arts (Croatie).

 

Lien vers le guide en anglais Soft Skills in Dance Guidebook

Site web Empowering Dance 

 

Photo: Empowering Dance - The Soft Skills Teaching and Learning Approach

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«Le coaching mental consiste à extérioriser ce qui est à l'intérieur»

Entretien avec Rebekka Scharf

Danseuse, pédagogue et chorégraphe autrichienne, Rebekka Scharf est coach mentale diplômée pour adultes et professionnels de la danse et de la culture, spécialisée dans la construction de la confiance en soi, la résolution des blocages et la découverte de soi.

Elle a obtenu son diplôme à l'université privée Anton Brucker de Linz et s'est perfectionnée à New York à l'école Martha Graham et Merce Cunningham. Elle a dansé dans différentes productions contemporaines en Suisse, a fait une tournée en Allemagne avec la Kelly Family et a joué dans différents spectacles musicaux gothiques avec la compagnie "Cie Quilla". Elle enseigne dans diverses écoles de danse et est membre de l'association faîtière suisse V-P-T ainsi que de la Swiss Coaching Association SCA.

En plus de tes activités artistiques et pédagogiques, tu es diplômée en coaching mental, peux-tu nous en dire un peu plus sur ce métier?

Le métier de coach est surtout connu dans le domaine du sport. Il s'agit de coacher les sportifs pour qu'ils atteignent des niveaux de performance élevés et qu'ils se renforcent mentalement. 

La différence avec les entraîneurs et les consultants est qu'en tant que coach, nous partons du principe que chaque personne a déjà la solution en elle. Le coaching est un voyage à la découverte de soi-même. Grâce à des interventions créatives et à des impulsions de ma part, les clients élaborent eux-mêmes leur objectif et les prochaines étapes pour y parvenir. C'est toujours un plaisir d'observer et de voir l'expression de surprise sur le visage des clients et leur motivation à franchir les étapes suivantes.

En tant que coach mental, nous travaillons sur la base d'une mission et d'un objectif. Nous allons en profondeur, nous y restons un moment, puis nous nous concentrons sur l'avenir. Les observations de la métaperspective nous permettent de voir les choses sous un autre angle, et c'est souvent à ce moment-là qu'un déclic se produit.

Dans ta mémoire de fin d'études de coach mental, tu as étudié de manière approfondie le "soi" chez les professionnels de la danse et de la culture.

Le soi concerne la confiance en soi, l'estime de soi et la perception de soi comme des autres. "Comment est-ce que je me perçois, comment est-ce qu'on me perçoit?", "Quels sont mes points forts et ce sur quoi je voudrais encore travailler?", "Qu'est-ce qui me motive, qu'est-ce qui a tendance à me tirer vers le bas?" et "Comment est-ce que je dois décider?".

Voici un extrait des pensées qui hantent souvent les professionnels de la danse et de la culture. Les pensées sont puissantes et déterminent largement nos actions et notre présence, même inconsciemment.

Les échecs sont considérés comme des échecs personnels et on peut rapidement se sentir sans valeur et malheureux. L'accent est alors mis principalement sur l'échec et les petites réussites sont négligées, la plupart du temps. 

En théorie, nous en sommes tous conscients. Nous savons que le fait de se concentrer sur le positif nous permet d'échapper à la spirale négative. En pratique, ce n'est souvent pas si simple. 

On a déjà lu des articles sur le coaching mental pour les danseurs, et il existe maintenant des ateliers dans certaines écoles de danse, mais ce n'est pas encore très répandu. Mais c'est justement là que je vois un potentiel et un besoin de rendre les danseurs encore plus forts mentalement, de les soutenir, de les encourager à reconnaître davantage leur propre valeur et à transformer leurs peurs et leurs blocages en points forts.

Comment en es-tu arrivée au coaching mental? 

En tant que pédagogue de la danse, j'ai rapidement réalisé à quel point j'étais fascinée par les personnes, leurs histoires et leurs expériences personnelles - plus que par la technique de danse imposée. 

Je prends en compte l'état actuel des capacités de chacun et c'est à partir de là que je travaille en tant que pédagogue de la danse. Je veux voir et ressentir les émotions et aller chercher les danseurs là où ils se trouvent. Ce qui m'intéresse et me fascine, c'est l'être humain avec son langage individuel du mouvement et la façon dont les émotions sont exprimées de manière individuelle.

J'ai souvent remarqué que les danseurs se retiraient par peur d'échouer, de se ridiculiser et de ne pas connaître leur propre valeur. J'ai donc cherché à savoir comment contrer - et même soutenir - cette tendance. De quelle manière l'accent mis sur les pensées positives peut-il nous aider à rester nous-mêmes et à ne pas nous laisser déstabiliser par les opinions et les perceptions des autres? Comment se présenter soi-même et son rôle de manière authentique et convaincante? Ce sont des questions que je me suis posées maintes et maintes fois.

Qu'est-ce qui te fascine dans le coaching mental?

En tant que danseuse et pédagogue de longue date, j'ai eu l'occasion, en plus de mon expérience de la scène et de l'enseignement, de vivre beaucoup d'expériences sur les émotions et sur le soi. Les sentiments de bonheur et de réussite qui me motivaient et me donnaient l'impression que rien ni personne ne pouvait m'arrêter dans ma créativité, ont été remplacés par des peurs de toutes sortes qui me coupaient l'herbe sous le pied. Peur de ne pas être à la hauteur, de ne jamais y arriver, d'échouer et de me ridiculiser, et pensées négatives qui allaient dans ce sens, me renforçaient dans mon idée et m'empêchaient de réussir.

Dès le début, j'ai été intéressée et fascinée par la façon dont les pensées peuvent nous conforter dans tout ce que nous faisons et par la façon dont elles peuvent être utilisées POUR nous et DANS notre création. L'attitude envers soi-même, la confiance en soi en tant que personne et dans le travail personnel également.

Tu es toujours active en tant que danseuse et pédagogue de la danse, comment l'étude du coaching mental a-t-elle influencé ton travail pédagogique et ta vision de la danse?

J'essaie de séparer clairement le coaching de la pédagogie. Comme je l'ai déjà dit, je me concentre sur le renforcement de l'être des danseurs et des danseuses et sur la construction de celui-ci. De plus, je veille à ce que les danseurs interprètent les différents rôles et émotions de manière authentique et je travaille de plus en plus sur la perception de soi et des autres.

A l'avenir, je proposerai non seulement des coachings individuels, mais aussi des coachings de groupe, qui seront proposés dans le cadre d'ateliers spécialement destinés aux danseurs et danseuses. J'élabore actuellement un concept adapté aux thèmes qui seront utiles aux danseurs, aux pédagogues de la danse et aux professionnels de la culture dans leur travail quotidien.

Quels conseils donnerais-tu aux professeurs de danse et aux danseurs?

Je leur poserais quelques questions: Où est-ce que je me situe en ce moment? Qu'est-ce qui me caractérise? Quels sont mes points forts? Sur quoi aimerais-je travailler? Où est-ce que je veux aller?

Réfléchir sur soi-même est déjà un premier pas vers soi-même et ses points forts.

Mais parfois, l'arbre cache la forêt. C'est là que je recommande vivement de s'accorder le temps et l'espace nécessaires pour se confier à une personne extérieure. Une personne de confiance qui considère les thèmes de manière neutre, les analyse avec le client et l'accompagne vers l'objectif qu'il s'est fixé - étape par étape.

 

Plus d'informations: www.rebekkascharf.com

Photo: Igor Rus

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Dodzi Dougban - Artiste d'égal à égal

Film documentaire présentant un danseur sourd

Nous sommes plongés dans une vie remplie de danse. Dans son art, le danseur de hip-hop Dodzi Dougban, énergique et expressif, s'intéresse à l'être, aux rencontres d'égal à égal, à la sensibilité et à l'encouragement des autres. Il s'agit de vivre connecté à des personnes qui s'acceptent et s'enrichissent mutuellement.

En tant que personne sourde d'origine afro-allemande, Dodzi est confronté dès son plus jeune âge à des préjugés. Il grandit avec la danse et le rythme et développe très tôt des stratégies contre la discrimination. Le portrait inspirant du film "Voir plutôt qu'entendre" donne un aperçu de la vie de ce danseur passionnant et l'accompagne dans son quotidien artistique.

 

Voir le film en allemand Dodzi Dougban - Künstler auf Augenhöhe

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Le rôle de l'imagerie dans le devenir d'un professionnel de la danse

Thèse de master de Salomé Martins

La danseuse et pédagogue Salomé Martins considère l'imagerie comme un instrument clé qui apporte de la qualité et améliore le mouvement de manière esthétique, sensorielle, émotionnelle et authentique.

La pratique de l'imagination, de la visualisation et de l'imagerie est utilisée depuis longtemps dans différents contextes, allant des pratiques religieuses, spirituelles et de guérison jusqu'à la psychothérapie et au sport. Les premières expériences avec les images et le mouvement apparaissent dès que les élèves entrent dans un studio de danse et se développent progressivement en plusieurs types et catégories. Pour Salomé Martins, l'imagerie est une préparation à l'apprentissage d'une technique de danse et une partie essentielle du processus d'apprentissage d'une technique de danse et du développement d'un langage individuel du mouvement.

Dans le cadre de son travail de Master, elle s'est penchée sur l'imagerie anatomique et métaphorique afin d'éveiller la compréhension de l'outil le plus important que chaque élève possède déjà - le corps physique. Pour ce faire, elle s'est appuyée sur des études scientifiques, ainsi que sur son propre travail de recherche et ses expériences en tant qu'élève, danseuse professionnelle et pédagogue de la danse.

Après avoir terminé sa formation de danseuse au Portugal, Salomé Martins a été engagée comme danseuse, soliste et directrice de répétition dans différents théâtres et compagnies de danse à travers l'Europe, notamment au Tanz Luzerner Theater, au Ballet National de Marseille, au Staatstheater am Gärtnerplatz à Munich, au Staatstheater Darmstadt et Braunschweig. En 2022, elle a obtenu son Master in Dance/Teaching and Coaching Dance Professionals à la ZHdK de Zurich.

 

Video Link en anglais The role of imagery in becoming a dance professional

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"L'important, c'est qui tu veux être"

Découvrir la danse dans toute sa diversité: Welcome to Burlesque!

Le New Burlesque célèbre la féminité, mais au fait, le Burlesque, c’est quoi ? Comment percevons-nous cette forme d'art ? Nous nous sommes penchés sur ces questions et nous nous sommes retrouvés dans un monde de séduction glamour, plein de paillettes et d'humour.

Ce que c'était - Les débuts

Le terme burlesque vient du mot italien "burla", qui signifie plaisanterie, blague ou amusement. 

Au 16e siècle, le burlesque désignait une forme de théâtre des "gens simples", caractérisée par des contenus grossiers et bizarres et des personnages exagérés. L'origine se trouve dans l'opérette italienne de Francesco Berni, qui a donné son nom à cette forme d’art.

Grâce aux théâtres itinérants en Europe, les représentations populaires ont laissé une impression durable. Au fil des siècles, se sont développées plusieurs formes indépendantes.

Ce que c'est devenu - Évolution

Le passage du théâtre de rue avec ses parodies bizarres au spectacle avec des composantes érotiques a eu lieu à partir du 19e siècle. Le spectacle burlesque, avec ses éléments humoristiques et érotiques, s'est alors développé en un genre à part entière, passant pour ainsi dire du théâtre populaire à l'art de l'effeuillage.

Afin de conserver la dimension divertissante des spectacles de type vaudeville, on a copié des éléments du programme des cirques itinérants et on les a repris dans ce que l'on appelle les Sideshows. De jolies dames faisaient un strip-tease en étant accompagnées par des humoristes. Il n'était pas rare qu'un tel spectacle soit l'épreuve du feu pour le comédien : celui qui parvenait à faire écouter et rire le public, alors qu'une beauté se déshabillait au passage, avait manifestement du talent et était réengagé.

Lorsque, après 1930, le strip-tease impliquait le déshabillage complet, le lien entre la présentation, la danse, le chant et le strip-tease suggestif s'est dissous.

Dans le film "I'm no Angel" (sorti en 1933), Mae West joue une danseuse de cirque qui allie performances érotiques et petites conversations raffinées. En tant qu'incarnation de la femme fatale, elle a brisé de nombreux tabous sexuels en vigueur à l'époque en proclamant la liberté de l'amour et l'égalité des sexes.

Au cours des années 40 et 50, le Burlesque s'est développé et s'est de plus en plus combiné avec la Pin-up devenue de plus en plus populaire. 

Avec l'émergence de la révolution sexuelle dans les années 60, la danse burlesque est tombée de plus en plus dans l'oubli et n'a été relancée qu'au début des années 90 par ce que l'on appelle le New Burlesque.

Ce que c'est - le Burlesque aujourd’hui

Le New Burlesque ressemble au strip-tease. La différence avec le strip-tease traditionnel réside dans le degré de déshabillage. Alors que dans le strip-tease, les vêtements tombent complètement, dans le Burlesque, les parties les plus importantes restent couvertes. Les mamelons sont recouverts de tétons, les culottes sont serrées mais ne sont pas retirées. Des costumes élaborés avec des boas en plumes, des bas résille, des éventails et des corsets soulignent la féminité. Souvent, les danseuses se glissent dans des rôles, associent leurs mouvements et les paroles de leurs chansons à des numéros de danse et de séduction. On y trouve même des éléments de danse moderne ainsi que des accessoires issus de la scène fétichiste. Tout ce qui plaît est permis. Le New Burlesque célèbre la féminité : un divertissement de haut niveau qui stimule les fantasmes érotiques. 

Le film hollywoodien "Burlesque" (2010) a permis à Christina Aguilera et Cher de porter cette forme d'art sur le grand écran. D'un seul coup, le Burlesque est devenu célèbre dans le monde entier. Les chorégraphies et les danses du film sont aujourd'hui encore ancrées dans l'esprit des gens. 

En 2022, TAS a pu assister au championnat "European Queen of Burlesque", avec des artistes de renommée internationale, et a pu apprécier des spectacles humoristiques, sensuels, érotiques, fascinants et mystiques. Avec des styles comme Classic, Neo, Comedy et Dark Cabaret, les artistes n'ont pratiquement aucune limite. Avec le Boylesque, même des artistes masculins se transforment en créatures glamour. Il était agréable de constater que le Burlesque continue d'avoir de multiples facettes et que tout ce qui plaît est permis. Après le spectacle, nous avons eu l'occasion de nous entretenir avec une représentante du Comedy Burlesque : Cheeky Kelly a enthousiasmé le public avec sa parodie raffinée, truffée d'un humour à la fois grinçant et subtil.

Interview avec la danseuse burlesque Cheeky Kelly

Cheeky Kelly, que signifie pour toi le Burlesque?

A l'origine, le Burlesque était considéré comme une représentation humoristique et théâtrale. Burlesque vient du mot "burla", qui signifie drôle - pour moi personnellement, c'est un aspect très important ! Mais le Burlesque, c'est aussi savoir s'exprimer et montrer qui l'on est vraiment. L'origine ethnique, la nationalité, l'apparence ou la silhouette ne jouent aucun rôle – l’important, c'est qui tu veux être et que tu aies le courage, au travers du burlesque, de le vivre. 

Comment es-tu arrivée au Burlesque?

Après être devenue mère, j'ai ressenti un grand besoin de faire quelque chose pour moi. Je voulais à nouveau mieux sentir mon corps et pratiquer quelque chose qui me fasse du bien. J'ai donc rejoint la Secret Follies Company en 2013 et me suis plongée dans l'art du Burlesque. Après quelques leçons, j'ai tout de suite su quel style me correspondait. Il ne s'est pas écoulé beaucoup de temps avant que je ne fasse mon premier spectacle - depuis, je me produis dans différents événements (cabaret Ohlala Chérie à Zurich, cabaret Lune Noire à Berne ainsi que des événements privés). 

Tu as choisi le style comique en raison de l'origine du Burlesque. Y a-t-il d'autres styles dans les différents spectacles que tu proposes? 

Mon style burlesque est influencé de bout en bout par la comédie. J'aime me glisser dans différents rôles et faire rire les spectateurs - car n'oubliez pas ce qu'est le Burlesque : ce n'est pas seulement un art de la séduction à son meilleur niveau, mais un art de l'expression !


www.cheekykelly.com

Cet article a été rédigé par Katiuscia Di Marino et Jenny Leone (qui enseigne elle-même des ateliers de burlesque) de Polelicious Pole Dance Winterthur.

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La danse rend heureux

Interview avec Sylvia Frauchiger

Danser rend heureux, Sylvia Frauchiger en est convaincue. Dans l'interview accordée à TAS, elle aborde les questions suivantes : en quoi la danse et le bonheur sont-ils liés, comment le fait d'être heureux peut-il enrichir l'enseignement de la danse et pourquoi la danse, tout comme le bonheur, ont-ils leur place à l'école?

Sylvia Frauchiger a terminé sa formation de danseuse et de pédagogue de la danse à la Rotterdamse Dansacademie (aujourd'hui Codarts). Elle enseigne la danse contemporaine au Studio Akar à Berne et dans de nombreuses autres structures pour des personnes âgées de 4 à 90 ans. Elle enseigne également la matière "bonheur" à l'école, donne des cours et est coach en développement personnel.

Qu'est-ce que le bonheur?

La question la plus simple d'abord. . . ! Je ne cesse de la poser dans mes cours et à moi-même. Et il y a tellement de réponses ! Le bonheur est un sentiment. Un sentiment agréable auquel nous aspirons consciemment ou inconsciemment. Nous voulons tous être heureux. Nous faisons tout ce qui est imaginable, plus ou moins utile, pour ressentir ce bonheur pendant un court instant. C'est un état merveilleux, souvent fugace, qui envahit tout notre corps. 

Dans mon travail, l'accent est mis sur le bien-être psychologique. On l'appelle aussi le bien-être eudémonique, ou bonheur des valeurs, et il remonte à Aristote. Ici, on met l'accent sur la croissance personnelle et l'épanouissement de soi. Ce bonheur a beaucoup à voir avec le fait de pouvoir agir de manière autonome dans sa vie, de maîtriser les exigences de ce qui nous entoure, de vivre un épanouissement personnel, d'entretenir des relations positives, de s'accepter et de trouver un sens à sa vie.  

Quel est le rapport entre la danse et le bonheur?

Il est prouvé que la danse rend heureux. Elle réunit de manière naturelle de nombreux facteurs qui, selon la recherche sur le bonheur, contribuent à augmenter la sensation de bonheur. En dansant, on est pleinement présent dans l'instant, souvent dans un état de flow, où l'on ne pense à rien d'autre. On est en contact avec soi-même, son corps, ses sentiments, son âme, mais aussi avec l'espace, la musique et les autres. De plus, en dansant, le corps libère de la dopamine et de l'endorphine, les hormones du bonheur. La danse renforce par ailleurs la perception de soi et, dans le meilleur des cas, la confiance en soi. C'est donc un véritable cocktail de bonheur qui peut être savouré en toute confiance.

La danse rend-elle toujours heureux?

Bien sûr, le facteur bonheur dépend beaucoup de la manière dont les cours sont donnés ou de l'environnement dans lequel on danse. Danser à la maison sur sa musique préférée ou lors d'une fête apporte parfois plus de bonheur que dans une école de danse. En effet, danser peut aussi rendre malheureux. 

Les facteurs du malheur sont :  Toujours se comparer, se surmener, ne pas écouter son corps, se dévaloriser, se fixer des objectifs trop élevés et ne pas valoriser les petits progrès. La méthode d'enseignement et surtout le professeur de danse avec lequel on prend des cours jouent également un rôle important. Celui-ci doit corriger avec attention et ne doit en aucun cas dévaloriser ou ridiculiser la personne. La danse est toujours très personnelle. C'est ton corps qui reçoit des critiques et qui est indissociable de tes sentiments et de ton âme. Les commentaires désobligeants peuvent aller très loin et être très blessants.

Il faut demander de l'aide si la danse ne rend plus heureux ! Bien sûr, il y a des hauts et des bas, mais le sentiment de base doit être positif. Prends soin de ton corps. Sache toujours que ton corps, ton esprit et ton âme dansent avec toi. On ne peut pas les séparer et tous les aspects ont besoin d'attention. Le corps se manifeste par des douleurs, l'esprit par de mauvaises pensées et l'âme par des sentiments de tristesse lorsque quelque chose ne va plus. Il faut essayer de suivre la JOIE, c'est elle qui connaît le mieux le chemin du bonheur !

Tu enseignes la matière "bonheur" dans les écoles et tu proposes différentes formations pour les enseignants. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet?

La matière "bonheur" est issue de la psychologie positive et a pour objectif de renforcer le bien-être psychologique des enfants. Elle a été créée par le Dr Ernst Fritz Schubert. J'ai suivi une formation continue à l'Institut Fritz Schubert après avoir pris conscience de l'absence de facteurs de renforcement de soi dans les écoles et du bonheur que l'on peut ressentir lorsqu'on reconnaît sa valeur et sa justesse. Même en cas de mauvaises notes ou si l'on ne correspond pas à la norme. En classe, j'essaie de découvrir avec les enfants quels sont leurs points forts, ce qu'ils font bien, ce qui les rend heureux et ce dont ils ont besoin pour se sentir bien et en sécurité. Nous parlons aussi beaucoup de sentiments et, bien sûr, nous dansons toujours !

Comment es-tu arrivée au coaching du bonheur?

Pour moi, le coaching du bonheur est un développement personnel. J'entends le développement dans le sens de : "Développer" tout ce qui n'appartient pas à la personnalité naturelle, afin que la beauté de chaque personne soit à nouveau visible. Le noyau est toujours sain et beau, mais souvent emmailloté et caché. Les personnes qui croient en elles, qui s'aiment, qui utilisent leurs talents et leurs forces pour le bien de tous et qui sont heureuses, sont indispensables pour un monde meilleur. C'est pourquoi je commence par les écoles. Les enfants représentent l'avenir.

Comment cela a-t-il influencé ton travail de pédagogue de la danse?

Il a toujours été important pour moi que mes élèves sortent heureux de mes cours. Ces dernières années, j'ai placé le "bonheur" de plus en plus consciemment au centre de mes objectifs et de mes préoccupations. J'intègre également de plus en plus d'exercices de perception corporelle et de pleine conscience dans mes cours. J'essaie d'être toujours plus consciente de la valeur de mes élèves, de voir leurs progrès personnels et de ne pas les comparer. Je m'efforce de voir tout le monde et de les encourager là où ils en ont besoin. 

La danse t'a accompagnée toute ta vie, qu'est-ce qui te fascine encore?

La danse est une chose merveilleuse. Ce qui me fascine le plus, c'est la manière dont elle nous affecte, nos sentiments et notre âme, comment elle peut nous rendre heureux ! Que ce soit en tant que spectatrice ou en tant que danseuse, la danse a pour moi, plus que tout autre chose, la capacité d'évoquer des sentiments et souvent aussi le bonheur. J'aime la danse parce qu'en dansant, le bonheur est toujours présent. La connexion est le mot magique. En dansant, je me sens parfois tellement bien connectée à moi-même, à l'espace, aux gens, à la musique et à l'univers. Seule la danse est capable de cela. 

 

Plus d'informations www.raum-für-glück.ch

Foto: Rolf Siegenthaler

 

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DancePodGuest - Gizella Erdös

De l'amour de la danse, des distorsions de l'image corporelle & des troubles alimentaires

Outre son travail artistique, chorégraphique et pédagogique, Gizella Erdös accompagne, en tant qu'analyste et thérapeute par le mouvement, des personnes souffrant de troubles alimentaires au Centre de compétence pour les troubles alimentaires à Zurich.

Pour Gizella Erdös, la pédagogie de la danse est aussi un mode de vie - depuis plus de 35 ans, elle enseigne avec passion la danse de caractère, notamment à l'école de ballet pour l'Opéra de Zurich et a créé des chorégraphies pour diverses productions. Dans ce podcast, elle parle de son amour pour la danse, des images du corps faussées et des déclencheurs possibles de troubles alimentaires, ainsi que de la manière de les contrer et de les gérer dans l'enseignement de la danse.

 

Vers le podcast en suisse allemand: DancePodGuest - Gizella Erdös

 

 

Service d'accueil en cas de troubles alimentaires Société Suisse de Troubles de l‘Alimentation SSTA 

Plus d'informations sur Gizella Erdös

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Danse et 'intimité - Intimacy Direction & Coordination

Entretien avec Emma Murray

La danseuse et chorégraphe néo-zélandaise Emma Murray aborde dans son interview avec TAS le thème de la danse et de l'intimité.

Soliste au Royal New Zealand Ballet, elle a également dansé au Stadttheater de Berne. Parallèlement à son activité artistique et chorégraphique, elle enseigne dans différentes écoles de danse et compagnies. En 2020, elle a obtenu un Master in Performance Art Practice à la HKB Berne et suit actuellement une formation en Intimacy Direction & Coordination (TIE).

Actuellement, tu suis une formation pour devenir "Intimacy Director & Coordinator (TIE)". Peux-tu nous en dire un peu plus sur ce domaine professionnel et nous expliquer comment tu en es arrivée à t'intéresser au thème de la danse et de l'intimité? 

Une collègue danseuse en Nouvelle-Zélande, qui a récemment terminé sa formation, a attiré mon attention sur les cours en ligne de gestion et de coordination de l'intimité. Les experts en intimité sont des chorégraphes et des intervenants auprès des acteurs. Dans les scènes impliquant de la nudité et/ou des contacts physiques intimes, ils servent de lien entre les acteurs et la production. Intimacy Direction se réfère au travail pour le théâtre ou la performance en direct, Intimacy Coordination au travail pour la télévision et le cinéma. 

Dans le secteur du cinéma et du théâtre, les directeurs et coordinateurs d'intimité sont depuis longtemps intégrés dans les processus de travail, où vois-tu un potentiel pour ce travail dans le domaine de la danse? 

Je pense que les pratiques basées sur le consentement, inhérentes au travail d'intimité, peuvent être très utiles pour les jeunes étudiants en danse et dans le domaine de l'enseignement de la danse en général. Le travail d'Intimacy aborde des questions importantes concernant les frontières et les interfaces entre les limites physiques, professionnelles, personnelles et culturelles. La communauté de la danse, plus large, ne peut que bénéficier des connaissances sur la manière de travailler de manière plus coopérative et créative à l'intérieur de ces frontières.

Où vois-tu les plus grands obstacles ou défis? 

Dans la création de nouvelles normes au sein de la culture de la danse.  Par exemple, établir que les danseurs avec lesquels on peut bien travailler sont des danseurs qui arrivent à l'heure, qui s'intègrent bien dans l'espace, mais qui savent aussi respecter leurs propres limites et articuler leurs besoins.

En tant que danseuse, as-tu toi-même vécu des moments où tu t'es sentie mal à l'aise? 

Oui. Faire la différence entre l'inconfort et une limite, c'est quelque chose que je continue d'apprendre, à l'intérieur et à l'extérieur du studio de danse!

Le contact physique fait partie intégrante de nombreux styles de danse, que ce soit dans la danse de couple, le contact impro ou sur scène, dans le domaine amateur ou professionnel, et chacun perçoit le toucher différemment. Quels aspects peuvent être transférés ou intégrés dans l'enseignement de la danse?

En tant que pédagogue, metteur en scène ou chorégraphe, il est souvent difficile d'abandonner sa "position de pouvoir", mais on peut trouver des moyens de l'atténuer ou de l'affaiblir par des pratiques basées sur le consentement. Dans l'un des cours en ligne de TIE auquel j'ai participé, le consentement a été décrit comme un espace de respiration - pour pouvoir prendre des décisions conscientes et informées dans la salle de répétition. L'utilisation de questions ouvertes, par exemple, est une bonne façon de le faire, ou de se mettre d'accord sur un mot de pause. Au lieu de dire "non", ce qui peut sembler être un arrêt brutal et un défi dans un environnement collaboratif, le choix d'un mot ou d'un geste de remplacement peut permettre une pause ou un espace de respiration et de réflexion avant de poursuivre la conversation.

Le rapport et la relation avec son propre corps est toujours un thème central dans tous les domaines de la danse. Comment ta relation avec ton corps a-t-elle évolué au fil des ans? Et par quoi cela a-t-il été influencé?

Je considère de plus en plus comme un privilège d'avoir travaillé si longtemps avec le corps en mouvement. Malgré (ou à cause de ?) l'absence de sécurité, le temps que j'ai passé en tant que danseuse, enseignante ou chorégraphe à (re)penser par et sur le corps m'a permis d'acquérir une série de compétences précieuses qui contribuent à une vie de qualité.

C'est justement dans le domaine de l'intimité que la communication est de la plus grande importance. Quel est le rôle de la langue dans ce contexte?

J'ai été surprise de découvrir à quel point le travail de guidage et de coordination de l'intimité repose sur des outils chorégraphiques. La danse et le travail sur l'intimité partagent un vocabulaire similaire pour la gestion des mouvements. Un vocabulaire qui décrit par exemple les différents niveaux de contact ou la distance qui s'agrandit ou se réduit entre les différentes parties du corps ou les corps. Le langage est concis et codifié et vise à ne pas être surchargé ou sexualisé. Par conséquent, on n'attend pas des interprètes qu'ils créent une "chimie" ou "une certaine forme de magie" lors de la représentation de scènes intimes. Ce langage allégé, utilisé pour la chorégraphie de moments intimes ou de mouvements directs, permet aux danseurs et aux acteurs d'agir librement et de rester dans des limites claires pendant les répétitions.

Comment l'étude approfondie de cette thématique a-t-elle influencé ton propre travail artistique et pédagogique?

Je suis enthousiaste à l'idée que ce travail s'intègre à ma pratique d'enseignement - tout en apprenant davantage et en me qualifiant. Je veux vraiment contribuer à partager les piliers de la gestion et de la coordination de l'intimité avec le champ professionnel de la danse. Non pas pour restreindre ou censurer l'expression créative, mais pour améliorer sa qualité en donnant du pouvoir à ceux qui sont responsables de la création et de l'interprétation!

Que souhaites-tu pour la danse? 

Les positions de pouvoir et la perception de la rareté du travail (gig economy) conduisent souvent les danseurs et les professionnels de la danse à un mode de survie qui peut inhiber leur pensée créative et cognitive et éventuellement avoir un impact sur les questions liées au consentement. J'aimerais que le studio de danse soit un lieu d'habilitation et d'autonomisation pour tous ceux qui y travaillent. 

 

Plus d'informations sur Emma Murray

www.emmamurray.ch

 

Informations sur le thème Intimacy Direction & Coordination

www.theatricalintimacyed.com

www.idcprofessionals.com

 

Photo : Nicole Pfister - Chorégraphie : Emma Murray

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"manntanzt" - les hommes tapent juste du pied...

Entretien avec Tina Mantel

Tina travaille depuis les années 1980 en tant que chorégraphe, danseuse et pédagogue indépendante. Elle a suivi sa formation de danseuse à New York (BFA Juilliard School) où elle a également découvert la chorégraphie. Pendant plus de dix ans, elle a enseigné la danse, la chorégraphie et l'histoire de la danse à la Zürcher Hochschule der Künste. Elle a ensuite étudié les sciences de la danse et a fondé le projet "manntanzt".

En 2021, elle a lancé le festival de danse Tanzmehr Bühne mit*ein*ander*es. Elle est membre du comité directeur de TanzLOBBY IG Tanz Zürich et soutient en tant que coach les professionnels de la danse dans leur parcours personnel.

Tu es chorégraphe, créatrice et chercheuse de la danse et tu travailles depuis de nombreuses années dans le domaine de la ‘community dance’ artistique. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ce domaine?

L'enseignement a toujours fait partie de mon activité, je ne veux pas seulement faire vivre la danse comme une forme d'art auprès des professionnels, mais aussi auprès des personnes dansant de manière non professionnelle, aussi bien les enfants que les personnes âgées. Le travail artistique sur des projets avec de tels groupes a commencé avec "manntanzt". Dans le cadre de la ‘community dance’ artistique’, nous travaillons en tant que professionnels de la danse avec ce que l'on appelle des "experts de la vie", c'est-à-dire des personnes qui apportent toute leur biographie, leurs faiblesses et leurs forces dans le processus artistique, par le biais du mouvement. Ce qui m'intéresse, c'est de redécouvrir sans cesse comment le mouvement devient "danse" - et ce que c'est exactement pour moi. Les amateurs ne sont en général pas porteurs de modèles de mouvements de danse, ils abordent les tâches différemment des danseurs professionnels La découverte et l'authenticité y sont pour beaucoup. Je trouve toujours magique de développer avec eux une poésie de l'expression dansée. 

En 2012, tu as créé "manntanzt". De quoi s'agit-il exactement?

A l'époque, j'avais organisé le premier cours de bachelor en danse contemporaine à la ZHdK et, lors des examens d'admission, j'ai pu constater une fois de plus à quel point il y a peu d'hommes qui dansent en Suisse. Sur une cinquantaine de candidatures, il y avait à peine trois hommes, et nous avons pu en accepter un seul. Lorsque le cours a été interrompu pour des raisons politiques, je n'ai pas pu m'empêcher de me demander pourquoi, dans notre culture occidentale, les hommes n'ont guère accès à la danse artistique. C'est ainsi qu'est née l'idée de réaliser un projet sur ce thème, justement "manntanzt". Il n'était prévu que sous forme d'atelier, mais avec le metteur en scène Roger Nydegger, nous avons créé une production qui a duré toute une soirée et qui a enthousiasmé tout le monde. Par la suite, j'ai proposé aux hommes participants - ils étaient 13 - d'organiser un entraînement de danse régulier pour eux. Depuis lors, quatre productions complètes et trois productions plus courtes ont vu le jour et l'entraînement se poursuit sans interruption, même si le nombre de participants varie. 

En tant que femme, qu'est-ce qui te pousse à développer un format de danse spécialement pour les hommes ?

Peut-être que pour les danseurs professionnels, il est tellement évident qu'il y a peu d'hommes dans les offres de danse qu'ils n'y pensent pas. Au début, je trouvais important de travailler avec un homme sur une production. Aujourd'hui, je sais que ce n'est pas nécessaire. Avec un homme à la tête, il y aurait peut-être des sentiments de concurrence ou des comportements de type Alpha. Nous sommes maintenant une équipe exclusivement féminine pour les répétitions avec Delia Dahinden (mise en scène) et Antje Brückner (lumière) et cela fonctionne très bien. 

En fin de compte, il s'agit d'un projet féministe visant à faciliter l'accès des hommes à la danse artistique. Tout comme jouer au football est devenu une évidence pour les filles, je souhaite que les garçons et les hommes puissent se tourner vers la danse sans avoir à supporter les préjugés méprisants de leur entourage.  

Comment peut-on s'imaginer concrètement une leçon ou un atelier de "manntanzt"?

Le contenu de l'entraînement du lundi n'est pas différent d'une offre destinée à un groupe mixte. Peut-être que j'utilise parfois d'autres images ou morceaux de musique, mais ce sont des détails. Le plus important, c'est que les hommes se retrouvent entre pairs et qu'ils puissent exprimer leur intérêt pour la danse. Dans les groupes mixtes, ils sont en effet les exotiques, ce que beaucoup n'apprécient pas. 

Durant la première heure, je propose un entraînement corporel pour la conscience, la force, la flexibilité et la coordination, basé sur la danse contemporaine et la technique de José Limon. Dans la deuxième partie, nous improvisons avec des thèmes variés, seuls, à deux ou en groupe. Ici, c'est l'aspect créatif qui est au premier plan.  Pour l'expérience personnelle à proprement parler, il existe d'autres offres.

Les ‘Jubiläums Workshops’ durent une journée et reprennent chacun le thème d'une pièce de "manntanzt". Lors du premier atelier, il est question, comme dans la production de 2012, des inhibitions mais aussi des désirs que les hommes associent à la danse. D'autres thèmes seront les pionniers hommes de l'histoire de la danse, la proximité et la distance entre les hommes ou la question d'un héroïsme contemporain.

Quels sont les défis que tu rencontres dans ton travail?

Le plus grand défi est toujours de trouver des hommes intéressés par la danse et qui apprécient mon offre. Les hommes qui participent à une production font souvent une pause après cette phase chronophage. Les jeunes hommes semblent ne plus pouvoir se libérer pour la danse lorsqu'ils deviennent pères. Les hommes plus âgés finissent par trouver les défis physiques trop importants. Il y a donc toujours des changements, mais il est agréable de constater que de nombreux hommes restent en moyenne environ 4 ans.

De quels moments et expériences de "manntanzt" te souviens-tu particulièrement bien?

Lorsqu'un homme apprend quelque chose de nouveau sur lui-même par la danse et qu'il se sent mieux dans son corps, c'est un cadeau. Découvrir à chaque fois l'ouverture d'esprit, l'énergie et la créativité des hommes à l'entraînement est pour moi une source d'épanouissement. Et dans chaque pièce, il y a eu des moments drôles, esthétiquement beaux et émotionnellement touchants. Par exemple, la fin de "Von Mann zu Mann zu Mann", lorsque les danseurs se tiennent en ligne, dos au public, et tendent timidement leurs mains l'un vers l'autre avant de les laisser retomber. Cela m'a ému à chaque fois et j'ai trouvé très beau de reconnaître ce sentiment dans le public. 

Tu t'es également penchée sur la question sur le plan scientifique et as écrit un travail sur ce thème à l'université de Berne : "manntanzt - how male dancers destabilize gender roles". La relation entre la danse et la masculinité semble, surtout dans la culture occidentale, être encore entachée de certains préjugés.

Je connais différentes approches. D'une part, à un niveau historico-culturel: Le corps masculin a connu une évolution historique au cours des deux derniers siècles. Dans les temps préhistoriques, ce sont presque exclusivement des hommes qui dansaient, même Louis XIV a reçu son surnom de "Roi Soleil" d'un rôle principal dans un ballet. Mais le danseur masculin a pratiquement disparu des scènes de théâtre occidentales au 19e siècle, à l'époque du ballet romantique et du culte des ballerines. De même, le nu masculin a disparu de la peinture et de la sculpture, et les vêtements masculins ont connu un understatement uniforme avec l'introduction du costume noir. Les hommes sont devenus quasiment invisibles alors qu'ils représentent le regard normatif des sociétés patriarcales. C'est pourquoi les hommes sur scène sont dans une position précaire lorsqu'ils mettent leur corps sous les projecteurs en tant que danseurs. En effet, le regard masculin hétérosexuel ne doit pas, par définition, s'intéresser au spectacle du corps masculin dansant, sous peine de déclencher des réactions homoérotiques inconscientes ou conscientes, qui provoquent à leur tour des réactions homophobes.

A un niveau plus individuel, la conscience du contrôle dans nos sociétés d'Europe centrale et du Nord se frotte à la danse. Les hommes, en particulier, apprennent encore qu'un vrai homme contrôle ses émotions et discipline son corps. La danse est toujours une perte de contrôle, en dansant nous nous soustrayons à la pensée rationnelle, ce qui est plus difficile pour les hommes que pour les femmes. L'Église a également contribué à ce que la danse soit considérée comme une forme d'art inférieure, voire inexistante. 

En revanche, la danse a une tout autre signification pour les hommes dans les sociétés du Sud ou d'Europe de l'Est. Là où la danse folklorique est une partie activement vécue de la culture, les hommes trouvent plus naturel de danser, comme hobby ou comme profession. 

Quelle est l'attitude qui sous-tend ton travail artistique et pédagogique?

Je peux peut-être résumer cela ainsi : Le respect et la curiosité pour les personnes qui dansent d'une part, et le partage de ma grande passion pour la danse contemporaine en tant que forme d'expression créative. 

Comment ton travail dans le domaine de la community dance a-t-il changé ou influencé ta vision de la danse?

La perfection ne m'intéresse plus, je peux apprécier les performances techniques de la danse mais elles m'enthousiasment rarement. Et la communication avec le public est devenue de plus en plus importante pour moi. Je veux toucher les gens et ne pas les voir désemparés devant une pièce de danse. Avec la première production de "manntanzt", j'ai découvert que ces hommes sur scène, qui ressemblent au frère, au père ou au voisin, interpellent et touchent directement les spectateurs. Parce que l'identification est plus évidente qu'avec des danseurs professionnels, virtuoses et bien entraînés. Mais que j'apprécie aussi beaucoup !

Qu'est-ce qui te motive dans ton travail? Quelle est ta source d'inspiration?

J'espère l'avoir déjà exprimé : j'aime la danse et je souhaite donc la rendre accessible au plus grand nombre de personnes possible, qu'elles dansent elles-mêmes, se produisent ou regardent des productions. La danse souffre entre autres du fait que tout le monde pense savoir ce que c'est, mais que chaque personne y voit quelque chose de différent. La danse peut être une pratique sociale lors de fêtes et de célébrations, elle peut être un sport, elle est utilisée à des fins commerciales dans la publicité ou les clips musicaux, et elle peut aussi être une forme d'art. Et là aussi, il existe un large éventail allant du ballet classique à la danse conceptuelle. En savoir plus sur la danse permet d'y accéder plus facilement. C'est ce qui me motive. 

La danse reste encore et toujours la source de mon inspiration - je ne me sens jamais aussi vivante que lorsque je danse et j'espère que ce sera le cas encore longtemps.

Cette année, manntanzt fête son dixième anniversaire. Comment cela va-t-il continuer et quels sont tes souhaits et tes visions pour les dix prochaines années?

Je souhaite qu'il y ait des satellites manntanzt dans différentes villes - des offres de danse différentes qui s'adressent aux hommes et aux garçons. J'aimerais moi-même monter encore quelques productions avec des hommes sur scène et trouver ensuite une relève, afin que le travail continue, même si un jour je n'ai plus l'énergie pour cela. A court terme, je souhaite avant tout qu'un nombre suffisant d'hommes intéressés s'inscrivent pour pouvoir organiser les ateliers à Winterthour, Bâle, Berne et Lucerne !

Quels conseils donnerais-tu aux écoles de danse, aux professeurs de danse et aux hommes qui aiment danser, en ce qui concerne l'accessibilité de la danse à tous les genres?

Je recommande vivement de mettre en place des offres réservées aux garçons, aux jeunes hommes et aux hommes, dirigées par des professionnels de la danse masculins et féminins. Au début, il peut s'agir d'ateliers ou de projets à court terme. Il est plus facile pour les hommes de s'engager pour une durée limitée et un objectif clair que pour un cours régulier. Dans les groupes mixtes, les besoins des hommes et des femmes pourraient être abordés et, le cas échéant, on pourrait les faire travailler sur quelque chose en séparant les sexes. Chez les enfants en particulier, l'enthousiasme de nombreuses filles pour les petites robes roses est plutôt dissuasif pour les garçons - et aussi pour certaines filles.

Je souhaite aux hommes qui aiment danser de trouver une offre qui leur convienne et d'avoir le courage de l'essayer ! Et de ne pas se laisser décourager s'ils sont les seuls hommes. 

 

Pour plus d'informations: manntanzt - Tina Mantel

Lien vidéo: manntanzt

Informations sur les Jubiläumsworkshops 

Lire ici le travail en anglais “manntanzt - how male dancers destabilize gender roles”

Les médias sociaux : @manntanzt sur Facebook et Instagram

 

Crédit photo : Roman Bernhard

 

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Perfectionnisme

IADMS - Ressource Paper pour les danseurs et danseuses ainsi que pour les pédagogues de la danse

Dans les critiques de journaux, les mots "parfait" ou "impeccable" sont souvent utilisés pour indiquer que quelque chose de remarquable s'est produit lors d'une représentation de danse. Mais la perfection ou l'excellence est-elle plus préférable ? Y a-t-il une différence entre les deux, et si oui, en quoi cela peut-il consister pour les danseurs et pour ceux qui sont chargés de le leur enseigner ?

La psychologue Harriet Braiker disait: "La recherche de l'excellence motive, la recherche de la perfection démoralise". Sans doute en reconnaissance du fait qu'un danseur ou une danseuse doit viser haut et travailler dur avant de pouvoir réaliser une bonne performance, les pédagogues essaient parfois d'inspirer les élèves à la perfection.

Cet article décrit d'abord les idées actuelles sur le perfectionnisme, y compris ses aspects positifs et négatifs. Il présente ensuite un aperçu des recherches pertinentes sur les relations entre le perfectionnisme et un certain nombre d'indicateurs de bien-être et de mal-être ou de pathologies. L'article aborde également la question du perfectionnisme parmi les pédagogues de la danse, les élèves et les danseurs et se termine par des recommandations pour la pratique.

L'article a été rédigé par Sanna Nordin-Bates en collaboration avec le IADMS Dance Educators’ Committee en 2014.

 

Lire ici l'article complet de l'IADMS en anglais Perfectionism - Ressource Paper for Dancer and Teachers

Vous trouverez ici de nombreuses autres ressources et informations passionnantes IADMS - International Association for Dance Medicine and Science

 

 

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In y/our Shoes - The Role of Empathy in Coaching Dancers

Travail de Master d'Ilana Werner

Encadrer des danseurs et danseuses est une responsabilité énorme. Lorsque nous parlons d'art, qu'il s'agisse d'une statue, d'une chanson, d'une peinture ou d'une œuvre de danse, nous parlons généralement du produit final. Or, le chemin qui mène à la création sur scène d'une œuvre achevée est un processus très complexe, multidimensionnel et, surtout, collaboratif.

Dans le cadre de son Travail de Master, Ilana Werner s'est penchée sur le thème de l'empathie dans le domaine du coaching et a mis en lumière la relation et l'interaction entre les danseurs et les pédagogues de la danse, les professeurs de ballet et les directeurs de répétition. Dans le cadre d'une table ronde, elle s'entretient avec trois experts chevronnés au sujet de la beauté de ce travail, du rôle de l'empathie dans le processus de travail et d'apprentissage, mais aussi des difficultés et des défis, ainsi que des conséquences désastreuses résultant d'un manque d'empathie.

Ilana Werner a passé 12 ans de sa carrière comme première soliste au Bayerisches Staatsballett de Munich, puis a dansé au Ballet du Capitole de Toulouse et au Ballet national hongrois de Budapest. En 2021, elle a obtenu son Master of Arts in Teaching and Coaching Dancers à la ZHdK de Zurich. Elle intervient au niveau international en tant que coach invitée dans des écoles et des compagnies et a été maîtresse de ballet au Tanz Luzerner Theater. Elle est traductrice certifiée et travaille désormais également dans la prévention des fraudes pour une entreprise de crédit renommée. 

 

Vous pouvez lire ici son Travail de Master en anglais In y/our Shoes - The Role of Empathy in Coaching Dancers

Lien Vidéo In y/our Shoes

 

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DancePodGuest - fit 4 performing arts

Entretien avec Angélique Keller

Angélique Keller a suivi une formation en Sciences du Sport et a fait des études de Dance Science à l'Université de Berne. Elle a travaillé de nombreuses années comme thérapeute du sport à la Clinique Schulthess de Zurich (Swiss Olympic Centre) et a accompagné des athlètes et des danseurs professionnels dans leur retour au sport ou à la scène.

En 2018, elle a fondé fit4performingarts Angélique Keller, une activité qui s'adresse aux danseurs et danseuses de tous horizons, aux pédagogues et aux institutions de danse. Elle propose des check-ups, des programmes de condition physique, de prévention et de retour au travail, des consultations ainsi que des ateliers et des conférences sur la science de la danse. Par ailleurs, Angélique s'intéresse de près à la Spiraldynamique et aux différentes formes de mouvement. Elle a notamment conçu des programmes de condition physique pour le Ballet de Zurich, le Landestheater Ballett Salzburg et le Ballet de Leipzig.

Dans le deuxième épisode de DancePodGuest, Angélique parle de son travail avec les danseurs et danseuses, de leur motivation et de leurs objectifs, ainsi que d'un entraînement sain et durable, tant pour les amateurs que pour les professionnels, dans toutes les disciplines de la danse. Elle s'intéresse également à différents mythes sur l'entraînement, souligne l'importance des phases de repos conscientes et parle de son étude d'intervention sur la force de saut pliométrique, qu'elle a menée dans le cadre de ses études MAS avec le Ballet de Zurich.

 

Écoutez ici l'interview complète en allemand DancePodGuest - "fit 4 performing arts"

Vous trouverez de plus amples informations auprès d'Angélique Keller sur www.fit4performingarts.ch

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Le tango rencontre la Science de la danse

Interview avec la boursière TAS Annatina Luck

Annatina Luck est danseuse de tango, pédagogue de danse, chorégraphe et a ouvert au cœur de Zurich en 2013, avec Daniel Aranda, sa propre école de danse "La Porteña". Elle est lauréate de la bourse TAS 2021 et étudie actuellement à l'université de Berne dans la filière MAS Dance Science.

 

Le mouvement a toujours été ta passion. Tu as suivi ta formation de danseuse contemporaine à l'Université des Arts d'Amsterdam et à l'Alvin Ailey School de New York, comment en es-tu venue au tango?

Après ma formation de quatre ans à New York, il était clair pour moi que je voulais vivre là-bas. Après avoir obtenu une green card, plus rien ne me barrait la route. Pendant près de 20 ans, cette ville a été mon chez-moi et j'ai dansé, chorégraphié et enseigné la danse moderne. Lors d'un spectacle nocturne au "Steps on Broadway", où je présentais mes chorégraphies, j'ai vu pour la première fois une performance de tango. J'étais tellement fascinée que j'ai pris ma première leçon de tango dès le lendemain et à partir de là, j'ai su que c'était mon avenir.  

Depuis des années, tu enseignes aussi bien dans ta propre école qu'en tant que professeur invité en Suisse et à l'étranger. Quelle est l'attitude qui sous-tend ton activité pédagogique?

La personne, l'élève, est toujours au premier plan. J'adapte toujours le contenu des leçons aux besoins des élèves. Il faut de la flexibilité et de la créativité, car ce n'est qu'en comprenant l'individu que le tango peut être transmis dans son intégralité.

Mon enseignement suit les principes du tango argentin traditionnel et il est important pour moi que les élèves puissent apprendre dans un environnement sûr. Je veille à ce que l'atmosphère reste détendue et décontractée malgré les contenus exigeants.  

En 2021, tu as obtenu l'une des bourses TAS pour suivre le CAS "Dance Science : Health & Performance" à l'université de Berne. Qu'est-ce qui t'a motivé à entreprendre ces études?

Cela peut paraître amusant, mais c'est en premier lieu le Dr Derrick Brown ! En 1992, il était mon professeur à l'Université des Arts d'Amsterdam, où j'ai suivi ma formation de danseuse. À l'époque, comme aujourd'hui, il était pour moi une source d'inspiration. Lorsque j'ai commencé à m'intéresser aux études et que j'ai vu qu'il était répertorié comme directeur d'études et professeur, j'étais certaine que ces études me permettraient de progresser. De plus, mon partenaire, lui-même scientifique, m'a également encouragée.

Comment as-tu réussi à concilier tes études et ta vie professionnelle?

Au début, c'était un défi, car en plus de mon travail et de mes études, j'ai une fille de deux ans. Mais comme pour beaucoup de choses dans la vie, si on y prend du plaisir et que la motivation est là, on peut concilier beaucoup de choses. Le Dr Andrea Schärli, directrice des études du MAS/CAS Dance Science, m'a assuré dès le début qu'elle avait beaucoup de compréhension pour les différentes circonstances et qu'il y avait une certaine flexibilité dans les études.  

Dans le cadre de ta formation continue CAS, tu as rédigé une étude : "Can Tango Improve the Quality of Life in Non-Professional Dancers" et tu t'es demandé si et comment le tango pouvait améliorer la qualité de vie des danseurs et danseuses non professionnels ? Peux-tu nous en dire un peu plus à ce sujet?

En tant que danseuse de tango professionnelle, le sujet m'intéressait naturellement et de nombreux facteurs que j'avais perçus intuitivement se sont confirmés lors de mes recherches sur le sujet.

Il est prouvé que les avantages du tango sont vastes. Des études ont montré que le tango peut réduire la dépression et le stress, favoriser une plus grande prise de conscience et influencer positivement la fonctionnalité psychologique. En outre, le tango peut réduire le risque de chute chez les personnes âgées et améliorer la santé cardiovasculaire. On a accordé une attention particulière à la question de savoir comment la danse tango et la musique peuvent influencer les processus cognitifs et les activités corticales. Mais il reste encore beaucoup à explorer pour pouvoir comprendre plus précisément ces relations et ces influences. 

Tu es toi-même danseuse et enseignante de tango depuis des années, comment l'étude scientifique de ce thème a-t-elle influencé ton travail pédagogique?

J'ai appris à m'exprimer de manière plus nuancée et plus précise en classe. J'ai une meilleure compréhension du comment et du pourquoi des choses, ce qui rend les explications aux élèves plus concrètes. Je comprends beaucoup mieux les raisons et cela me permet de mieux soutenir les élèves. Je vois beaucoup de choses qui peuvent être améliorées dans l'enseignement en tant que pédagogue et aussi en ce qui me concerne en tant que danseuse. Cela touche différents domaines que nous avons étudiés, comme l'anatomie, la prévention des blessures, l'apprentissage de la motricité, l'enseignement pour différents groupes d'âge, la psychologie et bien d'autres choses encore. Je suis sûre qu'il y aura encore beaucoup de choses intéressantes, je ne suis qu'en deuxième année d'études.

Quels conseils donnerais-tu aux futurs boursiers?

Je ne peux que recommander cette formation. Bien sûr, cela dépend toujours du parcours de chacun, mais j'avais peu d'expérience de l'approche scientifique en raison de ma passion pour la danse. Cela m'a ouvert l'esprit et je vois des moyens de mettre la théorie en pratique. 

Quand tu regardes en arrière, quelles expériences avec et dans la danse t'ont particulièrement marqué? Quelles ont été pour toi les plus belles expériences de danse?

En danse, ce qui m'a le plus marqué, c'est le fait de surmonter les défis, de ne pas abandonner et d'avoir du plaisir à apprendre. La discipline, la camaraderie, la capacité d'apprendre des mouvements complexes et d'être créatif peuvent être appliqués dans presque tous les domaines de la vie en dehors de la danse. 

Il y a eu beaucoup de belles expériences de danse en cours, sur scène, en tournée, mais ce qui restera finalement pour toujours et qui est pour moi le plus beau, ce sont les amitiés qui en sont nées.

De quoi te nourris-tu, qu'est-ce qui t'inspire dans ton travail?

Les sources d'inspiration sont nombreuses : d'une part, apprendre moi-même de nouvelles choses, d'autre part, me réjouir des progrès des autres et surtout, découvrir sans cesse de nouvelles voies. Après plus de 20 ans, depuis que j'ai pris mon premier cours de tango, je n'ai jamais cessé d'apprendre. 

 

 

Plus d'informations sur Annatina Luck

Vous trouverez ici des informations sur les bourses TVS

Foto: Leon Le Photography

 

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Let's Dance! - Ceci est mon corps

Série documentaire consacrée à la danse sur Arte

La nouvelle série documentaire sur la danse en 6 épisodes d'Arte retrace l'histoire de la danse du début du 20e siècle à nos jours et aborde toutes les formes de danse, du ballet au hip-hop en passant par la danse populaire. Elle donne la parole à des danseurs et chorégraphes du monde entier - la thématique du corps dans la danse est le fil rouge de ces émissions.

"Let's dance!" se penche sur les modèles corporels au-delà de la norme et sur leur acceptation dans la société. Le documentaire se penche sur les idéaux de beauté au 20e siècle du point de vue de la danse. Il montre en outre comment une norme est imposée, remise en question, puis brisée, et comment, en fin de compte, chaque chorégraphie redéfinit le rapport à l'instrument de la danse, le corps.

 

Voir le documentaire en français Let's Dance ! - Ceci est mon corps

 

 

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Contemporary Approaches to Dance Pedagogy - les défis du 21e siècle

Etude bibliographique sur les approches actuelles de la pédagogie de la danse

"La danse est une réponse intellectuelle, physique et sensorielle à l'expérience du monde" - Banon 2010 La pratique pédagogique de la danse a considérablement changé et évolué au cours des dernières décennies.

Alors que dans le modèle de transmission traditionnel, les élèves apprenaient principalement par imitation certains modèles de mouvements et du vocabulaire donnés par un enseignant expérimenté, de nombreux pédagogues de la danse utilisent aujourd'hui un large éventail de stratégies, méthodes et outils d'enseignement pour motiver et enthousiasmer leurs élèves.

Anu Sööt (docteur en philosophie) est maître de conférences à l'université de Tartu en Estonie. Dans cet article, elle partage les conclusions et les résultats d'une étude bibliographique sur les tendances générales de développement et les défis de l'enseignement de la danse contemporaine. Sur la base de la recherche documentaire, sept thèmes principaux ont été identifiés et sont expliqués plus en détail dans l'article :  

  • Le modèle holistique de la pédagogie de la danse
  • L'autorégulation et la réflexion dans l'apprentissage
  • L'approche somatique
  • La danse en tant que forme artistique en relation avec la pédagogie de la danse
  • Les formes de collaboration entre différentes formes d'art
  • Le rôle des nouvelles technologies et des médias de masse dans la pédagogie de la danse
  • L'approche multiculturelle, le genre et la sexualité

 

Lire l'article original en anglais ici

Contemporary Approaches to Dance Pedagogy

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Neurones miroirs et danse contemporaine

Article sur le rôle et la fonction des neurones miroirs

Serena Loprevite est danseuse, chorégraphe, kinésiologue et titulaire d'un master en posturologie clinique de l'Université de Pise. Dans cet article passionnant, qui ne s'adresse pas seulement aux danseurs contemporains, elle aborde les questions de la fonction et du rôle des neurones miroirs dans les processus d'apprentissage et d'observation, ainsi que dans la faculté d'empathie.

Les connaissances acquises ouvrent une nouvelle perspective sur la manière dont les danseurs et les apprentis danseurs entrent en relation avec leur environnement, leurs partenaires de danse et le public.

Les neurones miroirs ont été découverts pour la première fois dans les années 1980 par un groupe de neuroscientifiques de l'université de Parme, dirigé par le professeur Giacomo Rizzolatti. L'équipe de recherche a constaté qu'un phénomène de "miroir" se produisait entre la région motrice et la région perceptive et que cette classe de neurones, appelée "miroir", était activée chez l'homme aussi bien lorsqu'un geste était exécuté que lorsqu'on se contentait d'observer l'exécution du geste.

Cette découverte révèle un nouvel aspect de l'intégration de la perception et de l'action : lorsque les élèves entrent dans la salle, ils enregistrent constamment des informations non verbales. Avant même d'avoir compris les instructions de l'enseignant, l'enfant les imite. Chez les élèves plus mûrs, l'imitation ne concerne pas seulement la séquence de mouvements, mais aussi leur force émotionnelle.

Les neurones miroirs sont donc impliqués dans les processus d'apprentissage et d'observation et jouent un rôle fondamental dans la transmission de l'empathie et la "lecture" des actions dansées.

L'article invite à une réflexion sur différents aspects de l'enseignement de la danse sous des angles nouveaux.

 

Lire l'article complet en italien ici I neuroni specchio e la danza contemporanea

Auteur : Dr. Serena Loprevite 

www.serenaloprevite.com

Rédaction : SID - Scienza In Danza

www.scienzaindanza.com

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DancePodGuest - un podcast autour de la danse

Entretien avec Marianne Kaiser

Marianne Kaiser a consacré sa vie à la danse et au mouvement. Elle est pédagogue de la danse, propriétaire de l'école KAISER TANZSCHULE de Zurich, organisatrice des bals KAISER et membre du jury de l'émission télévisée "Darf ich Bitten". De plus, elle s'occupe depuis de nombreuses années de la méthode Feldenkrais, de la méditation zen, du neurotango, du tai chi et est actuellement en train de développer sa propre méthode de tai chi tango.

 

Dans le premier épisode du podcast DancePodGuest, Marianne Kaiser raconte comment elle est venue à la danse, ce qui l'inspire et la motive dans son travail pédagogique, quels sont les points forts et les écueils qu'elle a rencontrés et comment elle en est venue à développer sa propre méthode de Tai Chi Tango.

Écoutez ici l'interview complète en podcast en allemand DancePodGuest - une interview avec Marianne Kaiser.

 

Teaser

Qu'est-ce qui t'inspire dans ton travail?

Nous, les professionnels de la danse, pouvons ouvrir la voie à des développements chez l'être humain. On procède de manière ludique, mais derrière, il y a la profondeur et la prise de conscience que chaque moment est important et unique. Dans la méditation zen on dit à la fin de la journée: "Soyez toujours attentifs, ne vous laissez jamais aller! Si l'on considère les élèves comme des invités, ils sont une source d'inspiration. Chaque rencontre devient à chaque instant un voyage commun, un voyage de découverte.

Quelles ont été tes plus belles expériences?

Ce qui a toujours été GRAND pour moi, c'est de former de jeunes couples de débutants, au fil des années, cela représente plus de 5000 couples de débutants, environ 5000 jeunes en tout, pour monter sur la scène sociale dans leurs habits de fête et de les laisser partir ensuite.

J'apprécie également de voir un sourire détendu sur le visage des élèves lors de mon premier cours ou alors si je vois des larmes sur un visage lors de mon TAI CHI TANGO.

Quelle est, selon toi, la mission d'un professeur de danse?

Donner du plaisir. L'apprentissage doit être plaisant et indolore. On porte aussi une grande responsabilité. On peut ouvrir des mondes aux gens. La danse doit devenir un moyen de grandir extérieurement et intérieurement.

Comment vois-tu le lien entre l'enseignant et les élèves?

Il y a X années, un professeur de danse allemand a dit lors d'un congrès : "Aime tes élèves". C'est beau quand on rayonne vraiment de cela !

D'un point de vue didactique et pédagogique, il faut toujours se demander s'il n'y aurait pas de meilleures méthodes. Il ne faut jamais être trop sûr de sa propre didactique et de sa pédagogie.

Qu'est-ce qui est important pour toi quand tu donnes un feedback?

Féliciter, féliciter et motiver très fort en disant que l'on pourrait faire les choses "encore un peu différemment".

Qu'as-tu appris toi-même grâce à ton activité pédagogique?

Moshe Feldenkrais m'a appris à apprendre. J'essaie toujours de le faire par le biais de mes élèves et en leur accordant la meilleure attention possible.

Qu'est-ce qui te fascine dans le style de danse que tu enseignes? 

Actuellement, je développe mon TAI CHI TANGO. Je cherchais depuis longtemps une forme de méditation forte dans la danse. Ma forme de TAI CHI a été développée par un danseur. Son esprit et ma propre Son esprit et ma propre sensibilité à la danse me guident.

Des mots de sagesse?

De sagesse? Pour l'amour du ciel. Non, la danse n'est pas la sérénité, mais la joie de vivre spontanée! Être sans "words", sans dogmes et sans idées préconçues - en être libéré!

 

Vous trouverez de plus amples informations sur www.kaisertanz.ch

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connectivedance - Fascias & danse

Entretien avec Lisa Lareida

Lisa Lareida est danseuse, chorégraphe, pédagogue de la danse et neuro-orthopédiste. Elle a récemment terminé son master à la ZHdK de Zurich dans le domaine suivant : Teaching and Coaching Dance Professionals. Elle s'est penchée dans son travail de fin d'études sur le lien entre les fascias et la danse. Dans l'interview de TAS, elle parle du principe de connectivedance et de la manière dont la connaissance des fascias peut enrichir l'enseignement de la danse.

 

Vous êtes créatrice de danse, chorégraphe et enseignante de danse. Comment es-tu venue à la danse? Qu'est-ce qui te fascine dans la danse et le mouvement?

Enfant déjà, je bougeais beaucoup et je faisais beaucoup de sport. Dès qu'il y avait de la musique, je dansais et chantais. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours suivi cette impulsion intérieure, qui est pour moi l'une des choses les plus naturelles au monde. La particularité de la danse est la combinaison de mouvements variés et de musicalité. Je n'ai trouvé cette infinie diversité nulle part ailleurs que dans la danse. Le mouvement est un (mon) élixir de vie, mon équilibre et me permet de me sentir moi-même, en me procurant de la joie et en me reliant aux autres. 

Outre la danse, vous êtes également orthopédiste de formation et titulaire d'un master en neuro-orthopédie. Comment votre parcours médical a-t-il influencé votre approche de la danse et du mouvement? Y a-t-il des liens entre les deux?

La danse, tout comme mon goût pour l'artisanat, fait partie de moi depuis ma plus tendre enfance. J'ai réalisé très tôt que le temps passé sur les bancs d'école prendrait fin pour moi après les neuf années obligatoires et j'ai décidé de faire un apprentissage d'orthopédiste. Pendant cet apprentissage, j'ai découvert un autre domaine d'intérêt qui m'accompagne depuis toujours et qui a marqué mon parcours. Mon travail d'orthopédiste m'a permis de développer ma compréhension du corps humain dans le domaine médical et de l'élargir pendant ma formation de master en neuro-orthopédie. Parallèlement, mon travail m'a permis de laisser libre cours à ma créativité manuelle et de travailler avec des personnes en tenant compte de leur individualité. Parallèlement, j'ai continué à me consacrer intensivement à la danse. Je pense que c'est la combinaison de tous ces domaines qui a durablement marqué mon intérêt pour une approche globale du mouvement.

Quelle est l'attitude qui sous-tend votre travail de pédagogie de la danse?

La durabilité, et ce à plusieurs niveaux. En tant que danseuse, je suis soumise à une certaine pression de créativité. La créativité est quelque chose qui ne peut pas être forcée, mais qui naît. J'ai remarqué que je tenais beaucoup à un échange d'égal à égal avec mes élèves. Ils ne sont pas les seuls à apprendre quelque chose de moi, non, j'apprends beaucoup d'eux. J'aime les questions, les difficultés et les processus qui surgissent au cours d'une leçon. Ils éveillent ma curiosité et suscitent ainsi la créativité de manière naturelle. Le mouvement en soi est également essentiel pour moi. Je réfléchis beaucoup à la manière, au lieu et au moment où un mouvement peut être utile en classe. Chaque personne a un rapport individuel au mouvement et les mouvements ont des effets différents sur les différents corps. Je suis fascinée par la découverte de ce qui se passe exactement dans le corps et par l'effet d'un mouvement sur un organisme, une humeur et, dans l'ensemble, sur le ressenti corporel. Mon parcours professionnel me fournit les données pédagogiques et chorégraphiques ainsi que les connaissances médicales. Ainsi, mes expériences s'entremêlent pour former une approche globale et une méthode d'enseignement qui me permettent de danser et d'apprendre durablement avec mes élèves. 

Vous avez récemment terminé votre Master Teaching and Coaching Dance Professionals à la ZHdK de Zurich et vous avez consacré votre travail de fin d'études au lien entre les fascias et la danse. Ce thème semble être actuellement sur toutes les lèvres, mais il s'agit encore d'un domaine de recherche relativement récent, notamment en ce qui concerne la danse. Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à ce sujet?

A l'âge de vingt ans, je me suis beaucoup intéressée à la posture et aux déséquilibres musculaires du corps. Suite à ma scoliose, j'ai découvert la thérapie Rolfing, qui travaille depuis longtemps sur les fascias. La première fois que j'ai suivi une thérapie, j'ai eu l'impression que mon corps était équilibré. À partir de ce moment, j'ai pris conscience de l'immense importance des fascias. Au cours des années suivantes, j'ai réalisé à quel point la danse, dans sa diversité de mouvements, de processus de perception et d'adaptation, était efficace pour les fascias. Je me suis intéressée à la qualité du mouvement, car elle détermine l'effet sur les fascias et le corps. Quel mouvement agit comment et pourquoi ? Comment la danse peut-elle à la fois renforcer, équilibrer et nourrir le corps, même à haute intensité ? C'est à travers le prisme de mon parcours interdisciplinaire et en me concentrant sur les structures fasciales que j'affine depuis ma compréhension de la danse. En ce sens, ce sont les fascias qui m'ont permis de voir comment mes différents domaines d'intérêt pouvaient être mis en relation.   

Comment cela a-t-il influencé votre perception du corps et comment s'est-il répercuté sur votre travail pédagogique?

Chaque corps a des besoins individuels. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Dans ce sens, je considère qu'il est de ma responsabilité d'offrir à mes élèves une multitude de possibilités de découvrir leur propre chemin afin d'expérimenter la qualité d'un mouvement. C'est pourquoi je travaille moins sur la forme et plus sur l'intention d'un mouvement. Cette approche m'ouvre également une multitude de possibilités dont l'exploration éveille mon intérêt. Pour moi, la beauté de la danse ne consiste pas à forcer l'individualité dans une forme, mais à trouver une forme à partir de son propre corps et de sa qualité. J'intègre cette attitude dans mon enseignement physiquement intensif en créant, outre des exercices et des séquences, des improvisations ainsi que des moments de recherche de mouvements. Ceux-ci permettent de rechercher l'origine de la qualité du mouvement. 

Ceux qui pratiquent la danse avec moi depuis longtemps comprennent avec le temps que ce sont précisément ces phases de l'enseignement qui offrent la possibilité d'atteindre l'essence du mouvement. La recherche caractérise également mon concept d'enseignement, qui ne trouvera donc jamais de forme définitive. J'essaie toujours de trouver de nouvelles manières de rendre quelque chose tangible, ce qui permet de l'incarner. Ce qui est bien, car cela reste un défi pour moi et je continue à me développer.

Pouvez-vous nous expliquer ce que l'on entend par connectivedance et quel rôle ce concept joue dans votre enseignement et dans votre travail artistique et pédagogique?

J'ai récemment créé connectivedance comme un lieu d'échange. Mon souhait est de créer un lien entre les professeurs de danse qui s'intéressent aussi à la longévité de la danse. De plus, connectivedance doit offrir un espace pour les mondes de mouvement individuels des différents styles de danse, en leur permettant de s'unir en un champ d'apprentissage global. 

Mon projet, réalisé dans le cadre de la formation de master, offre la possibilité de développer constamment l'enseignement. J'ai créé une méthode qui ne constitue pas une unité d'enseignement séparée, mais qui peut être intégrée de manière ludique dans tous les éléments d'un cours et qui offre ainsi un grand espace à la créativité. De cette manière, les pédagogues génèrent de manière ludique de nouveaux matériaux et des impulsions pour leur enseignement. De plus, cette méthode ouvre des champs chorégraphiques intéressants. 

Sous quelle forme les résultats de votre travail de recherche peuvent-ils enrichir l'enseignement de la danse?

Je pense que mes connaissances et celles de ceux qui effectuent des recherches dans un domaine similaire peuvent donner à la danse une toute nouvelle place dans notre société. Si les outils développés de manière interdisciplinaire sont appliqués, cela peut rendre l'enseignement plus varié, inspirer les professeurs de danse de manière créative et générer de nouveaux mouvements ; en d'autres termes, rendre l'enseignement de la danse dans la continuité, à petite et à grande échelle. Comme l'objectif premier n'est plus la forme et la perfection, la danse devient plus accessible et pourrait même être ancrée de manière profitable dans le quotidien de la société en raison de ses effets bénéfiques sur la santé. Un changement de paradigme qui reflète et développe les traditions qui se sont formées sur plusieurs générations dans un contexte médical, scientifique et artistique.

Dans le cadre de votre travail de fin d'études, vous avez travaillé sur un jeu de cartes qui peut être utilisé comme source d'inspiration dans les cours de danse. Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet?

J'aimerais publier le plus rapidement possible mon jeu "fascia dance game", que j'ai développé sous le label connectivedance dans le cadre de mon travail de master. Le jeu contient 25 cartes qui abordent la danse sous l'angle des fascias et fournissent des pistes d'enseignement. J'ai délibérément choisi la forme du jeu, car je souhaite laisser aux joueurs la liberté d'expérimenter et de créer avec les cartes, conformément à mon approche durable.

 

Pour toute question ou information : [email protected]

Site web www.lisalareida.ch

Vidéo Processus de création du jeu  

Relecture Interview : Sarah Elena Liechti

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Les émotions dans la danse-thérapie

Entretien avec Brigitte Züger Thérapeute intégrative en danse et mouvement FPI, art-thérapeute en thérapie par le mouvement et la danse (ED)

Brigitte Züger est art-thérapeute/thérapie par le mouvement et la danse (ED) et thérapeute intégrative par la danse et le mouvement FPI. Elle est membre de l'International Dance Council CID-UNESCO, de l'association mondiale IACEAT et de plusieurs associations professionnelles en Suisse et à l'étranger. Elle exerce dans son propre cabinet à Bâle et est chargée de cours à la FHNW. En 2020, elle a fondé l'institut ZOE SCHOOL FOR DANCE MOVEMENT THERAPY, institut qu'elle dirige également. L'institut forme des danse-thérapeutes à un niveau académique et les conduit à l'examen professionnel fédéral supérieur d'art-thérapie/thérapie par le mouvement et la danse. Dans cette interview pour TAS,, elle parle de la danse-thérapie et du rôle que jouent les émotions dans notre vie, dans le mouvement et dans les processus d'apprentissage et d'enseignement.

 

Vous êtes thérapeute de la danse et du mouvement et vous vous êtes intéressée à diverses méthodes corporelles et de mouvement au cours de votre vie. Qu'est-ce qui vous fascine dans la danse et dans le travail corporel et thérapeutique par le mouvement ?

J'aimerais tout d'abord expliquer comment nous, les danseurs-thérapeutes, définissons la danse : La danse est un mouvement ressenti qui trouve sa dynamique dans les émotions et dans une attitude intérieure.

Je suis fascinée par le fait que chaque personne s'exprime différemment, bien que nous ayons tous la même structure corporelle. Ce qui m'intéresse dans le travail thérapeutique, c'est que, d'une part, la personne qui bouge fait l'expérience, avec le temps, que son corps en mouvement révèle des idées et des connaissances de plus en plus profondes et que, d'autre part, la personne qui bouge remarque très vite ce qui lui fait du bien et ce qui ne lui en fait pas. Je suis fascinée par le fait d'accompagner les gens dans cette démarche : de quelles instructions et d'expérience quelqu'un a-t-il besoin pour que ce processus se mette en route ? Mes évaluations et interventions en matière de mouvement spécifiques à la danse-thérapie me servent de lignes directrices. Comme ce processus est unique et très individuel pour chaque personne, il me faut beaucoup de présence, de connaissances et d'intuition. Ma longue expérience m'est bien sûr aussi très utile... Ce mélange me fascine énormément et le processus thérapeutique me réussit lorsque je m'engage véritablement avec mon interlocuteur. Si j'y parviens, il en résulte quelque chose de nouveau, d'imprévu, d'impressionnant, d'inattendu.

Qu'est-ce que la danse-thérapie ?

Il existe une définition de l'European Association for Dance Movement Therapy (EADMT) qui me correspond et me plaît :

La danse-thérapie est l'utilisation thérapeutique du mouvement pour favoriser l'intégration émotionnelle, cognitive, physique, spirituelle et sociale de l'individu. La danse en tant que mouvement corporel, expression créative et communication est au cœur de la danse-thérapie. Partant du fait que l'esprit, le corps, l'état émotionnel et les interactions sociales sont liés, le mouvement corporel devient le moyen d'évaluer la situation ou l'événement, mais aussi le point de départ de l'intervention en danse-thérapie.

Qu'est-ce qui vous a poussée à consacrer votre vie à la danse et à la danse-thérapie ? Comment êtes-vous venue à la danse ?

À l'âge de 18 ans, j'ai réalisé que je ne pourrais devenir un être humain que si j'étais davantage connectée à mon corps. Je suis donc devenue professeur de gymnastique, car le mouvement gracieux me fascinait beaucoup. Au cours de cette formation, j'ai été en contact avec la danse moderne, ce qui m'a permis de devenir expressive et pleine de vitalité. J'ai éprouvé un sentiment de profonde satisfaction qui ne peut être exprimé par des mots : une vitalité vécue dans toutes ses variations et dépassant les limites de mon corps ainsi qu’un appel et un écho dans tout l'univers. Cela m'a donné un sentiment satisfaisant de connexion et d'élévation. Après mes études de danse à New York, il était clair pour moi que je ne voulais pas en premier lieu transmettre des "pas de danse", mais le sentiment corporel vital que l'on peut ressentir à travers la danse, dans toute son expression. Je n'y suis parvenue que lorsque j'ai réalisé que "l'âme doit danser elle aussi". 

Quelle est l'attitude fondamentale qui sous-tend votre travail thérapeutique, pédagogique et artistique ?

Une attitude fondamentalement humaniste. J'en suis reconnaissante. Chaque personne est unique et est considérée comme un individu dont le corps, l'esprit et l'âme sont entremêlés et s'influencent mutuellement. Le potentiel créatif de chaque personne est reconnu, saisi, apprécié et soutenu. La capacité d'accorder les mêmes droits aux autres et de tenir un discours à ce sujet est reconnue à l'individu et attendue de lui.

La vision humaniste considère que l'être humain est intégré dans un environnement écologique et social avec lequel il peut entrer en résonance. Il a le droit à la liberté ainsi que la légitimité et la responsabilité de l'autodétermination. Cette vision de l'être humain met en avant l'interaction entre les processus internes et la résonance avec les conditions extérieures. C'est pourquoi nous considérons l'être humain comme un être holistique.

Cette année, le thème de la danse et des émotions nous accompagne. Pouvez-vous nous dire, du point de vue de la danse-thérapie, ce que sont les émotions, quelle est leur fonction dans notre vie et quel rôle elles jouent dans la danse-thérapie ?

Les émotions sont ce que l'on appelle des "markers". Elles nous indiquent comment nous nous sentons et nous informent sur la manière dont nous devrions nous comporter : La peur nous indique que nous devons être prudents. La joie nous indique que nous sommes dans une situation favorable avec toutes les circonstances qui nous entourent. La colère est la force qui nous permet de reprendre notre propre espace, etc.

Le mot émotion n'est pas très éloigné du mot motion. En effet, Antonio Damasio nous rapporte que toute émotion est aussi une modification du tonus musculaire. Il entend aussi dire que le corps, ou le mouvement, et les émotions sont en fait un seul et même processus, car il dit également que chaque modification d'une émotion est aussi une modification du tonus musculaire ou inversement. Ainsi, dans danse-thérapie, nous nous déplaçons constamment entre l'expérience (du mouvement, des émotions, de l'humeur, des images intérieures) et le mouvement actif. C'est ainsi que sont générées des connaissances qui vivaient jusque-là dans l'inconscient. 

J'observe que les personnes qui négligent leurs émotions ont dans une large mesure des corps inexpressifs et que les personnes qui retiennent leurs émotions ont plutôt des corps tendus. Cela peut être traité par le processus décrit ci-dessus.

Du point de vue de la danse-thérapie, comment vois-tu la relation entre le corps et le psychisme ?

Il faudrait d'abord définir ce qu'est le psychisme. Supposons que le psychisme soit l'ensemble des sentiments, des sensations et des pensées (résultant des sentiments et des sensations). Dans ce cas, le corps est le médiateur de ces fonctions. En ce sens, le corps est un exécutant et crée également la communication et donc, par conséquent, les relations avec les choses et les personnes dans notre environnement.

Nous avons appris à exprimer nos émotions dans l'espace numérique par des emojis. Comment perçois-tu le rapport des gens aux émotions dans ton travail thérapeutique ? 

J'adore les emojis, ils donnent aux mots la "bonne couleur" et l'indication de l'émotion de la personne qui les envoie. Ils contribuent donc à une communication claire, car l'émotion qui se perd dans les phrases courtes est alors communiquée par l'emoji.  

Quelle gestion des émotions et de son propre corps souhaiteriez-vous voir dans notre société ? Où voyez-vous un potentiel de développement à cet égard ?

Je souhaiterais que l'on sache davantage que nos émotions sont directement liées à notre mouvement : Nous disons d'ailleurs que nous sommes "émus" lorsque quelque chose nous touche émotionnellement. C'est vrai, car comme nous l'avons déjà mentionné, selon Antonio Damasio, chaque émotion s'accompagne d'une modification du tonus musculaire.

Nous ne parlons plus d'émotions négatives, mais nous faisons la distinction entre les émotions plutôt agréables, plutôt désagréables ou exigeantes. En physique, négatif signifie "qui ne s'écoule plus". C'est logique, car nous avons tendance à retenir les émotions désagréables, voire à les réprimer, ce que nous faisons avec nos muscles. Le hic, c'est que les émotions fluides changent très rapidement, ce qui signifie que les émotions bloquées ne peuvent pas changer, ce que nous ne voulons justement pas. Il ne faut pas non plus oublier que lorsque nous bloquons les émotions, nous nous bloquons également nous-mêmes, notre conscience, nos impressions, notre expression vitale et, dans le pire des cas, nos organes. C'est comme si nous étions gelés. Le développement dans notre culture devrait être axé sur l'expression authentique des émotions.

Quelle est l'influence des émotions sur les processus d'apprentissage et d'enseignement et qu'est-ce que cela signifie pour notre activité de pédagogie de la danse ?

Les émotions vécues nous rendent perméables et nous ouvrent, nous et notre perception. Nous devenons curieux, ce qui est la base la plus importante du processus d'apprentissage. Dès que nous sommes dépassés, le stress et la tension apparaissent. Dans les situations de stress, le corps se met en danger, la réduction du danger ou toute la force physique et psychique du corps est utilisée pour éliminer ou surmonter le danger. La curiosité et l'ouverture d'esprit disparaissent, le processus d'apprentissage est bloqué. Pour la pédagogie, cela signifie par conséquent la nécessité d'un environnement d'apprentissage confiant et d'un espace et d'un temps d'exploration. En ce qui concerne les pédagogues de la danse, j'aimerais qu'ils sachent qu'une émotion est aussi une modification du tonus musculaire, donc un mouvement, et qu'ils enseignent aussi avec cette conscience. 

De quoi vous nourrissez-vous ? Qu'est-ce qui vous inspire dans votre activité ?

Ce qui m'inspire, c'est le courage qu’ont mes clients de se connecter en permanence à leurs émotions cachées, retenues ou encore inconnues. De plus, je m'émerveille de l'émergence de connaissances impressionnantes pour le processus de croissance personnelle, lorsque les gens peuvent (re)laisser circuler leurs émotions et leur mouvement. C'est aussi de la vitalité pure et de la joie de vivre.

Comment votre confrontation avec la danse-thérapie et différentes techniques corporelles a-t-elle influencé votre vie et votre activité pédagogique au fil des ans ? Qu'as-tu appris ?

J'ai appris que le corps est à la base d'une intelligence infinie et très impressionnante : la clé est la conscience du corps, de ses structures, des os aux cellules en passant par les organes, et bien sûr toute la richesse infinie du mouvement. 

En vous basant sur votre riche expérience, quels conseils donneriez-vous aux professeurs de danse ?

Transmettre aux élèves la curiosité, la soif de découverte et l'intelligence du corps. 

 

Plus d'informations www.zoe-tanz.ch

Lire l'article de blog en allemand Les émotions ? Les émotions dans la thérapie par la danse

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Beyond steps: The need for pedagogical knowledge in dance

Article sur le besoin de connaissances pédagogiques en danse

Edward C. Warburton est chercheur dans le domaine de la danse et professeur à la University of California. Dans cet article fascinant, il examine différents facteurs qui influencent la qualité de l'enseignement de la danse.

Il souligne l'importance de connaissances pédagogiques approfondies, par opposition aux connaissances purement contextuelles et de la familiarité avec la matière à enseigner. Une pratique efficace et durable de l'enseignement ne doit donc pas seulement tenir compte de QUOI et QUAND on enseigne, mais aussi de COMMENT on enseigne ces contenus. L'enseignement pour la compréhension - learning for understanding - joue également un rôle important, ce qui, pour Warburton, est totalement différent de l'entraînement pour le rappel des étapes et des routines. Cela implique également de remettre en question et de réfléchir à ses propres schémas de pensée, ses convictions personnelles et ses hypothèses de base concernant la danse et son enseignement.

Warburton avance que dans les cercles de la pédagogie de la danse, il existe encore peu d'idées uniformes sur ce qui fait un bon pédagogue. Les décisions concernant la qualité des enseignants sont toujours prises de manière ad hoc et souvent basées sur l'expérience de la danse et la réputation professionnelle. Mais tous les danseurs et danseuses célèbres ne savent pas automatiquement comment enseigner. C'est pourquoi il est d'autant plus important, à ses yeux, d'enseigner aux jeunes danseurs que la pédagogie, tout comme la chorégraphie, est un métier qui s'apprend et se travaille.

 

Lire l'article original en anglais : Beyond Steps: The need for pedagogical knowledge in dance

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DanceAbility

Une méthode de danse pour tous : Interview au sujet de DanceAbility avec Manuela Runge et Jeanine Elsener

DanceAbility est une méthode de danse inclusive pour toutes et tous. Chaque personne doit pouvoir y participer, indépendamment de ses conditions physiques, mentales ou culturelles, qu'il s'agisse de débutants ou de danseurs professionnels. La méthode se base sur les fondements de la danse contemporaine et de l'improvisation, en particulier du contact improvisation, et a été développée par l'Américain Alito Alessi.


"Nous voyons toujours ce qui va et pas ce qui ne va pas".

Manuela Runge est cofondatrice de l'association TANZflug, directrice de Theater&Schule - médiation artistique au Schauspielhaus de Zurich. Elle travaille depuis de nombreuses années en tant que créatrice de théâtre et de danse avec divers groupes et s'engage activement pour l'art et la culture pour tous et avec tous.

Jeanine Elsener est danseuse et pédagogue de mouvement. Elle enseigne pour différentes institutions, donne ses propres cours de mouvement et réalise également divers projets artistiques. Ces dernières années, elle s'est concentrée sur l'improvisation en danse ainsi que sur la danse inclusive. Avec sa formation de DanceAbility Teacher, elle a pu approfondir ce travail et s'engage à transmettre et à diffuser cette méthode de danse.


Comment avez-vous découvert DanceAbility pour la première fois ?


Manuela : J'ai beaucoup travaillé avec des enfants et des adolescents dans un contexte de pédagogie théâtrale et j'ai remarqué que je pouvais très bien échanger avec les jeunes par le biais du mouvement et de l'improvisation. Pendant ma formation de pédagogue en danse, j'ai participé pour la première fois à des cours de DanceAbility, puis je suis allée à Vienne, où il y a une grande communauté DanceAbility. Dans le cadre du festival de danse ImPulsTanz, j'ai fait la connaissance d'Alito Alessi, qui y enseignait. Cela m'a beaucoup émue et en apprenant toujours plus sur la culture, le travail et l'attitude inclusive, j'ai remarqué que c'était exactement ce que je recherchais dans mon travail et l'année suivante, j'ai suivi le cours de formation de professeur.

Jeanine : Dans mon cas, j'ai eu la possibilité de réaliser un projet de danse inclusive et je me suis donc penchée de manière approfondie sur ce thème. J'ai fait des recherches pour savoir qui avait déjà fait cela. Et c'est ainsi que j'ai participé à un atelier DanceAbility chez Manuela au Tanzhaus de Zurich. Cela m'a enthousiasmé et j'ai intégré cette expérience dans mes projets et j'ai réalisé que je voulais en savoir plus. C'est ainsi que je me suis rendue à Vienne. Il était important pour moi de rencontrer Alessi en personne et de recevoir toute la philosophie qui se cache là-derrière, de la part de celui qui a développé la méthode.


Vous travaillez tous les deux dans d'autres domaines. Dans quelle mesure vos expériences et la confrontation avec DanceAbility ont-elles influencé votre travail pédagogique et artistique en général ?

Jeanine : Cela m'a surtout appris la patience. Qu'il faut vraiment laisser chaque personne travailler, apprendre et bouger à son propre rythme. Et dans le domaine artistique, de partir de l'improvisation et de travailler avec ce qui est là, avec ce qui nous est donné. Et aussi que l'on prenne chaque personne simplement comme elle est, car alors de cette manière nous apprenons tous et c'est ce qui est beau.

Manuela : Oui, je peux le souligner. Même dans mon travail avec les jeunes, je réfléchis davantage à la manière dont je dirige les choses. Comment est-ce que je parle aux jeunes ? Ou comment est-ce que je parle dans une fonction de direction ? Comment puis-je faire en sorte que tous se sentent concernés ? Bien sûr, cela ne réussit pas toujours. Et cela a certainement aussi une influence sur le fait que je me préoccupe beaucoup plus de la société. Qui a accès au travail artistique et qui n'y a pas accès ? Et pourquoi est-ce ainsi ? Et ce sont des questions importantes quand on est dans la situation privilégiée de pouvoir diriger.


Quels ont été vos meilleurs moments ou expériences et qu'est-ce qui vous inspire dans votre travail ?

Jeanine : Il y a beaucoup de moments, mais pour moi, ce sont surtout les rencontres faites dans le cadre de la danse. En tant que participante, de vivre ce fort sentiment d'appartenance au groupe, mais aussi en tant qu'enseignante, lorsque le feed-back montre que les gens se sentent mieux qu'avant, qu'ils ont vécu une expérience commune ou qu'ils ont pu retirer une expérience d’un workshop.

Manuela : Pour moi, c'est ce sentiment de liberté en tant que participante, de savoir que je suis bien comme je suis. Je ne dois rien montrer ici ou faire quelque chose dont je sens peut-être que je ne suis pas capable. Il y a une grande ouverture d'esprit qui me touche toujours et aussi la confiance qui s'installe très vite entre les danseuses et danseurs. Et le fait que l'on se rapproche si vite, sans mots, uniquement par le corps et le langage corporel. Et c'est tout simplement beau.


Vous l'avez déjà mentionné tout à l'heure, DanceAbility en tant que méthode de danse est basée sur l'improvisation. Comment décririez-vous la différence entre une leçon de DanceAbility et une leçon d'improvisation "traditionnelle" ? Y a-t-il vraiment une différence ?

Jeanine : Un point important est que tout le monde reçoit les mêmes informations et instructions, indépendamment des conditions individuelles. Cela crée une base commune qui permet à tous de participer. Nous voyons toujours ce qui est possible et non ce qui ne l'est pas.

Manuela : Oui, exactement, considérer la diversité comme une valeur ajoutée et non comme "Oh, qu'est-ce que je fais maintenant ? Il y a quelqu'un qui ne sait peut-être pas faire ceci ou cela", mais de voir ce que cette personne sait faire. Que peuvent faire les personnes présentes dans la pièce ? Et comment pouvons-nous voir cela comme une plus-value artistique et le découvrir et l'explorer ensemble ? Je ne veux pas remettre en question ce point dans un atelier d'improvisation traditionnel, mais c'est un point très important pour nous.


Que peuvent retirer les professeurs de danse d'un atelier DanceAbility pour leur propre activité d'enseignement ?

Jeanine : Je pense que le travail avec l'improvisation est un enrichissement précieux pour l'enseignement de la danse. Il s'agit d'offrir aux participants des moments où ils peuvent être eux-mêmes et se mouvoir à partir de leurs propres sensations, suivre leur intuition et laisser libre cours à leur créativité.


Avez-vous des objectifs ou des souhaits pour l'avenir ? Ou quelques derniers mots que vous aimeriez nous donner pour la suite ?

Jeanine : Mon souhait est de pouvoir créer une approche accessible à tous. Que tous ceux qui veulent danser aient la possibilité d'aller dans un endroit où ils peuvent danser. Et mon souhait personnel dans la période actuelle est aussi que nous puissions à nouveau nous rapprocher les uns des autres, vivre la danse et partager la joie.

Manuela : Je souhaite que la danse et la culture deviennent plus accessibles et plus diversifiées, que ce soit sur scène, dans les salles de spectacles ou dans les postes à responsabilité. Et je souhaite que les personnes et les institutions qui ont le privilège de rendre cela possible s'y intéressent aussi, s'informent, rencontrent des personnes qui possèdent une expertise en la matière et tentent de créer dans ce domaine des voies d'accès. DanceAbility est la méthode que nous utilisons et avec laquelle nous nous amusons, mais il existe de nombreuses autres possibilités de travailler de manière inclusive.


Commentaire final - "nothing about us, without us"

Manuela : Il est important pour moi de dire que nous sommes trois femmes, sans handicap visible, à parler du travail inclusif. Je suis très favorable à l'affirmation "rien sur nous, sans nous" - et c'est pourquoi nous avons essayé d'inviter Corina Arbenz, une artiste sourde qui nous soutient et nous assiste dans les ateliers DanceAbility. Malheureusement, elle n'a pas trouvé d'interprète. Cela met à nouveau en évidence les obstacles. Dans notre société, c'est malheureusement encore ainsi : je bénéficie de plus d'accès en tant que personne privilégiée, blanche et non handicapée et les structures sont orientées vers moi.

Vous pouvez écouter l'interview en allemand en podcast en cliquant sur le lien suivant : DanceAbility

Pour plus d'informations :

www.tanzflug.ch
www.danceability.de

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Da tanzt der Bär, partie 2

Suite de l'entretien avec Tamara Gassner : Danser, c'est comme faire de la musique - il suffit de le faire !

L'aide pédagogique de Tamara a passé le test pratique. Dans l'interview, elle partage ses expériences avec le matériel pédagogique et nous approfondissons les possibilités et les limites de l'inclusion de la danse dans les écoles maternelles.

Danser, c'est comme faire de la musique - il suffit de le faire ! Cette phrase illustre l'introduction de votre page dance4school.ch. Comment comprendre cette phrase ? Qu'est-ce qui vous motive à faire ce que vous faites ?

De nombreux enseignants pensent immédiatement à une chorégraphie ou à un spectacle lorsqu'ils pensent à la danse. En d'autres termes, ils pensent déjà au produit final. Il faut donc beaucoup de courage pour s'aventurer sur ce terrain. Avec la musique, c'est différent. Tout le monde sait déjà que c'est facile. Nous chantons tous sous la douche, en conduisant ou nous nous mettons à jouer du tambour dès que nous mettons la main sur un tambourin. La danse peut aussi se faire facilement - bien sûr, mieux vaut ne pas conduire ; ))

Votre support pédagogique "da tanzt der bär" a été testé en pratique au printemps. Les réactions sont très positives...
...le matériel pédagogique permet une conception des séquences de danse adaptée à l'âge.
...le matériel pédagogique incite à donner à la danse une place prépondérante dans la vie quotidienne de l’école enfantine et de l'école primaire.


Quels objectifs du plan d'études 21 couvrez-vous avec votre matériel pédagogique ?

Le matériel pédagogique est adapté au plan d’études 21 et couvre les objectifs de la musique et de la danse. Il s'agit d'objectifs dans les domaines de la perception du corps, de la performance et du design, de la danse, de l'entraînement sensori-moteur, de l'expression corporelle à la musique, de l'adaptation du mouvement à la musique. Les objectifs formulés avec précision peuvent être consultés sur Lehrplan21.ch.


Comment décririez-vous votre approche pédagogique ?

Il faut mettre l'expérimentation et l'invention au premier plan. Promouvoir la créativité dans le but de trouver de nouvelles solutions et de développer la personnalité. Mais pour que les enfants soient créatifs, ils ont besoin d'incitations et d'un soutien adéquat. Un support pédagogique donne aux enseignants le soutien nécessaire pour encourager les enfants.


À votre avis, quelle est la grande différence entre le principe du "show and tell" et l'approche pédagogique que vous avez choisie ?

Pour de nombreux enseignants, enseigner la danse signifie qu'ils doivent ou devraient répéter une danse, puis l'enseigner aux enfants. De nombreux supports pédagogiques fonctionnent de cette manière. Il y a une description de la façon dont les mouvements doivent être exécutés et la musique qui va avec. Dans le matériel pédagogique "Da tanzt der Bär", les enfants apprennent les bases de la danse et du mouvement et sont ensuite autorisés à faire preuve de créativité. A l'aide de chaque carte d'animal, on exécute un modèle et la forme du mouvement. Ce processus permet de promouvoir d'importantes compétences en matière de mouvement. Le dicton, ainsi que les mots, servent ensuite à l'enseignant pour inciter les enfants à des processus créatifs.

J'ai choisi cette approche pédagogique car elle correspond parfaitement au groupe cible. Les enfants de l’école enfantine et de l'école primaire sont encore très peu conscients d'eux-mêmes, ont beaucoup d'idées personnelles et aiment les tâches créatives. Leur temps de compréhension est court et ne peuvent pas se concentrer longtemps. Les unités de mouvement courtes qui peuvent être utilisées de manière flexible sont tout à fait appropriées.

 

"J'ai été étonnée de voir combien de temps les enfants peuvent s’attarder sur des mouvements individuels. Ils sautillent, roulent, sautent, courent, tournent avec une incroyable résistance au rythme de la musique." Aline, enseignante d’école enfantine

 

Les recherches actuelles sur le cerveau soulignent depuis un certain temps qu'il serait bénéfique pour le développement des enfants de faire fructifier leurs ressources individuelles au lieu d'enseigner des compétences. Votre approche semble avoir une touche révolutionnaire à cet égard. J'ai raison ? Quelle est votre position en tant qu'enseignante sur cette hypothèse ?

En tant que professeur de théâtre et de danse, je travaille depuis longtemps avec cette approche. Lorsque vous dirigez une équipe, il est important de savoir qui utiliser où et comment. Il existe un magnifique livre pour enfants qui correspond merveilleusement à ce thème : "Quand la chèvre apprend à nager" de Nele Moost et Pieter Kunstreich. Un livre sur des animaux qui sont censés apprendre une nouvelle "compétence". Il illustre magnifiquement comment, en plus du singe, le moniteur d'escalade, et du pingouin, le moniteur de natation, le hibou doit également renoncer à son rôle de moniteur de vol lorsqu'il veut apprendre à l'éléphant à voler. Chaque animal a sa faculté bien particulière. Il faut encourager un singe à grimper et un canard à nager et à plonger.

Le développement des ressources individuelles me semble également très souhaitable pour les enfants. Cependant, il s'agit toujours d'un grand défi à relever et à soutenir spécifiquement chaque individu. La planification, l'organisation et la structure des cours deviennent également plus complexes, car il n'y a pas que des éléphants ou que des chèvres dans une classe...


Vous avez choisi des animaux pour faire avancer le processus créatif. Pourquoi ?

Les enfants ont besoin de connaissances préalables pour devenir créatifs. Les animaux éveillent déjà des associations et des images de choses vues ou vécues chez les jeunes enfants. Les animaux sont idéaux pour rendre tangibles toutes les formes ainsi que les modèles de mouvement. Chaque animal a sa propre particularité ou caractéristique. L'ours, par exemple, favorise les schémas de mouvement homolatéraux (moitié droite et gauche du corps), l'équilibre et la marche rythmique. Et lorsqu'il doit aussi attraper des poissons, les enfants peuvent entraîner leurs capacités de réaction et leur coordination.

Les enfants agités ou ceux qui " sortent du lot " peuvent développer tout leur potentiel en mouvement libre et sont perçus positivement par le groupe. C'est le retour qu'un enseignant d’école enfantine vous a donné pendant la phase de test. La danse créative pour enfants pourrait-elle devenir un moyen sérieux d'inclusion ? 

La danse met en valeur les "nouvelles" capacités des enfants. Le corps et sa perception sont au premier plan. Je remarque encore et encore que dans la danse, d'autres enfants que ceux d’habitude deviennent soudainement des "leaders". C'est très agréable à observer. La danse crée des liens et rend les gens heureux ! Lorsque nous dansons, le cerveau libère des hormones du bonheur. Cela peut vraiment souder une classe ou un groupe.


Des études scientifiques suggèrent que les enfants souffrant de troubles du développement présentent souvent des problèmes dans leur manière de bouger. Pouvez-vous nous parler d'expériences qui permettent une conclusion inverse ?

La recherche sur le cerveau fait de grands progrès. Nous savons que le mouvement est le moteur d'un développement sain. Grâce au mouvement, les enfants apprennent à mieux s'évaluer, à connaître leur corps et aussi leur environnement. Grâce au mouvement, les enfants font l'expérience de l'auto-efficacité, qui est à son tour cruciale pour le développement de la personnalité. Le mouvement est la vie - nous vivons par le mouvement.

Jusqu'à présent, les expériences que j'ai pu vivre sont, par exemple, des garçons qui apprennent à montrer leurs émotions ou des filles qui prennent confiance en elles grâce à la danse. Travailler sur la conscience du corps les aide à se sentir bien dans leur peau. La danse peut accroître la confiance en son propre corps, ce qui peut être un enrichissement dans de nombreux domaines de la vie. Je suis convaincue que le travail avec le corps peut compenser les déficits de développement. La danse peut également être un bon complément thérapeutique, par exemple dans le domaine de la psychomotricité.

 

"Au fond, mon objectif n'est pas de rendre les enfants meilleurs en danse, mais de les rendre plus conscients de la musique, d'eux-mêmes et du groupe." Petra, enseignante d’école enfantine

 

En 2020, le journal Beobachter a rapporté que trois à cinq pour cent des enfants en Suisse ont un diagnostic de TDAH. Pouvez-vous imaginer que la danse créative pour enfants puisse être utilisée de manière préventive dans le cadre du déficit de l’attention et de l'hyperactivité ?

La danse est très liée au fait de vouloir sans y être obligé. J'imagine bien que les enfants peuvent trouver un équilibre au quotidien dans les cours de danse. Le TDAH est un domaine très vaste et les diagnostics sont extrêmement variés. Il est clair que la danse en tant que forme d'expression offre de nombreuses possibilités. Avec la danse, je peux dire quelque chose sans parler, je peux montrer des émotions sans pleurer, je peux être physiquement actif sans être contraint à la performance et je peux trouver mes propres solutions de manière détournée. La danse offre aux enfants de nouvelles stratégies qu'ils peuvent également utiliser dans la vie.


Une dernière question : vous êtes employée dans une école de danse, vous travaillez comme enseignante professionnelle, vous êtes professeur de danse et vous êtes vous-même danseuse et chorégraphe. Où trouvez-vous l’énergie pour ce grand investissement aux multiples facettes ?

Je suis une visionnaire. La danse a sa place dans les écoles. Ma vision me guide. Chaque jour, j'essaie d'atteindre de petits objectifs. J'essaie de trouver un bon équilibre entre la famille et le travail, mais pour être honnête, je n'y arrive pas toujours. Trouver quelque chose qui me procure de la joie chaque jour me donne de la force. Lorsque je suis satisfaite le soir et que je sais que la journée en valait la peine, je suis heureuse.


Merci beaucoup pour cet aperçu de votre travail.


Voulez-vous commander le jeu de cartes ?

Vous pouvez le faire ici : Commander le support pédagogique "Da tanzt der Bär" (L'ours danse)

 

Vous voulez soutenir vos enfants dans la danse et la musique ?
Vous recherchez une méthode simple, flexible et facile à utiliser ?
Vous voulez des conseils et des astuces pratiques pour vos cours ?


Dans ce cas, cette formation pourrait être la solution idéale pour vous. Tamara Gassner, enseignante, pédagogue diplômée et experte J&S dans le domaine de la danse, vous présentera le matériel pédagogique et vous montrera comment initier vos enfants à la danse de manière pratique et engagée.

Informations complémentaires et inscription : Formation avancée sur le matériel pédagogique "Da tanzt der Bär" (L'ours danse)

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Dance for Health

Guide pour le développement de projets de danse liés à la santé

Dance for Health propose des activités holistiques, fondées sur des données probantes, permettant aux individus de gérer et de s'adapter aux problèmes de santé physique, mentale et sociale. Dans les séances de danse pour la santé, des artistes enseignants formés font participer les gens en tant que danseurs plutôt que patients à une pratique artistique joyeuse et interactive.

Dans le cadre du comité "Dance for Health", dont fait partie l'Université de Berne, une infographie a été réalisée pour aider les danseurs et les éducateurs en danse à développer des projets de santé dans le domaine de la danse.

Pour plus d'informations en anglais: International Association for Dance Medicine & Science

Infographie téléchargeable (seulement disponible en anglais) : Developing a Dance for Health Project: Considerations

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Attitude des hommes à l'égard des danses de salon

Une étude de la sourdine de danse

Personne ne naît "mufle de la danse". Le fait que l'enseignement des techniques de danse ne soit pas considéré comme une tâche scolaire et que les garçons ne soient confrontés aux techniques de danse de base que peu, très tard ou pas du tout au cours de leur développement pourrait être une cause importante du manque de participation des hommes à la danse récréative.

Pourquoi les hommes sont-ils encore sous-représentés dans de nombreux styles de danse ? Corinna Janson traite cette question en détail dans le cadre de son mémoire pour le MAS en sciences de la danse à l'Université de Berne et arrive à des conclusions intéressantes en ce qui concerne la conception explicite d'offres de danse pour les garçons.

Vous pouvez télécharger ici le résumé de l'étude en allemand.

 

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Les miroirs dans les cours de danse : utiles ou au contraire gênants ?

Les miroirs font partie de l'équipement de base de nombreux studios de danse. Sont-ils bénéfiques pour la danse et le développement mental des élèves ?

Cet article jette un regard critique sur l'utilisation des miroirs dans les studios de danse et examine la question de savoir si, et dans quelle mesure, les miroirs ont un impact sur l'image corporelle et le développement technique des danseurs.

Vers l'article original en englais: Mirrors in the Dance Class - Help or Hindrance

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La santé et la danse

Entretien avec Corinna Janson, thérapeute et pédagogue en danse

Corinna Janson, fondatrice de Tanzhologie® et directrice du studio Tanzhologie de Bad Kreuznach, a commencé à prendre des cours de ballet à l'âge de 4 ans et a ensuite suivi une formation de naturopathe. Aujourd'hui, elle donne des cours de danse dans une optique thérapeutique. Dans une interview accordée à TAS / TVS, elle décrit son parcours de danseuse passionnée vers le métier de thérapeute et inversement.

Vous êtes thérapeute et pédagogue en danse. Qu'est-ce qui est venu en premier? La danse ou le travail thérapeutique?

Pour moi, c'est presque comme la question de la poule et de l'œuf : j'ai commencé les cours de ballet à l'âge de 4 ans et je ne peux pas imaginer une vie sans danse. À l'âge de 19 ans, cependant, j'ai décidé de cultiver la danse comme un passe-temps et de me tourner vers d'autres sujets passionnants dans ma vie professionnelle. Enthousiasmée par la vision holistique de l'être humain dans l'homéopathie classique, j'ai suivi une formation à plein temps de 3 ans en tant que thérapeute non médicale en 1995, puis j'ai travaillé pendant 14 ans comme homéopathe dans un cabinet avec mon mari, qui est spécialisé en médecine traditionnelle chinoise. En parallèle, cependant, je travaille dans le domaine du mouvement depuis l'âge de 18 ans : en tant que professeur de gymnastique, j'ai enseigné l'aérobic, donné des cours de gymnastique pour des groupes de la Ligue contre les rhumatismes, animé des cours d'aquagym, et j'ai également été autorisée à remplacer mon professeur de ballet dès mon plus jeune âge à de nombreuses reprises avant de poursuivre ma formation en thérapie, en médecine et en pédagogie de la danse.

Aujourd'hui, vous combinez votre travail de thérapeute avec la danse et dirigez le Studio Tanzhologie à Bad Kreuznach. Comment en êtes-vous arrivée-là?

Je donne des cours de danse dans une optique thérapeutique et mon offre dans le Studio Tanzhologie est pensée comme une activité de loisir saine. Après avoir moi-même, en tant que jeune praticienne de la médecine alternative, été incapable de trouver une activité de loisir en danse qui soit compatible avec la vie quotidienne et qui combine santé, art et créativité, j'ai commencé à développer mon propre concept en 2003.

Grâce à ma formation en danse-thérapie avec le Dr Detlef Kappert à Essen, j'ai pu compléter mon concept par un contenu dansé-psychologique. Pour moi, le Dr Kappert est quelque chose comme le "Hahnemann de la danse" et il m'a inspiré l'invention du terme "Tanzhologie". Au début, j'ai enseigné la psychologie de la danse en parallèle à ma pratique, mais mes intérêts de recherche en danse prenaient de plus en plus de place, si bien que j'ai cherché un soutien dans ma pratique afin d'avoir suffisamment de temps pour les poursuivre.

Puis en 2011, mon professeur de ballet, avec qui j'entretenais une relation étroite et dont les activités artistiques m'avaient influencé pendant plus de 30 ans, est morte soudainement. À l'époque, j'étais sur le point d'obtenir un certificat en médecine de la danse (à ta.med) et, en tant que thérapeute, je me sentais aussi la responsabilité de "récupérer" d'une manière ou d'une autre les groupes de cette école de danse. J'ai donc relevé le défi de prendre en charge le studio, avec l'intention, dans un premier temps, d'engager un professeur pour la partie enseignement de la danse, et de me concentrer sur l'organisation du studio et sur le cours de Tanzhologie. Je suis très reconnaissante aux membres de mon studio, ainsi qu’à mon destin, que les circonstances se soient déroulées différemment et que je puisse maintenant enseigner le ballet de manière holistique depuis 10 ans.

Vous basez votre travail sur l'idée d'une connexion inséparable entre le corps, l'esprit et les émotions de la personne. Comment justifiez-vous cette hypothèse?

Toutes les grandes méthodes de guérison en naturopathie - qu'elles soient occidentales ou orientales - sont basées sur ce lien et cela correspond à ce que je vis ou ai vécu dans ma pratique. Ainsi, il est souvent observé dans les anamnèses homéopathiques détaillées qu'un certain thème se reflète chez une personne à différents niveaux. En tant qu'homéopathe, je comprends les symptômes de la maladie comme le "langage de la force vitale" qui s'exprime dans le corps et dans l'esprit. Il s'agit avant tout de comprendre ce langage et d'y réagir avec des remèdes adéquats afin de mettre en route des processus de guérison.

Quelle est la différence entre la thérapie par la danse et la Tanzhologie®?

La Tanzhologie® est conçue comme un cours de danse général de promotion de la santé qui utilise les effets positifs d'une grande variété de styles de danse en combinaison avec des techniques de relaxation pour le bénéfice de l'individu. Contrairement à la thérapie par la danse, la Tanzhologie® n'est pas une méthode de traitements des schémas pathologiques, mais sert de prophylaxie en matière de santé et de développement de la personnalité. Il s'agit d'une activité de loisir de groupe variée et pleine de joie, qui enseigne la technique de la danse et donne de l'espace aux besoins individuels de mouvement et d'expression, sans que les problèmes personnels ne soient abordés en profondeur dans les cours.

Vous avez traité en détail l'interaction entre la perception du corps et l'estime de soi et avez, entre autres, étudié l'influence de l'entraînement à la danse sur l'image corporelle des femmes souffrant de troubles alimentaires. Quelles sont vos conclusions? 

Les expériences du projet de danse avec les patients anorexiques et boulimiques renforcent ma conviction que la formation en danse peut apporter une contribution précieuse dans la société actuelle pour contrer l'aliénation de son propre corps. Les exercices de danse libre sous forme d'improvisation et les éléments du ballet classique ont une influence très bénéfique.

J'ai trouvé étonnant qu'avec certaines personnes testées, des résultats très durables puissent déjà être obtenus avec un petit nombre d'interventions de danse! Cela plaide absolument en faveur d'une exploration beaucoup plus large et d'une utilisation plus ciblée du potentiel de la danse.

Certains professionnels réclament une formation thérapeutique pour exploiter les bienfaits de la danse sur la santé mentale. Quelle est votre position à ce sujet? 

Fondamentalement, je pense que si vous voulez être thérapeute, vous devez avoir une formation thérapeutique. La danse a un potentiel incroyablement important pour initier ou soutenir les processus de guérison de manière simple et amusante. Toute personne qui souhaite utiliser la danse pour accompagner de manière responsable des personnes qui souffrent physiquement ou psychologiquement et qui a besoin, en plus de sa propre formation complète en danse, d'une formation appropriée et d'une expérience dans la prise en charge des patients.

En même temps, je pense que nous ne soulignerons jamais assez la grande influence que chaque professeur de danse exerce sur la santé et le développement de la personnalité de ses élèves. Il est également important pour les professeurs de danse (et surtout s'ils travaillent avec des enfants !) de prendre conscience de l'impact thérapeutique (qui est bien présent !) de l'enseignement de la danse.

Dans quelle mesure les connaissances et les expériences de la Tanzhologie® peuvent-elles être intégrées dans l'enseignement de la danse avec des non professionnels?

Mes idées et mes expériences de la Tanzhologie® se retrouvent dans tous les domaines de mon école de danse. Dans mes cours de ballet, j'incorpore régulièrement des éléments de Tanzhologie® dans toutes les tranches d'âge. Il s'agit surtout d'exercices d'improvisation, mais aussi d'exercices de centrage, d'entraînement à la perception et de techniques de relaxation. Je crois qu'il est important d'acquérir une bonne technique de mouvement sans perdre la capacité de se déplacer librement.

Afin de contribuer à la santé physique, je veille à une utilisation équilibrée du corps dans mes chorégraphies ; et je conçois les spectacles de telle sorte que les participants puissent s'identifier à ce qu'ils exécutent en les impliquant activement dans les processus de conception créative par le biais d'éléments de Tanzhologie.

En conclusion, de nombreuses écoles de danse souffrent d'un manque d'hommes. Vous avez consacré votre thèse pour le MAS Dance Science de l'Université de Berne au thème "Attitudes masculines envers la danse récréative - une étude sur les réfractaires à la danse". Avez-vous des conseils pour les femmes qui veulent motiver leurs hommes à danser?

Malheureusement, NON! D'une certaine manière, j'ai conçu cette étude parce que je cherchais un truc pour transformer les réfractaires à la danse en danseurs .... mais, au bout du compte, cette étude a surtout permis d'améliorer ma compréhension des réfractaires à la danse. Les hommes sont mal préparés à l'art de la danse dans notre société. Dans les années décisives, lorsque les compétences de base en musique et en danse sont bien ancrées, les garçons des pays germanophones sont découragés de danser plutôt qu'encouragés à le faire. Et plus tard, sans avoir intériorisé les compétences de base, ils sont censés "assumer l'entière responsabilité de la réussite de la danse de couple" - pour reprendre l'expression d’un réfractaire auto-proclamé. Pas étonnant qu'ils n'en aient pas envie, même s'ils aiment essentiellement le contact physique lorsqu'ils dansent et qu'ils aiment aussi danser avec un partenaire. Juste danser, sans pas fixes et sans responsabilité : c'est ce que la plupart des hommes aiment presque autant que les femmes. Nous ne pouvons que nous efforcer, en tant que société, de promouvoir à l'avenir l'éducation corporelle par la danse pour les garçons dès leur plus jeune âge. Il y a encore beaucoup à faire et de nombreuses recherches à mener en la matière.

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"Voilà l'ours qui danse" I

Entretien avec Tamara Gassner, professeur, pédagogue de la danse et du théâtre et artiste de performance

Tamara Gassner assure la formation de professeurs de danse depuis plus de 20 ans et a récemment publié un nouvel outil pédagogique pour l'enseignement de la danse aux enfants. Dans une interview accordée à TAS, elle parle de sa passion et de sa vocation de pédagogue de la danse et explique comment elle en est venue à créer un livre intitulé "Voilà l'ours qui danse".

 

Matchless forme des pédagogues de la danse depuis plus de 20 ans. Cette formation est encore unique en son genre en Suisse. Comment cela s'est-il produit ?

Il y a vingt ans, il n'y avait que quelques écoles de danse et très peu de professeurs de danse. Sans parler des professeurs qualifiés. La formation de pédagogue de la danse faisait défaut sur le marché suisse. Lorsque nous avons voulu agrandir notre équipe, la recherche s'est avérée très difficile. Ainsi, nous avons eu l'idée de former nous-mêmes nos professeurs de danse. Grâce à mon savoir-faire de professeur d'école, à ma longue expérience de la danse, à des études adaptées à Berne et à une équipe précieuse disposant de nombreuses ressources, cela a finalement été possible. La formation offre une connaissance de base solide pour entrer dans le monde professionnel en tant que pédagogue de la danse. Nous sommes fiers que notre centre de formation ait fait ses preuves depuis vingt ans. Actuellement, nous sommes heureux d'annoncer que, malgré la Corona, nous pourrons, "espérons-le", commencer un nouveau cours en avril.

L'accomplissement d'un stage constitue une composante importante de la formation. Pourquoi est-ce si important ?

On ne devient pas pédagogue de la danse comme ça, on ne le devient vraiment que par la pratique. Il est donc d'autant plus important d'acquérir une première expérience professionnelle à un stade précoce.

Le stage sert au pédagogue à mettre directement en pratique ce qu'il a appris et lui assure ainsi une entrée directe dans la vie professionnelle. Un stage est une activité qui permet d'acquérir une expérience professionnelle pratique et donne aux apprenants la possibilité de développer leurs compétences parallèlement à leurs cours et de mettre en pratique ce qu'ils ont appris. De plus, un stage peut faciliter la recherche d'un futur emploi ! Si vous avez déjà pu montrer vos compétences dans une école de danse et faire vos preuves, il est évident que vous obtiendrez un emploi par la suite.

Du point de vue des participants, quelles sont les principaux obstacles à l'exercice du métier de pédagogue de la danse?

On ne devient pas riche avec ce métier! Il est toujours difficile d'intégrer la profession dans sa vie de telle sorte qu'il soit possible d'en vivre. Combien d'heures puis-je et dois-je enseigner par semaine? Combien d'heures sont synonymes de passion pour moi et à quel moment cela devient-il une routine? Que peut faire mon corps, que puis-je attendre de lui?

C'est toujours formidable de voir comment les diplômés évoluent pendant le cours, comment ils apprennent à mieux se connaître, comment ils perçoivent leur corps différemment. Par le travail sur soi-même et la confrontation avec la matière, des questions peuvent soudain trouver une réponse. On élabore des plans, on change de direction, on atteint des objectifs et on relève des défis.

L'heure est aux conseils! Il faut souvent beaucoup de temps aux participants pour trouver leur voie. L'organisation et la structure, trouver son propre rythme de travail, c'est un grand défi.

Récemment, vous avez également commencé à proposer des formations en ligne dans le domaine de la pédagogie de la danse pour enfants. Qu'est-ce qui vous a poussé à faire cela?  

Cela fait déjà deux ans que nous travaillons sur un concept de formation en ligne dans le domaine de la pédagogie de la danse et de la danse aérienne. Notre objectif serait que les personnes intéressées du Tessin, de la Suisse romande, des Grisons ou même des pays environnants puissent participer à notre formation.

Avec les formations en ligne, nous osons un premier pas dans cette direction. Nous proposons ainsi des contenus pédagogiques ciblés qui peuvent également être enseignés en ligne. La période du Corona nous a donné un coup de pouce supplémentaire. Nous avons eu un peu plus de temps et d'énergie et nous sommes maintenant enthousiastes pour la prochaine édition. Il s'agit d'un cours de formation continue sur "l'improvisation comme méthode d'enseignement" qui se déroulera sur deux vendredis soirs à la fin du mois d'avril.

Vous avez désormais développé un outil d'enseignement de la danse qui commence dès l'âge de l'école enfantine. Pourquoi si tôt?

Danser rend heureux et favorise le développement global! On ne peut donc jamais commencer assez tôt. Bien avant que nos enfants n'apprennent à parler, ils communiquent avec leur environnement par le biais de leur corps et développent un besoin naturel de bouger. Le mouvement est le moteur d'un développement sain.

La danse a encore très peu de place dans l'enseignement obligatoire. C'est très dommage et les raisons en sont certainement diverses. C'est peut-être dû au manque de formation des enseignants, qui ne sont exposés à la danse que pendant une courte période au cours de leurs études. Ou encore à la tâche exigeante d’offrir un domaine d’action particulièrement sensible car proche du corps, qui a une position difficile auprès du public et qui n’est généralement reconnu que dans son orientation professionnelle comme danse de scène et de spectacle ou dans le contexte de clips musicaux. Avec le projet Dance4School, je commence exactement par ça et je veux surmonter les obstacles. Les enseignants doivent pouvoir accéder facilement à l'enseignement de la danse à l'aide de supports et d'aides pédagogiques appropriés. Il n'est pas nécessaire d'avoir une longue expérience de la danse pour donner envie aux enfants de danser.

Avec le dernier outil pédagogique " Voilà l'ours qui danse ", je vais un peu plus loin. Même les enseignants d'école enfantine et de jardin d'enfant peuvent initier les enfants à la danse avec facilité. Il ne s'agit pas seulement de montrer et d'imiter, mais plutôt d'expérimenter et de trouver. Le matériel pédagogique se compose de cartes d'animaux qui permettent aux jeunes enfants d'expérimenter des modèles et des formes de mouvement importants et qui leur enseignent les bases de la danse. L'utilisation des cartes permet de couvrir les objectifs du programme scolaire 21 du domaine de la musique et de la danse de l'école enfantine et de l'école primaire.

"Voilà l'ours qui danse" est actuellement testé en pratique. La suite de cet article suivra bientôt...

 

Plus d'informations sur le projet "Dance4school" en alleman

Plus d'informations sur la formation en pédagogie de la danse pour adultes en alleman

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Pédagogie de la danse à l'âge adulte

Un moyen de faire bouger la santé mentale?

Anna Pilchowski, chercheuse en éducation sociale, ouvre dans son article les possibilités que la danse peut avoir dans le travail social. Le potentiel de la danse réside dans la combinaison du mouvement, de la musique et de l'interaction sociale et se présente comme un équilibre émotionnel et psychologique et comme un moyen créatif de réduction du stress.

Les personnes âgées de 30 à 60 ans sont confrontées à des événements critiques de la vie, spécifiques à l'individu et au développement, et à des structures sociales basées sur la performance, ainsi qu'à une pluralisation des plans de vie qui génère des pressions en matière de performance et de prise de décision et relègue les mesures de développement personnel au second plan. Cela risque d'avoir un impact négatif sur leur santé mentale. Le désir des individus de pouvoir agir qui en résulte met en évidence le besoin du groupe cible. La pédagogie de la danse commence par le développement de la personnalité et peut, sur la base des dimensions pédagogiques de la danse, représenter une façon de faire face à la vie selon Lothar Böhnisch, qui a un effet sur le bien-être mental, ce qui permet de présenter des approximations de l'effet potentiel sur la santé mentale. Dans ce contexte, la question se pose de l'importance de l'enseignement de la danse dans le travail social. Car l'engagement physique dans l'enseignement de la danse peut - malgré les limites existantes - ouvrir des approches à bas seuil.


Vers l'article complet en allemand

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Des adolescentes dansent pour améliorer leur santé mentale

Résultat d'une étude menée auprès de 112 filles âgées de 13 à 19 ans

La dépression, le stress, la fatigue et même les maux de tête dont souffrent les jeunes filles peuvent être atténués par la danse régulière. C'est le résultat d'une étude portant sur 112 jeunes filles suédoises âgées de 13 à 19 ans.

L'étude intitulée "Influencing Self-rated health among adolescent girls with dance intervention" a été menée par Anna Duberg, physiothérapeute à l'hôpital universitaire d'Örebro et doctorante à l'université d'Örebro en Suède.

En savoir plus

 

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L'élixir de la vie, c'est la danse

Bouger au rythme de la musique renforce non seulement la forme physique, mais aussi la psyché.

L'effet de la danse sur la santé est dû à l'interaction de plusieurs facteurs, notamment la musique, le toucher et le mouvement physique. Et dans le processus, cette forme de mouvement a été déposée dans notre berceau.

Je ne sais pas danser !" Combien de fois avez-vous entendu cette phrase ? Ou peut-être l'avez-vous dit vous-même ? Beaucoup de gens, surtout dans les pays du Nord comme le Danemark, l'Allemagne ou l'Angleterre, ne dansent que très peu parce qu'ils pensent qu'ils ne peuvent pas le faire. Cependant, cette crainte est sans fondement. Selon les découvertes scientifiques, la capacité à suivre un rythme est une chose avec laquelle nous sommes nés.

Lisez l'article complet dans Spektrum Gehirn&Geist en allemand

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Le ballet pour tous

Adapter les styles d'enseignement pour accroître son accessibilité

Clare Guss-West est présidente du comité de l'IADMS "Dance for Health" et chargée de cours internationale à l'université de Berne. Dans cet article intéressant, elle parle des développements et de l'inclusion dans l'enseignement du ballet.

Plus que toute autre forme de danse, le ballet, avec son accent prédominant sur la performance physique, la forme et la conformité à l'esthétique traditionnelle, présente peut-être les plus grands défis à tous les aspects de l'accessibilité, et pourtant la demande de pratique adaptée du ballet augmente rapidement. Des institutions telles que la Royal Academy of Dance et le programme de danse adaptée de la Joffrey Ballet School adoptent cette tendance et, dans de nombreux cas, intègrent les enfants ayant des difficultés motrices dans les classes ordinaires.


Vers l'article original en englais

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Impact d'un projet de danse d'une semaine sur l'interaction sociale entre élèves et enseignants dans une école publique

Une perspective scientifique: La danse à l'école

Quand j'ai grandi, j'ai eu l'occasion de faire l'expérience de la danse dès mon plus jeune âge, et je l'ai conservée jusqu'à aujourd'hui. Dans mon travail actuel de professeur de danse dans différentes écoles de danse, je peux observer les effets positifs que la danse peut avoir sur la dynamique de groupe et sur chaque enfant en studio.

Les résultats de mon étude suggèrent que danser ensemble peut favoriser l'empathie et les liens entre pairs.

Lire le résumé de l'étude d'Anouk Lehner, MAS Dance Science, en anglais: Effect of a one-week-dance-project on the social interaction between students and teachers in a public school

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L'influence de l'entraînement à la danse sur l'image corporelle des patients souffrant de troubles alimentaires

La perception du corps et l'estime de soi dans la danse

Ce travail traite de la question de savoir si les cours de danse sont un moyen approprié pour améliorer la relation avec son propre corps et l'estime de soi

Dans notre société de consommation, on met beaucoup l'accent sur l'apparence extérieure, le corps devient de plus en plus une marchandise et "se perd en tant que corps de sensations". (Zitt, 2008, p.143). Une augmentation générale de l'insatisfaction à l'égard de son propre corps conduit souvent au développement d'une image corporelle négative et culmine par des tableaux cliniques tels que l'anorexie et la boulimie, qui surviennent principalement dans les pays industrialisés (DGPM, 2010, p.20). Elles se caractérisent par une aliénation pathologique de son propre corps et de ses besoins et s'accompagnent généralement de graves troubles de la perception corporelle. Afin d'illustrer l'effet de la danse sur le développement d'un corps et d'une estime de soi positifs, six sujets souffrant de troubles alimentaires ont été examinés dans le cadre de ce projet.


Télécharger l’étude en allemand: Einfluss von Tanztraining auf das Körperbild von Patientinnen mit Essstörungen

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Danse et mouvement créatif: Effet sur l'auto-efficacité et le bien-être des personnes à un âge avancé

Perspective scientifique: Le bien-être des personnes âgées

La danse est recommandée par l'OMS (2018) comme une activité physique saine pour les personnes âgées. Néanmoins, il n'existe que quelques études traitant de l'effet de la danse sur l'auto-efficacité et le bien-être des personnes âgées. Avec ce travail, Carla Winkelmann tente de combler cette lacune dans sa thèse finale pour la MAS Dance Science.

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La danse contemporaine offre un terrain propice à l’inclusion

Promouvoir la diversité avec la danse contemporaine

Catja Loepfe est la directrice de la Tanzhaus Zürich. Depuis 2017, elle affiche un engagement clair en faveur de l’inclusion. Cette interview a été menée dans le cadre de la publication « Culture inclusive. Projets et exemples tirés de la pratique de 35 titulaires du label » de Pro Infirmis. Le label « Culture inclusive » s’engage en faveur de la participation culturelle de personnes en situation de handicap et accompagne des institutions culturelles dans le cadre de partenariats axés sur le label.

Vers l'article complet sur la page du la Réseau Danse Suisse 

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Thérapie par la danse: Comment la danse peut-elle guérir?

La danse n'est pas seulement préventive. La danse peut aussi guérir.

La thérapie par la danse peut être une merveilleuse mesure d'accompagnement pour presque toutes les maladies. Mais elle peut aussi favoriser le développement personnel de personnes en bonne santé. Ina Sauther effectue pour elle des recherches sur les études scientifiques en cours.

Lisez l'article complet en allemand: Zentrum für Gesundheit

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Faites Danser Votre Cerveau!

Le best-seller de Lucy Vincent est désormais disponible en allemand

Le cerveau en quatre temps: Nous l'avons toujours su, mais maintenant c'est prouvé scientifiquement. Danser ne vous rend pas seulement heureux, mais vous rend aussi intelligent.

La combinaison du rythme, de l'audition musicale, du travail chorégraphique, de l'entraînement asymétrique de l'hémisphère gauche et droit, des capacités de coordination (seul, en couple ou en groupe) et de l'entraînement de l'endurance favorise et défie de manière subliminale l'appareil de pensée. Elle peut être merveilleusement mise en œuvre dans le cadre de la gérontologie et de la thérapie de la démence, mais aussi dans un contexte scolaire ; elle offre une alternative aux leçons de violon.

Pour de plus amples informations, veuillez consulter le site de Goldmann Verlag

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L'intelligence émotionnelle dans la danse

Fiche d'information 7

Les danseurs et les éducateurs de danse émotionnellement intelligents peuvent évaluer quelle action est susceptible de déclencher quelles émotions et utiliser ensuite ces connaissances pour prendre des décisions responsables.

Les fiches d'information peuvent être obtenues en allemand au prix de 10,00 euros (3,50 euros pour les membres) auprès de ta.med - Gemeinnützige Verein für Tanzmedizin

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L'effet de la danse! C'est quoi?

Bilan de la Journée de la recherche sur la thérapie par la danse 2019 de la Gesellschaft für Tanzforschung GfT

Le 11 mai a eu lieu la Journée de la recherche sur la thérapie par la danse 2019 : "La danse, ça marche ! La danse fonctionne-t-elle ?" a eu lieu. Il a été organisé par l'Association professionnelle des danseurs thérapeutes en Allemagne (BTD) en coopération avec la Gesellschaft für Tanzforschung (gtf) et la faculté de médecine de Hambourg.

L'objectif de la Journée de la recherche en thérapie par la danse 2019 était de faire le point sur l'état actuel de la recherche en thérapie par la danse, de rendre plus visibles les différentes formes de recherche en thérapie par la danse et de poser la question suivante : comment, pourquoi, pour qui et dans quel contexte social faisons-nous de la recherche?

Sur le site de la Gesellschaft für Tanzforschung GfT, vous pouvez trouver la contribution complète en englais, avec les rapports des participants sur la conférence et les ateliers

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Perspectives pour les professeurs de danse

Interview avec le Dr. Andrea Schärli, directrice du MAS en sciences de la danse à l'Université de Berne

Sur les priorités de recherche actuelles et les opportunités de développement variées pour les professeurs de danse

Depuis 2015, vous dirigez le MAS en sciences de la danse à l'Université de Berne. Qu'est-ce qui a changé au cours de ces quatre dernières années?

L'intérêt pour la science de la danse est constant et s'est même accru. Nous avons commencé il y a quatre ans avec un groupe de plus de 20 étudiants qui ont tous obtenu leur diplôme il y a un an. Pour la troisième session, nous avons à nouveau plus de 20 étudiants. Depuis, de plus en plus d'études sur les différents styles de danse et de travaux interdisciplinaires sont disponibles, qui, en plus de la médecine, incluent également les domaines de la psychologie, des sciences du mouvement et de la formation, de la pédagogie et de la biomécanique.

Nos étudiants reflètent cette tendance. Le background s’étend de la breakdance, la danse orientale, la danse contemporaine, la danse jazz à la danse musicale. Par ailleurs, l'intérêt ne se porte plus exclusivement sur la danse professionnelle, mais aussi sur la spécialisation dans différents groupes de population. Les effets de la danse sur la santé des personnes âgées sont un sujet dont j'ai parlé récemment à maintes reprises avec les journalistes, en particulier. Cela semble être un " sujet de grande actualité ".

 

La danse est encore souvent considérée comme un entraînement de fitness. Comment percevez-vous cela?

La danse peut bien sûr être utilisée comme entraînement de fitness, selon le style de danse et le professeur. Cependant, le plus souvent, l'accent n'est pas mis sur le travail physique mais sur l'apprentissage de séquences de mouvements complexes basés sur la musique, l'imagination ou l'interaction avec les autres partenaires.

Il est intéressant de noter, comme le montrent de nombreuses études, que les danseurs de ballet en particulier n'ont pas le même niveau d’endurance que la moyenne des personnes actives dans le domaine du fitness. L'affirmation selon laquelle la danse est un entraînement physique doit donc être prise avec une certaine prudence. Si on recherche un entraînement physique complet avec des éléments d'endurance et de musculation, la danse n'est certainement pas le premier choix.

 

Dans le domaine des neurosciences, l'intérêt pour la danse a fortement augmenté. La découverte des neurones miroirs en est-elle responsable? Comment expliquer cette évolution?

La danse est en effet très intéressante pour les neurosciences. Ceci est dû au fait que les danseurs peuvent mémoriser des chorégraphies incroyablement longues et qu'ils ont un répertoire de mouvements presque infini. Les neurones miroirs sont un aspect important de l'apprentissage de ces séquences de mouvements.

De plus, des études récentes montrent clairement que la danse en tant qu'activité se distingue des autres formes de mouvement, comme le jogging ou l'entraînement physique, surtout dans la lutte contre les maladies neurodégénératives comme la démence. Dans la danse, les fonctions exécutives (p. ex. la capacité d'accomplir une double tâche) sont continuellement abordées. Et ce sont précisément ces activités avec une coordination complexe en rapport avec les défis cognitifs qui entraînent de manière optimale notre cerveau et notre corps, aussi bien dans l'enfance que dans la vieillesse.

 

Selon vous, quelle domaine de la recherche est encore absent à l'heure actuelle? Où aimeriez-vous voir de nouveaux projets de recherche?

Il existe encore peu d'études bien conçues du point de vue méthodologique sur les effets de la danse sur la santé et le bien-être de différents groupes démographiques. Il y a certainement encore un manque à combler dans ce domaine. J'aimerais aussi que le domaine de la motricité soit de plus en plus rattaché à la danse et que des études spécifiques à la danse en fassent le développement.

 

Le MAS en science de la danse offre un vaste programme de formation continue qui va bien au-delà des aspects moteurs et biomécaniques du mouvement sur la musique. Quel est votre objectif avec cette formation?    

Avant tout, nous voulons doter les praticiens du domaine de la danse de concepts théoriques sur diverses disciplines telles que l'anatomie, la physiologie, les neurosciences, la biomécanique, les sciences du mouvement et de la formation, la psychologie et la pédagogie afin qu'ils puissent réfléchir sur leur travail et recevoir de nouvelles stimulations. Il est également important pour nous de faire connaître les méthodes de recherche ainsi que la lecture et la compréhension d'articles scientifiques afin que les participants puissent choisir à l'avenir leur contenu et leur méthode sur la base de ces données. Cela permet par exemple de créer de nouveaux programmes de danse pour les seniors dans les établissements pour personnes âgées. Nous offrons par ailleurs deux ateliers sur ce sujet en octobre et novembre.

 

Quelles sont les possibilités offertes aux professeurs de danse en Suisse dans le cadre d'une formation et d'un perfectionnement de qualité?

Les professeurs de danse ont la possibilité de suivre une formation fondée sur des données factuelles et sur les normes scientifiques les plus récentes, ce qui leur permet de se démarquer des autres enseignants de danse. La formation continue en science de la danse, peut, entre autres, servir à développer des idées pour de nouvelles offres.

 

Avant de commencer la recherche, vous étiez très impliquée dans la pédagogie de la danse et vous étiez professeur de danse au lycée. Quelles sont vos expériences?

Oui, en effet. J'ai aussi enseigné la danse aux Pays-Bas et cette discipline était même une branche menant à la Maturité. C'étaient surtout les filles qui venaient danser spontanément et qui étaient inspirées par la danse. Une enquête menée au Royaume-Uni montre que la danse est la deuxième activité physique la plus populaire après le football. C'est par là qu'il est important de commencer. Les jeunes doivent être motivés pour s'exercer au moyen d'activités de danse de qualité. En ce moment, j'enseigne aussi la danse pour les étudiants en sciences du sport et c'est merveilleux de voir que les jeunes hommes font aussi des progrès formidables et qu'ils apprennent à apprécier la danse. Quelqu'un a dit un jour: "C'est dommage que je n'aie pas remarqué avant à quel point la danse est cool".

 

Pour vous, quel rôle la danse joue-t-elle dans le cheminement éducatif des enfants et des jeunes?

La danse est importante pour le développement de la motricité chez les enfants et les adolescents. Malheureusement, en Suisse, elle est négligée. Le nouveau programme scolaire prévoit, d'une part, la musique et, d'autre part, le sport. Cependant, la danse devrait sans aucun doute être une matière distincte, ce qui donnerait aussi aux professeurs de danse une reconnaissance supplémentaire. La plupart des professeurs de sport et de musique ne peuvent offrir que peu de possibilités dans ce domaine. L'ISPW mène des recherches sur l'influence de l'enseignement de l'activité physique et du sport sur les performances cognitives des élèves (groupe du Prof. Dr Mirko Schmidt). Il a été démontré que des tâches de mouvement complexes peuvent conduire à de meilleurs résultats à l'école. La danse jouerait donc un rôle important si seulement elle y était proposée.

 

Quel est le rôle de la danse en matière de prévention pour la santé?

Les mouvements en général et la danse en particulier peuvent prévenir de nombreuses maladies et problèmes. Comme nous l'avons déjà mentionné, l'exécution de mouvement complexes peuvent être déterminantes pour la fonction cognitive et, par exemple, dans la lutte contre la démence. J'y vois un potentiel énorme, qui n'est pas encore pleinement exploité. Il est à espérer que nous pourrons étayer les faits par des recherches et convaincre les politiciens et les représentants des compagnies d'assurance maladie que l'enseignement de la danse peut être une prévention et/ou une réhabilitation très efficace.

 

En quoi le programme MAS contribue-t-il à ce développement?

Avec des études, nous essayons de montrer les avantages de la danse comme discipline et de convaincre les politiciens un jour ou l'autre !

 

Plus d'informations en englais : Formation continue en sciences de la danse à l'Université de Berne

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Danse et santé du point de vue de la médecine et de la psychologie du sport

Effets positifs de la danse sur la santé d'un point de vue médical

"Bouger c’est la santé", un slogan devenu très populaire ces dernières années et qui est fondamentalement correct d'un point de vue médical et scientifique. Mais dans quelle mesure la danse tient-elle ses promesses ? Une revue courte et critique de l'état actuel des études par le Dr. Wolfgang Schobelsberger.

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Cool facts, hot feet

Les gens dansent pour le plaisir, les loisirs, des raisons sociales et de plus en plus pour leur santé. La danse a quelque chose d'unique dans la façon dont elle inspire et motive.

Ce rapport se concentre sur différents groupes d'âge, styles de danse, contextes et conditions médicales dans le contexte de la recherche sur la danse de loisir. L'accent est mis sur les rapports de recherche et d'évaluation qui adoptent une approche scientifique de la collecte et de l'analyse des données. Il s'agit, par exemple, de l'utilisation d'études contrôlées randomisées, d'appareils validés de mesure de l'activité physique et de la santé mentale, et de procédures statistiques normalisées. L'aperçu énumère également les articles de revues dans lesquels la méthodologie de recherche ne répond pas aux normes scientifiques actuelles, mais peut fournir des renseignements importants pour le choix des priorités de recherche futures.

Ici vous pouvez télécharger le rapport complet Dancing to health - a review of the evidence du la fondation People Dancing UK.

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La danse est plus qu'une thérapie

Une analyse qualitative de l'enseignement de la danse thérapeutique pour les patients atteints de la maladie de Parkinson

Quels sont les avantages et les limites des leçons de danse pour les patients atteints de la maladie de Parkison et comment les leçons devraient-elles être conçues de manière à ce que les participants en en tirent tout le bénéfice possible?

En plus d'améliorer la motricité, des cours de danse bien structurés peuvent également améliorer la santé sociale. Du point de vue des participants, une planification minutieuse et une adaptation du contenu du cours aux opportunités et aux besoins des personnes concernées sont essentielles à la qualité des cours.

Cette étude sera fournie gratuitement aux membres de TVS sur demande.

 
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La danse agit comme un véritable entraînement cérébral et vous rend mentalement en forme.

Une étude de l'Université de Bochum

La danse vous maintient en forme et fonctionne comme un véritable entraînement cérébral, ce qui est connu depuis longtemps. Mais dans quelle mesure aide-t-elle efficacement les personnes âgées, par exemple ? C'est exactement ce que les chercheurs de Bochum ont maintenant testé - avec des résultats étonnants : si les personnes âgées ne pratiquent qu'une fois par semaine un programme de danse spécialement développé pour les personnes âgées, cela améliore leur forme mentale et augmente leur attention et leur réactivité.

Lisez l'article complet en allemand dans le portail de connaissances de Neuronalfit

 

 

 

 

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La danse devrait être prescrite par votre médecin

Certains médecins généralistes et compagnies d'assurance le savent déjà : danser de façon globale favorise la santé !

Danser vous met vraiment au défi, même si vous ne " flottez " pas encore comme les professionnels. La danse est une activité sportive complète qui fait transpirer abondamment. Si vous dansez régulièrement, votre santé vous en remerciera, car ce sport affecte de nombreuses parties de votre corps:

Muscles: Le mouvement améliore le fonctionnement de vos cellules musculaires. Il favorise votre capacité de coordination. Les tensions se dissolvent et sont moins fréquentes. De plus, vos muscles peuvent réagir mieux et plus rapidement au stress.

Appareil de support: Grâce au mouvement rythmique les tendons et les ligaments sont plus fortement alimentés en sang en protégeant vos articulations. Mais ils profitent aussi de la danse: votre mobilité sera maintenue et même améliorée.

Colonne vertébrale: La danse est un sport qui exige une posture correcte et droite. Cela augmente la mobilité de votre colonne vertébrale. Vous constaterez que vous vous tiendrez généralement plus droit. C'est ainsi que vous empêcherez les disques de se dérégler.

Organes: Le mouvement rend votre cœur plus puissant. Votre circulation sanguine s'améliore. L'apport accru d'oxygène assure un meilleur fonctionnement de vos poumons, l'air vicié est excrété plus rapidement.

Système immunitaire: La danse augmente le nombre de cellules tueuses dans votre système immunitaire. Cela permet à votre corps de repousser les infections plus rapidement : vous ne seras plus aussi vite malade.

Brûler les graisses: En raison du rythme rapide de certaines danses (Disco-Fox, Jive) vos enzymes changent. Beaucoup plus d'enzymes qui brûlent les graisses se forment. A long terme, vous vous débarrasserez de vos poignées d'amour.

Augmentation de la mémoire: Votre cerveau est mieux alimenté en sang comme pour tout entraînement d'endurance. De cette façon, vous vous réveillerez, vous pourrez être efficace tout de suite et de vous souvenir de beaucoup plus de choses. Au cours de votre vie, la connexion entre les cellules nerveuses diminue généralement - le réseau neuronal est rompu. La danse améliore la connexion entre les cellules de votre cerveau. Les mouvements coordonnés et rythmés maintiennent votre cerveau jeune. Il est même possible que des zones affaiblies du cerveau se régénèrent à nouveau. Il a été démontré que la danse améliore l'apprentissage et la mémoire.

Hormones: Les mouvements augmentent la production de sérotonine. Cela vous rend heureux et créatif. En outre, vous produisez plus d'hormone de créativité. Cela détend votre corps, mais votre esprit devient très efficace. Les danseurs sont aussi des personnes qui résolvent les problèmes de façon plus créative que les autres - ils ont l'habitude d'utiliser l'hémisphère droit et créatif du cerveau.

Endorphines: Le tempo de la danse assure que les endorphines soient libérées après quelques heures de pratique. Il s'agit de substances endogènes dont l'effet est comparable à celui des drogues. Cependant, ils sont beaucoup plus inoffensifs. Ils  vous font "seulement" vous sentir détendu, heureux et satisfait.

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La danse comme remède: des balancement contre les maux de l'âge

Portrait d'un groupe de danse du genre spécial

Bon pour votre condition physique, votre psychisme et votre mémoire : la danse peut être plus qu'une simple expression de joie de vivre, surtout pour les personnes âgées.

Vers l'article complet en allemand de la Deutsche Ärztezeitung

Plus d'informations sur le groupe de danse ArtRose

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La danse, le meilleur des sports pour la santé

La danse sollicite le corps dans sa globalité, stimule le cerveau, rend joyeux et crée du lien social

On ne le dit pas assez. La danse a toutes les qualités. Elle agit positivement sur le corps, le cerveau, l’humeur et le lien social. Cette activité qui épanouit les enfants, soude les couples et rajeunit les retraités est plus bénéfique à l’homme que n’importe quel sport, assure la neurobiologiste Lucy Vincent dans Faites danser votre cerveau!

Lire l'article complet dans le magazine français Le temps

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Bienfaits de la danse sur l'enfant

Un article passionnant sur les bienfaits de la danse pour les enfants

Les enfants qui pratiquent la danse ont un meilleur développement aussi bien sur le plan physique qu'intellectuel, émotionnel et relationnel. La capacité à danser est présente avant même de pouvoir parler.

Les enfants bougent de façon innée : pour se déplacer, pour exprimer une pensée ou une sensation, parce que c'est amusant ou parce qu'ils sont joyeux. Quand leurs mouvements deviennent structurés et effectués de manière consciente, cela devient de la danse. Si vous avez des enfants, vous vous demandez peut-être quelle est la meilleure façon de canaliser leur inépuisable énergie. La danse est une excellente alternative aux sports collectifs pour les filles et garçons de tous âges.

Vers l'article original sur la site de Partenaire de danse

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Annuaire de la recherche sur la danse 2018: Danse - Diversité - Inclusion

L'annuaire de la Société pour la Recherche en Danse Gtf rassemble les positions fondamentales sur la diversité et l'inclusion dans et par la danse

Dans les débats actuels sur l'éducation, la science, la politique et la culture, la diversité, la participation et l'inclusion sont des concepts directeurs centraux et des moteurs de développement social.

La diversité joue depuis longtemps un rôle important dans la danse, que ce soit en tant que thème artistique, en tant qu'impulsion pour un travail créatif, dans le cadre de processus de médiation pédagogique ou dans des contextes thérapeutiques. De plus, la danse se caractérise par son fort potentiel de participation et d'inclusion.

Le livre peut être téléchargé sur Open Access en langue allemande

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Comme ceci et pas autrement

Un projet de danse qui célèbre l'humanité

Le fait que la danse ne soit pas réservée au corps athlétique, acrobatique et dynamique est démontré par le projet de danse de Jeannine Elsener et de la Madone Massimiliano au Festival de danse 2019 à Zoug. Un spectacle unique qui a célébré l'humanité, l'acceptation de l'individu et la passion commune au premier plan.

La série de photos du projet est à la fois touchante et inspirante.

Lisez l'article complet en allemand dans le Zuger Zeitung.

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Études actuelles sur les interventions de danse auprès des enfants

"Moving Systems", une approche multidisciplinaire de l'abandon scolaire précoce et de la promotion de l'apprentissage

Cet article traite des interventions axées sur le mouvement et la danse dans deux contextes scolaires différents. La première étude a été réalisée en Allemagne dans une ancienne classe de huitième année du secondaire (Schaub-Moore 2017) avec des élèves qui couraient un risque élevé de ne pas obtenir leur diplôme ou d'abandonner l'école prématurément. La deuxième étude a été réalisée par Sarnadinha, Pereira, Ferreira, Fernandes et Veiga (2018) auprès d'enfants d'âge préscolaire au Portugal et a examiné les effets des interventions psychomotrices et des interventions en matière de danse et de mouvement sur les enfants ayant des besoins particuliers.

L'étude du Dr. rer. soc. Iris Bräuninger est disponible en téléchargement sur le portail de la recherche (uniquement en allemand).

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La danse a un effet positif sur notre cerveau

Entretien avec le neuroscientifique Wolfgang Knecht

Le neuroscientifique Wolfgang Knecht de l'ETH Zurich explique comment fonctionne le bien-être du cerveau et comment vous pouvez mettre votre organe de pensée en pleine forme.

Les effets de la danse sur le cerveau sont actuellement étudiés à l'ETH. Sa particularité est que le monde acoustique rencontre le mouvement et que plusieurs fonctions sont donc activées en même temps - par exemple, l'attention et les fonctions sensorielles et motrices. Cela a un effet positif sur les performances de notre cerveau. Sur la base de ces résultats, des jeux sont maintenant produits qui peuvent entraîner diverses fonctions mentales et physiques.

Vers l'interview en allemand dans le Tagesanzeiger

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Plus de santé en cadence

La danse rend heureux, fait du bien et est un bon remède pour les douleurs dues à l’âge et les coussinets de graisse.

Qui danse, entraîne le corps, l'esprit et fait du bien à son âme. Andrea Schärli, professeur et directrice de la danse à l'Institut des sciences du sport de Berne dit : "Danser est l'un des sports les plus efficaces et les plus sains de tous. Par rapport au jogging, au cyclisme ou à la musculation, par exemple, la danse a l'avantage de combiner l'activité physique et l'activité cognitive, défis et composantes sociales."

Ingrid Peter (73 ans) tourne doucement la hanche sur la musique d'échauffement "079" de Lo & Leduc. Puis de la salsa cubaine. Des pas rapides, des petits cercles et des sauts. Le tout en talons rouges. "Après cette heure, je suis trempe. Je me donne à fond et en même temps, je recharge mes batteries", dit la retraitée de Bolligen (BE).Tous les mercredis soirs, elle fréquente un cours de salsa pour femmes à l'école de danse bernoise de Muévete.

Ici vous pouvez télécharger l'article complet dans le Drogistenstern

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Il devrait y avoir des leçons de danse sur ordonnance

Entretien avec les neuroscientifiques Julia F. Christensen et Dong-Seon Chang

Se déplacer sur des rythmes n'est pas seulement amusant, c'est aussi une immense contribution à notre santé. Deux neuroscientifiques expliquent pourquoi vous devriez vous balancer en dansant plus souvent.

Lisez l'article complet dans le journal Frankfurter Allgemeine en allemand
 
 
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Sophie danse. Et danse. Et danse.

La danse comme élixir de vie

Un étudiant en danse est en fauteuil roulant après une maladie grave. Mais abandonner est hors de question pour Sophie Hauenherm. Aujourd'hui, la jeune femme de 18 ans a réussi son baccalauréat à l'Université Palucca.

Lorsque Sophie Hauenherm, 18 ans, s'incline pendant son examen de bachelor, elle doit rester assise - dans un fauteuil roulant. Le public est envoûté. Le spectacle émouvant est suivi d'un moment de silence. Suit alors une standing ovation.

 
Lire l'article complet en allemand de la Deutsche Ärztezeitung
 
 
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Le pouvoir guérisseur du Groove

Pourquoi la danse est profondément enracinée dans de nombreuses cultures du monde

L‘être humain est un danseur. Mais pourquoi? Les chercheurs commencent à démêler ce comportement enivrant. Les expériences démontrent que le mouvement rythmique séduit et se connecte à la musique - et peut même aider les malades. C'est une célébration du corps, une ode à l'esthétique, au sexe et à la passion dansés.

Vers le texte original en allemand sur Spiegel Online

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Moins de chutes grâce à la danse

Une étude réalisée par des étudiants de la Haute école spécialisée de Zurich ZHAW

Le mouvement et la danse peuvent réduire le risque de chute, en particulier chez les patients à mobilité réduite. Trois étudiantes de la Haute école spécialisée de Zurich (ZHAW) ont testé cette hypothèse sur le terrain.

Lisez l'article de presse en allemand sur Freiämter

Vous trouverez des offres de mouvement et de danse pour les personnes âgées sur Equilbre-en-marche.ch, une initiative de la BFU, de Pro Senectute et de Promotion Santé Suisse

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L'effet psychobiologique de la danse

Les danseurs ont une conscience accrue de l'intéroception

L’intéroception est le processus de perception de signaux afférents provenant de l'intérieur du corps, y compris la fréquence cardiaque (FC), les signaux gastriques, etc., et a été décrite comme un mécanisme crucial dans la création de la conscience de soi et de l'identité personnelle.

La tâche de perception des battements cardiaques est un outil pour mesurer la précision  intéroceptive des individus (IAcc). L'IAcc est en corrélation positive avec les mesures de la conscience de soi et avec des attributs comme la sensibilité émotionnelle, l'empathie, le comportement prosocial et la prise de décision efficace. L'IAcc n'est que modérée dans la population générale, et les tentatives visant à identifier les groupes de personnes qui pourraient avoir un IAcc plus élevé en raison de leur entraînement spécifique (p. ex. yoga, méditation) n'ont pas été fructueuses. Cependant, une étude récente menée auprès de musiciens suggère que les personnes formées dans le domaine des arts pourraient présenter un taux d’IAcc élevé. Ici, nous avons testé l'IAcc chez 20 danseurs professionnels et 20 participantes de contrôle sur une tâche de perception des battements du cœur. Les danseurs avaient un IAcc plus élevé, et cet effet était indépendant de leur fréquence cardiaque plus basse (une mesure indirecte de la condition physique), de leur capacité de compter et de leur connaissance des FC. Une analyse supplémentaire entre les groupes après une répartition médiane du groupe de danseurs (fondée sur les années d'expérience en danse) a montré que le IAcc des danseurs juniors différait de celui des témoins, et que le IAcc des danseurs seniors était supérieur à celui des danseurs juniors et des témoins. L'expérience générale de l'art est corrélée positivement avec l’IAcc. Aucune corrélation n'a été trouvée entre les mesures de l'empathie, de l'expérience émotionnelle et de l'alexithymie de l’IAcc et du questionnaire. Ces résultats sont discutés dans le contexte des théories actuelles de l’intéroception et de l'émotion - soulignant les caractéristiques de la formation artistique qui pourraient être liées à l’IAcc.

 

Vers l'étude complète de Julia F. Christensen (inscription gratuite sur Researchgate requise, uniquement en englais)

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La danse des neurones

Quand le tango nous rend plus intelligent

Danse avec ton cortex. Quels sont les effets de la danse sur notre intelligence et y a-t-il une différence entre la danse de compétition professionnelle et la danse d'improvisation libre?

Depuis des siècles, les manuels de danses et autres écrits ont loué les bénéfices de la danse pour la santé, généralement comme exercice physique. Plus récemment nous avons pu assister à un mouvement de recherche plus poussé sur les bénéfices santé de la danse, comme la réduction du stress et l’augmentation du taux de sérotonine, avec son intérêt pour le bien-être général de l’individu. Enfin, un autre bénéfice plutôt inattendu a été exploré et devrait réjouir les lecteurs de ce billet : danser fréquemment nous rend plus intelligents.

 

Lire la suite: Tango Kiosk

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Not all about sex?

Fonctions neurales et biocomportementales de la danse humaine

La danse bouge et beaucoup ressentent une joie naturelle en dansant. Cette étude traite de l'hypothèse selon laquelle la danse a des effets neurobiologiques remarquables sur le corps, qui vont bien au-delà d'une augmentation à court terme de l'humeur et d'un sens accru de l'esthétique.

Un survol intégratif des résultats de la recherche neuroscientifique et des résultats de la recherche comportementale fournit des éclaircissements sur les effets de la danse sur les gens, peu importe leur origine culturelle. Dans la première partie, l'importance centrale de la danse pour la vie humaine est présentée dans un contexte d'archéologie, de psychologie comparée, de psychologie du développement et de psychologie interculturelle. Dans la deuxième partie, nous examinerons les données empiriques sur six fonctions neuronales et bio-comportementales de la danse : (1) concentration de l'attention, (2) expériences émotionnelles de base, (3) images, (4) communication, (5) auto-initiation, et (6) cohésion sociale.
Sur cette base, différentes perspectives sur la fonction de la danse pour les gens sont discutées : (1) La danse est un pur plaisir, (2) la danse n'est qu'une question de sexe, (3) la danse sert exclusivement à la gestion de l'humeur et augmente le bien-être subjectif, et (4) la danse est réservée aux experts seulement. Comme il s'agit d'un jeune domaine de recherche, les preuves sont encore incomplètement concluantes. Ce survol vise à faire un pas vers la systématisation d'un nouveau champ de recherche : une science neurocomportementale et bio-comportementale de la danse.

 

Cet article est disponible gratuitement aux membres de la TVS sur demande

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Danser contre les tics

L'histoire émouvante d'un garçon atteint du syndrome de Tourette

Quand Dominik danse, il est dans son monde. Il n’y a ni maladie ni anomalies gênantes. Seules peu de personnes savaient depuis longtemps qu'il était atteint du syndrome de Tourette. Aujourd’hui, sa mère écrit un livre émouvant sur la façon dont il a surmonté ses tics avec le ballet.

Lire l'article en allemand dans la Deutsche Ärztezeitung

 

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Move your arm like a swan

Un programme pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson : Dance for PD®

Les symptômes physiques de la maladie de Parkinson (MP) peuvent ressembler à un piège. La lenteur des mouvements, la raideur, la perte d'équilibre et les tremblements rendent les activités de la vie quotidienne difficiles voire impossibles, et les gens s'isolent, leur corps devient un fardeau imprévisible et insensible.

Dance for PD®, une collaboration entre le Brooklyn Parkinson Group et le célèbre Mark Morris Dance Group, travaille à alléger ce fardeau. Le programme fait appel à des danseurs professionnels dans des studios de danse pour travailler avec des patients atteints de la MP afin d'élaborer des stratégies pour naviguer dans le monde grâce à une utilisation créative et expressive de leur corps.

L'article sera mis gratuitement à la disposition des membres de la TVS sur demande.

 

Les cours de danse pour les personnes souffrant de la maladie de Parkinson peuvent être trouvés sur la site de Parkinson Suisse.

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La danse peut-elle soulager la dépression?

Un aperçu intéressant des études scientifiques actuelles

Et si danser régulièrement, quel que soit le style, était une thérapie efficace contre la dépression ? Plusieurs études scientifiques sont parvenues à cette conclusion.

Les résultats en un coup d'œil sur Partenaire de danse
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Le tango contre la maladie de Parkinson: une voie prometteuse

Une initiative de la Klinik Lengg

Plusieurs études internationales ont démontré que le tango a un effet positif indéniable sur la maladie de Parkinson, particulièrement sur l'équilibre, la mobilité, la perception, la pensée et la fatigue. En juin 2016, le Centre de Réhabilitation de la Clinique Lengg de Zurich a proposé un cours d'initiation au tango.

Plus d'informations et offres de cours actuelles sur la site de Parkinson Suisse

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Rock 'n' Fit

Le Rock'n' Fit permet de garder l'esprit en forme

Danser régulièrement réduit le risque de développer de la démence. C'est ce que montrent des recherches menées aux États-Unis. C'est l'une des raisons pour lesquelles la danse et les bals pour seniors sont en plein essor.

Lisez l'article en allemand Coop Zeitung


Vous trouverez ici des groupes de danse pour personnes âgées dans les environs: Seniorentanz Schweiz

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La danse libère l'âme

S'éloigner de la vie de tous les jours - la danse est facile pour le jeune

Dans notre société, la musique jouit d'un statut beaucoup plus élevé que la danse. C'est tout à fait faux. Quand les enfants dansent, ils sont heureux. Les adultes ont souvent du mal à se contenter de danser. Il vaut la peine de se donner complètement au mouvement.

Lire l'intégralité de l'article en allemand dans le magazine Fritz+Fränzi

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Tanzheimer

Les aînés se balancent

La danse est-elle une activité impossible en vieillissant? Pas du tout ! C'est ce qu'ont pensé trois étudiantes de la ZHAW qui ont organisé six leçons de danse pour les aînés. Même les participants munis d'un déambulateur ont pu participer au programme. Un travail de terrain.

Plus d'informations sur le projet Tanzheimer en allemand sur le site de la Haute école spécialisée de Zurich (ZHAW)
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Le développement de la personnalité par la danse

Les postulats pédagogiques et leur signification pour la pratique pédagogique

Le développement de la personnalité par la danse est considéré comme un argument décisif pour l'enseignement de la danse à l'école. Mais quel est l'effet de la danse contemporaine sur le développement de la personnalité des élèves ? Que signifie enseigner la danse contemporaine? Quels aspects du développement possible de la personnalité sont abordés par la danse contemporaine? Et enfin: Les effets de la danse contemporaine peuvent-ils être compris sur le plan psychologique?

En général, les élèves du projet de danse montrent de nouvelles expériences de mouvement et des expériences joyeuses dans la gestion de la physicalité et du contact corporel. Une expérience sociale est offerte pendant la danse. L'influence d'accompagnement sur ses propres attentes en matière d'auto-efficacité peut être en partie comprise de manière empirique. Une confrontation consciente avec l'expression et la créativité vise à, mais ne peut être mesurée indirectement. La danse contemporaine, en particulier, met l'accent sur la promotion individuelle et le développement du potentiel créatif de chaque élève et donne ainsi des impulsions pour le développement de la personnalité. Des expériences spécifiques déclenchées par la confrontation avec la danse, telles que "faire de nouvelles expériences de mouvement" ou l'expérience de se présenter devant un public, deviennent visibles. Mais surtout, les élèves sont introduits à un domaine de la société qui peut leur apprendre à gérer la physicalité d'une manière ludique et libre de pensées de performance, ce qui est existentiellement important comme base pour la santé et le bonheur.

Vous pouvez télécharger ici la thèse de doctorat complète d'Isolde Cäcilia Reichel en allemand : Persönlichkeitsentwicklung durch Tanz 

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Danse et cerveau: une étude

Comment la danse peut affecter la plasticité du cerveau

La danse est une forme universelle d'expression humaine qui offre une riche source d'études scientifiques. La danse offre une occasion unique d'étudier la plasticité du cerveau et son interaction avec le comportement.

Plusieurs études ont examiné les corrélations comportementales de la danse, mais on en sait moins sur la base cérébrale de la danse. Des études sur l'observation de la danse suggèrent que l'entraînement de la danse à court et à long terme affecte l'activité cérébrale dans les réseaux d'observation et de simulation d'action. Malgré les défis méthodologiques, la faisabilité de la neuro imagerie pendant la danse a été démontrée, et plusieurs régions du cerveau ont été impliquées au cours de l'exécution de la danse. Les travaux préliminaires de notre laboratoire suggèrent que la formation à long terme en danse modifie à la fois la structure de la matière grise et de la matière blanche.

Cet article présente un résumé critique des travaux sur les corrélations neurales de la danse. Il couvre les études de neuro imagerie fonctionnelle de l'observation et de la performance de la danse ainsi que les études de neuro imagerie structurelle de danseurs experts. Afin de stimuler un dialogue continu entre la danse et la science, les orientations futures de la recherche sur la danse et le cerveau ainsi que ses implications sont discutées. La recherche sur les neurosciences de la danse mènera à une meilleure compréhension des relations cerveau-comportement et de la plasticité cérébrale chez les experts et les non-experts et pourra être appliquée à l'élaboration de programmes thérapeutiques axés sur la danse.

 

Vers l'étude complète en englais Annals of the New York Academy of Sciences

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La danse favorise l'attention

Comment la danse change notre perception

Daria Höhener, danseuse passionnée, a travaillé sur un projet de danse dans le cadre de sa thèse de maturité au gymnase de Trogen et l'a confirmée au moyen d'un test de concentration scientifiquement prouvé : "La danse attire l'attention des élèves du primaire, des élèves cantonaux, des jeunes et des adultes".

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Balancement de hanche traître

La façon dont quelqu'un danse en dit long sur sa personnalité

De la danse tribale des Massai au Kenya à la fête techno dans le club branché de Berlin, les gens dansent dans toutes les cultures. Les mouvements rythmiques sur la musique ne sont pas seulement amusants, ils remplissent également de nombreuses tâches importantes : Convoquer les dieux, faire pleuvoir, impressionner les adversaires, renforcer la communauté et l'esprit combatif. Mais la fonction la plus importante d'un point de vue évolutif est probablement la parade nuptiale. Les gens diffèrent peu de beaucoup d'espèces animales qui exécutent de merveilleuses danses pour impressionner les partenaires potentiels ou intimider les concurrents.

Vers l'article en allemand dans le journal Bild der Wissenschaft

Études scientifiques sur le sujet : Male dance moves that catch a woman's eye, The role of huan body moevements in mate selection

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Danse et éducation culturelle

"Tout être humain est un danseur" (R. v. Laban) : la danse comme moyen d'éducation esthétique et expressif

Claudia Fleischle-Braun, anciennement chargée de cours de gymnastique et de danse à l'université de Stuttgart, écrit sur les fondements, la valeur et la variété du travail de médiation pédagogique et artistique de la danse dans le cadre de l'éducation culturelle.

La danse est une forme non verbale de représentation et d'expression humaine, au centre de laquelle se trouve la mise en scène esthétique subjective du corps et la mise en forme du mouvement dans l'espace et le temps. Les manifestations et les fonctions de la danse sont façonnées par leurs environnements historiques et socioculturels respectifs. Par conséquent, les diverses formes de danse traditionnelle et les variétés stylistiques de la danse contemporaine reflètent chacune leur propre compréhension de la physicalité et du mouvement, qui s'exprime dans différents idéaux, normes et pratiques esthétiques. Les différents styles de danse contiennent et montrent donc toujours des manières collectives ou individuelles de percevoir et de traiter le corps ; et ils peuvent rendre tangibles l'esprit du temps et les sentiments de vie d'une génération.

Lire la suite en allemand

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Danser, c'est la vie: L'énergie de la danse est inépuisable

Entretien avec Gunter Kreuz de l'Université d'Oldenburg

Avant même que les gens puissent écrire, ils dansaient. Le mouvement de la musique donne de la force et de la confiance en soi, dit Gunter Kreutz de l'Université d'Oldenburg. Dans une interview, le chercheur en cognition musicale explique pourquoi la danse détend et comment elle aide à lutter contre la maladie.

Lisez l'interview en allemand de Gunter Kreuz, chercheur en cognition musicale, sur Spiegel Online

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Une heure de danse par semaine pour garder l'esprit et le corps en forme

Attention, réaction, équilibre, style de vie amélioré en six mois

Des chercheurs de l'Université de Bochum ont pu prouver il y a quelque temps que la danse est un moyen pour garder la forme. Ils ont depuis testé un programme de danse spécialement conçu pour les personnes âgées avec des résultats étonnants : même les personnes âgées auparavant inactives sont parvenues à augmenter considérablement leur forme physique, mais aussi leur attention et leur capacité de réaction et ceci une fois par semaine pendant une heure après six mois de formation.

Lire l'article en allemnd de la revue de presse de l'Université de Ruhr Bochum. Vers l'article de recherche original sur Frontiers in Aging Neuroscience

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Le rôle de la danse dans le processus éducatif

De nouveaux horizons dans le système éducatif

Cette étude a pour but d'encourager une révision de l'approche méthodologique utilisée dans le contexte scolaire, car elle met trop l'accent sur les processus cognitifs et néglige les expériences physiques, ludiques et créatives qui sont extrêmement précieuses pour le développement de la personnalité.

Nulle autre activité n'a une telle influence sur le corps, l'esprit et les émotions que la danse. Plus que toute autre forme d'expression, la danse peut aider les enfants à habiter leur corps et à développer leur potentiel encore inexploité.

Vous pouvez télécharger ici l'étude de Marzia Candela en englais: The role of Dancing in the educational process

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Danse créative pour enfants

Un entretien avec Gisela Peters-Rohse

Il n'y a guère de professeur de danse en Allemagne qui n'ait pas travaillé avec Gisela Peters-Rohse ! Elle enseigne dans le monde entier : Indonésie, Philippines, Russie, Chine. Dans cet entretien, elle parle de son approche de la danse, de ses "maîtres" personnels et de la réussite de son enseignement.

L'interview est en allemand et a été publiée sur Tanznetz en allemand : Six questions aux professeurs de danse qui nous émeuvent

Notre livre conseil sur le sujet :

L'enfant et sa danse par Gisela Peters-Rohse

Gisela Peters-Rohse est une légende dans le domaine de la danse pour enfants - comme aucun autre professeur allemand, elle jouit de la plus haute réputation internationale dans cette profession. D'une part, cela repose sur sa personnalité, qui est spéciale à bien des égards, sur l'imagination, l'empathie, l'intuition et toutes les "bonnes qualités" dont un éducateur a besoin pour obtenir des résultats convaincants. Mais la base de son succès est aussi sa méthodologie, élaborée au fil de nombreuses années d'expérience et de développement.

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La danse comme culture quotidienne

Résumé par Ulla Ellermann et Barbara Flügge-Wollenberg

La danse en tant que culture quotidienne et ce qu'elle peut apporter aux enfants et aux jeunes : De la promotion des compétences sociales et de l'utilisation responsable de son propre corps à l'acceptation d'autres cultures

La danse en tant que culture quotidienne ne peut être comprise que si l'on sait d'abord qu'il n'existe pas de danse, mais plutôt une variété de manifestations et de styles différents, comme par exemple : Danse historique, danse classique, danse moderne, danse artistique contemporaine, danse-théâtre, formes de danse contemporaine telles que le hip-hop, le jazz, le show, etc., danse de salon avec la valse, le tango, la rumba, le cha¬-cha-cha, etc. jusqu'à la danse folklorique allemande ou internationale. En outre, l'enseignement dans tous les domaines s'adresse d'une part aux artistes de la danse, aux danseurs professionnels de scène et d'autre part aux amateurs qui dansent avec des motivations et des capacités différentes - des tout-petits aux adultes.

Lire la suite (en allemand)

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Le fauteuil roulant danse aussi

Portrait d'un professeur de danse enthousiaste

Pendant quelques heures, oubliez les difficultés de la vie quotidienne et mettez-vous au défi physiquement et mentalement tout en dansant : La professeur de danse saint-galloise Irene Gasser poursuit cet objectif avec ses cours de danse en fauteuil roulant.

Lire l'article en allemnd dans le Tagblatt

Plus d'informations sur les cours de danse de l'association Rollstuhltanz

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La danse populaire comme processus d'apprentissage interculturel

Une étude exploratoire

La danse peut-elle contribuer à l'acquisition de compétences interculturelles et quels domaines couvre-t-elle ? Tolga Candas Altinok a écrit sa thèse sur cette question à l'Université sportive allemande de Cologne.

Ces questions sont précédées par l'hypothèse que la danse est un moyen approprié pour promouvoir les aptitudes à la communication. C'est là que réside une différence décisive entre la danse et le sport: le sport met l'accent sur l'idée de compétition, tandis que la danse se concentre sur l'aspect social. Les études sur le thème de "l'apprentissage interculturel" aboutissent à l'affirmation suivante : "La danse est un médium qui permet une approche holistique et une rencontre avec les cultures étrangères, car en expérimentant et en s'appropriant les mouvements et danses du corps culturellement spécifiques et codifiés, on peut transmettre des informations complémentaires sur la culture d'origine et sa société respectives.

Vers la thèse de Tolga Candas Altinok à l'Institut européen pour le développement du sport et de la recherche sur le loisir (uniquement en allemand).

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Confiance en soi dans la danse, âge et genre

Pourquoi il vaut la peine de commencer à danser tôt

La confiance en soi dans la danse est une estime de soi propre à ce domaine et qui mesure la façon dont une personne se sent par rapport à ses capacités sociales et récréatives dans le domaine de la danse. Cette étude s'intéresse à la façon dont la confiance en soi dans la danse varie en fonction du sexe et du groupe d'âge.

Treize mille sept cent quinze personnes ont regardé une vidéo et ont ensuite répondu à un sondage en ligne. Les résultats montrent que la confiance dans la danse varie en fonction du sexe et du groupe d'âge, de sorte qu'en général, les femmes ont des niveaux de confiance dans la danse plus élevés que les hommes, et la confiance dans la danse change à des moments importants du cycle de développement. Chez les femmes, les niveaux de confiance en soi commencent à être élevés au début de l'adolescence, chutent considérablement après 16 ans, puis augmentent régulièrement jusqu'à la fin de l'adolescence et au début de la vingtaine avant de se stabiliser au milieu de la vie. Il y a une baisse significative de la confiance des femmes dans la danse lorsqu'elles atteignent le milieu ou la fin de la cinquantaine. Chez les hommes, le niveau de confiance en soi dans la danse commence à un bas niveau, puis augmente régulièrement à la fin de l'adolescence et au début de la vingtaine, avant de se stabiliser au milieu de la trentaine. Il y a une augmentation significative de la confiance dans la danse chez les hommes lorsqu'ils atteignent le milieu de la soixantaine. Les résultats et le lien entre la danse sociale et l'estime de soi sont discutés dans le contexte de deux modèles théoriques d'estime de soi, le "Modèle d'évaluation réfléchie" et le "Modèle des compétences".

 

Cette étude en englais sera mise gratuitement à la disposition des membres de la TVS sur demande.

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Utilisez-le ou perdez-le : la danse vous rend plus intelligent

Une étude scientifique sur l'influence de la danse sur la performance cognitive

L'efficacité de la danse en bref. Richard Powers résume les résultats de différentes études sur l'effet extraordinaire et positif de la danse sur la performance cognitive. Il est au courant de tout ! Richard Powers enseigne la danse sociale historique et contemporaine à la Division de danse de l'Université Stanford depuis plus de 40 ans. Lisez ou allez danser!

Jusqu'à présent, la danse a été principalement attribuée à des effets positifs sur le bien-être physique et les bénéfices sociaux. Depuis quelque temps déjà, des études ont démontré que la danse a aussi une influence significative sur la performance mentale. Une comparaison avec d'autres activités cognitives et physiques montre que la danse a non seulement une très grande influence sur la formation de nouvelles voies nerveuses dans le cerveau et peut même prévenir la démence, mais aussi augmenter les performances mentales des enfants. La clé réside dans le fait que la danse active simultanément plusieurs fonctions cérébrales - kinesthésique, rationnelle, musicale et émotionnelle. Le style de danse n'est pas pertinent. C'est plutôt le type et l'intensité de la participation de l'individu, le développement du mouvement et la rencontre avec le partenaire de danse qui sont décisifs. Et - plus nous dansons souvent et plus tôt nous commençons à danser, plus le bénéfice est grand!
 
Lire l'article complet de Richard Powers en anglais: Use It or Lose It: Dancing Makes You Smarter, Longer
 
Qui veut traiter en détail du sujet "Les loisirs et le risque de démence chez les personnes âgées" vient ici à l'étude originale dans le New England Journal of Medicine.
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Shall we dance?

Une exploration des avantages de la danse sur le bien-être

Des recherches antérieures ont révélé des influences positives de la musique sur la santé et le bien-être des gens. Ces études empiriques se sont concentrées sur des activités musicales comme l'écoute et le chant, négligeant les effets potentiels de la danse.

L'analyse quantitative et qualitative a montré que la danse a un effet potentiellement positif sur le bien-être à plusieurs égards. Des effets positifs sur les plans physique, social et spirituel ont été constatés. En particulier, une meilleure estime de soi et de meilleures stratégies d'adaptation dans les situations de conflit ont été observées. Cette étude exploratoire fournit un point de départ pour une meilleure compréhension de l'impact de la danse amateur sur le bien-être général et fournit des arguments convaincants sur la raison pour laquelle la danse devrait être incluse dans le programme de promotion de la santé publique.
 
Vers la publication en anglais dans le magazine Arts & Health
 
Sur le texte original allemand dans la thèse de Cynthia Quiroga Murcia (Schrift B)
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L'aspect santé de la danse

Du sentiment à la recherche systématique

La danse a toujours été associée au processus de guérison et de santé, mais ce n'est que ces dernières années que l'intérêt pour la recherche systématique sur ses bienfaits sur la santé s'est nettement intensifié.

La contribution de la danse à l'amélioration de la santé et du bien-être peut être envisagée sous deux angles. D'une part, la danse peut être considérée comme une activité de loisir qui peut avoir des effets bénéfiques sur la santé. D'autre part, la danse est utilisée dans un contexte clinique comme thérapie de soutien pour une variété de problèmes physiques et mentaux. Cette publication de Cynthia Quiroga Muricia examine les preuves qui permettent d'attribuer à la danse des bienfaits spécifiques pour la santé.
 
Publié par Oxford Schoolarship en englais sous le titre Dance and health - exploring interactions and implications. Version allemande dans la thèse de Cynthia Quiroga Murcia (Paper A)
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Le tango influence le stress et les hormones sexuelles

Connaissances de base sur un style de danse qui a été déclaré site du patrimoine mondial en 2009

Le tango ne fait pas qu'augmenter la bonne humeur, il a aussi une influence prouvée sur la quantité d'hormones sexuelles et de stress dans le corps. L'hormone cortisol, qui est associée au stress, diminue pendant la pratique du tango, alors que le corps des deux partenaires libère de la testostérone, l'hormone sexuelle, dans une mesure accrue.

Lisez l'article complet dans le magazine Focus Online ou allez directement à la publication de Cynthia Quiroga Murcia, MSc: Emotional and Neurohumoral Responses to Dancing Tango Argentino: The Effects of Music and Partner.
 
Vous pourriez aussi être intéressé: Tanzen - Subjektive und psychobiologische Wirkung, thèse doctorale de Cynthia Quiroga Murcia. 
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L'effet psychobiologique de la danse

Une étude sur la danse tango

La présente étude examine les réponses émotionnelles et hormonales à la danse tango et les influences spécifiques de la présence de la musique et du partenaire sur ces réponses.

Vingt-deux danseurs de tango ont été évalués dans quatre circonstances, dans lesquelles la présence de musique et d'un partenaire de danse pendant la danse a été variée dans un design 2 X 2. Avant chaque circonstance et 5 minutes par la suite, les participants ont fourni des échantillons salivaires pour l'analyse des concentrations de cortisol et de testostérone et ont rempli le tableau des effets positifs et négatifs. Les données suggèrent que le mouvement avec un partenaire à la musique a des effets plus positifs sur l'état émotionnel que le mouvement sans musique ou sans partenaire. De plus, des diminutions des concentrations de cortisol ont été observées avec la présence de musique, alors que des augmentations des taux de testostérone ont été associées à la présence d'un partenaire. Les travaux des auteurs mettent en évidence des réactions psychobiologiques positives à court terme après la danse du tango et contribuent à la compréhension de l'influence différentielle de la musique et du partenaire.

A la publication en anglais dans la revue Music and Medicine ou au texte original en allemand dans la thèse de doctorat de Cynthia Quiroga Murcia (Schrift D)

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Les enfants ont besoin de musique, de jeux et de danse

La rythmique comme approche éducative holistique dans l'éducation de la petite enfance

Dans toutes les cultures du monde, on observe le même phénomène : des enfants enthousiastes en train de danser et de chanter sur une chanson avec une joie de vivre fondamentale. L'affinité et la fascination qui émanent de la musique et de la danse sont en fin de compte indépendantes de l'âge, de l'intelligence, du milieu culturel et même des déficits et des handicaps perceptifs. La musique est considérée comme un langage universel. Les gens se laissent "captiver" émotionnellement par la musique et aiment bouger au rythme de la musique, ne serait-ce qu'avec leur orteil !

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